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Les inclassables
Mont BLANC : la fonte des glaces...
Sauver l'Huma en danger... par Axel KAHN,
Il y a bientôt deux ans, je me faisais le relai d'un appel au secours en faveur de L'Huma, journal en danger, comme toute la presse écrite. Mais, beaucoup en conviennent, L'Huma c'est autre chose. ce fut le journal du PCF, organe central de ce parti au sens où l'entendait Lénine. Il est redevenu le journal de Jaurès. je vous renvoie à mon analyse perso qui n'a rien perdu de sa valeur : Le journal L’Humanité est en danger Aujourd’hui, en mai 2013, L'Humanité est de nouveau en grave crise financière. La vie politique en France sans l'Huma, vous y croyez ? est-ce possible ? C'est l'histoire de la France contemporaine qui changerait d'ère, c'est un recul pour le monde entier. je me fais une nouvelle fois le relai de ce journal qui publie des interviewes de personnalités qui justifient, chacune avec ses mots et sa réflexion, les raisons qui les amènent à soutenir l'existence de l'Huma. Aujourd'hui, la parole est à Axel KAHN, généticien, essayiste et directeur de recherche à l'Inserm, et, précision d'importance, qui fut candidat PS à Paris. J.-P. R. «D’un point de vue général, la disparition d’un organe de presse – et il y a en beaucoup qui meurent chaque année – est un désastre pour la démocratie, surtout en un temps où celle-ci est menacée de tous côtés. Dans le cadre de l’Humanité, il y a en plus une spécificité : la réalité des traditions dans lesquelles s’enracine le journal, à savoir des traditions constitutives de notre histoire politique, ancienne de plus d’un siècle puisque l’Humanité a été créée par Jaurès avant guerre. L’Humanité, à travers son positionnement, une contestation communiste, radicale du capitalisme, de la bourgeoisie, a également toujours eu à cœur et de manière extraordinairement courageuse, de rester un journal très exigeant sur le plan de la culture, des arguments, des photos. C’est encore plus vrai depuis les dernières décennies, en dehors des excès dans lesquels elle a pu tomber pendant la guerre froide ou la période du stalinisme. Et puis, c’est un journal de référence, y compris de référence culturelle. Pour toutes ces raisons, sa disparition porterait un coup fort à la possibilité pour notre société d’avoir par sa presse une image réelle d’elle-même. » Axel KAHN L'Humanité et l'Humanité Dimanche sont en grand danger. Dès maintenant, faites un don en ligne. |
PROPOS DE CLAUDE GUEANT SUR "LES CIVILISATIONS" : LA REPONSE DU FRONT DE GAUCHE
par Arnaud
Le Gall, militant membre de la commission internationale du Parti de gauche.
En mission pour concurrencer le Front national, le ministre de l’intérieur Claude Guéant a délivré hier sa subtile vision du monde lors d’une réunion de l’UNI*: « Contrairement à ce que dit l’idéologie relativiste de gauche, pour nous, toutes les civilisations ne se valent pas. […] Celles qui défendent l’humanité nous paraissent plus avancées que celles qui la nient. […] Celles qui défendent la liberté, l’égalité et la fraternité, nous paraissent supérieures à celles qui acceptent la tyrannie, la minorité des femmes, la haine sociale ou ethnique ». Et d’ajouter que « notre civilisation » doit être défendue, sous-entendu, de manière à peine voilée, contre la civilisation musulmane. Cette sortie abjecte a à l’évidence pour but de flatter l’électorat frontiste, et plus particulièrement sa frange « intellectuelle » depuis longtemps porteuse d’une vision « civilisationnelle » du monde. Mais la réplique ne doit pas se limiter à une dénonciation du caractère électoraliste de ces propos qui établissent des différences irréductibles, et donc une hiérarchie, entre les « civilisations ». Car Guéant tend un piège à la gauche, sommée ici de choisir entre accepter la « supériorité de certaines civilisations », ou « la tyrannie, la minorité des femmes, la haine sociale ou ethnique »… Bref, deux positions indéfendables pour toute personne de gauche. On connaît la suite. Quiconque s’aventure à critiquer les propos de Guéant sans avoir le temps de développer, ou en se limitant comme souvent à gauche à une posture morale…, est immédiatement assailli par les idéologues de second rang de l’UMP, ou par ses intellectuels organiques, répétant en boucle que la gauche défend « la tyrannie, la minorité des femmes, la haine sociale ou ethnique »… Que faire alors Monsieur Guéant ? On est en droit de demander à monsieur Guéant des précisions sur les préconisations qu’il tire de sa vision du monde quant à la politique extérieure de la France. Avec un tel outillage idéologique, deux possibilités existent en réalité. Le maître de Claude Guéant a d’ailleurs parfaitement su puiser dans les deux registres depuis 2007, sans jamais se départir de son inféodation aux États-Unis via l’OTAN, bras armé de la « défense de l’Occident ». Puisque monsieur Guéant et son camp politique semblent considérer que le rapport aux droits de l’homme de telle ou telle « civilisation » est inscrit dans « sa nature », donc inamovible, ils peuvent refuser toute idée de les promouvoir en dehors des limites de l’« Occident ». Ils se contenteront alors, par exemple en mettant notre savoir-faire policier à son service, de s’assurer du soutien de quelque autocrate dans la « défense-des-intérêts-de-l’Occident », tout en y glanant quelque chose pour la défense de notre « identité nationale », ici incarnée par telle ou telle multinationale. Mais on peut tout aussi bien, comme l’a montré Nicolas Sarkozy en suivant docilement les USA dans l’une de leurs dernières « croisades pour la civilisation », tenter à leur côté d’imposer des droits de l’homme –rabougris à leur conception purement libérale- par le fer et le sang. Avec les brillants résultats que l’on sait Mais n’en déplaise à monsieur Guéant, qui prétend défendre « l’universalisme » contre la « gauche relativiste », ces deux postures sont relativistes. Elles confondent en effet, en conformité avec la vieille tradition coloniale, universalisme et impérialisme. La première sous-traite à de dociles alliés, par exemple vendeurs de pétrole qu’on ne cherchera pas à convertir aux droits de l’homme, la défense de la domination états-unienne et de son auxiliaire européen sur le monde. La seconde vise à aller prendre directement les ressources à la source, tout en prétendant défendre les droits de l’homme. Outre qu’il s’agit d’une conception dogmatique et particulariste des droits de l’homme conçus comme le produit instantané du plaquage de quelques institutions « à l’occidentale », on n’a de toutes façons jamais réussi à imposer des nouvelles pratiques, aussi positives fussent-elles, par la force brute. Bref, dans cette histoire vous êtes le relativiste Monsieur Guéant ! Qu’il nous soit donc permis de vous donner quelques conseils dans votre louable combat pour défendre les Droits de l’Homme dans tout l’univers… Internationalisme universaliste contre choc des civilisations relativiste Rappelons d’abord que la notion de « civilisation » est une catégorie fourre-tout qui ne permet pas de comprendre le monde actuel. Les utilisateurs de cette notion s’imaginent, ou font mine de s’imaginer, qu’elle recouvre des entités homogènes et composées d’individus uniformément prédisposés à avoir tel ou tel rapport aux Droits de l’Homme. Elle sous-tend une conception d’un monde dont les dynamiques seraient religieuses, culturelles etc. Bref, tout sauf politiques et économiques. De la dépolitisation à grande échelle en quelque sorte. Or les idées et pratiques réelles -et non les « valeurs », abstractions propres à toutes les manipulations- que l’on met sous l’étiquette universelle des Droits de l’Homme, sont tout sauf le produit automatique d’une culture qui les renfermerait dans sa nature. Elles ne sont pas réservées à telle ou telle « civilisation ». Mais cela ne veut pas dire que leur application s’apparente à du « café instantané », pour reprendre l’expression d’Hubert Védrine. Elles sont le produit de processus historique marqués par autant de luttes politiques, et supposent également des conditions de vie digne sur le plan socio-économique. Historiquement, ces luttes ont eu lieu, et c’est toujours le cas actuellement, au sein des États-(nations) dans le cadre de solidarités internationalistes. A cet égard le Front de Gauche, qui a par exemple dès le premier jour soutenu les opposants à Ben Ali, n’a pas de leçon d’universalisme à recevoir du membre éminent d’un parti qui a cautionné la proposition d’une ministre de l’intérieur de défendre le dictateur contre son peuple révolté… Ces produits d’une histoire et de luttes que sont les Droits de l’Homme sont toujours à défendre et à étendre. Par exemple, le Front de Gauche entend défendre bec-et-ongles la conception des Droits de l’Homme imposée par le Conseil National de la Résistance au sortir de la guerre, contre la politique de l’UMP et son idéologie réduisant les droits de l’homme à des libertés formelles (par ailleurs de plus en plus bafouées). Le CNR avait imposé une conception des Droits de l’Homme, élargie aux droits économiques et sociaux, qui n’est pas la vôtre et que vous combattez. Nous ne lâcherons rien là-dessus non plus ! Mais si monsieur Guéant veut vraiment défendre les Droits de l’Homme, il peut lire et s’inspirer du programme du Front de Gauche. S’il y consent, sa petite polémique qui en dit long sur la dérive de la droite dite « républicaine » n’aura alors pas été totalement négative. Car à la différence des vrais relativistes, nous croyons en la possibilité pour tout être humain de (re)prendre le chemin du combat pour le progrès humain après avoir été convaincu par la méthode du débat argumenté et rationnel. *Union Nationale Interuniversitaire, principal syndicat étudiant de droite. |
LA FRANCE, NATION SOUVERAINE ? (Anicet LE PORS)
lecture à compléter par : Charles de Gaulle et François Hollande : quid de la nation française ? Après le coup fourré du traité de Lisbonne (le traité chassé par la grande porte du référendum par les Français en 2005 revient par le fenêtron du Congrès de Versailles réunissant députés et sénateurs), les tractations actuelles sur la "règle d’or", le contrôle des budgets nationaux par une euro-technocratie, la mise sous tutelle des gouvernements de Grèce et d’Italie font se poser une grave question : est-ce la fin de la souveraineté nationale ? Il y a -nous le savons- de chauds partisans du fédéralisme européen. Je rappelle que les États-Unis d’Amérique sont un (1) État fédéral : 50 États fédérés sont unis dans une fédération qui a UN SEUL président, une seule chambre des représentants, un sénat, etc… les USA n’ont qu’une seule voix dans tous les sens du mot : à l’ONU, il ne vote qu’une fois, et Mme Clinton exprime seule -sous l’autorité du Président- la voix de l’Amérique comme on dit exagérément. Enfin, il n’y a qu’une seule armée américaine, omniprésente, trop présente, mais enfin il n’y a qu’un seul Pentagone (c’est bien suffisant). Actuellement l’Europe est assise entre deux chaises : Merkel-Sarkozy veulent imposer un commandement financier et monétaire unique, l’austéritarisme comme dit J.-L. Mélenchon, l’abandon total des pouvoirs monétaire et budgétaire par chacune des nations mais d’autre part, il n’y a aucun accord sur l’essentiel : quelle est la philosophie politique de l’Europe ? Quelle est sa politique diplomatique et militaire unique ? Qui dispose de l’autorité suprême de déclencher le feu nucléaire ? Les Allemands sont-ils prêts à accepter l’arme atomique française ou préfèrent-ils le parapluie américain ce qui a des traductions sur d’autres plans : on se soumet, in fine, à la politique de Washington… L’Europe est-elle décidée à sortir de l’OTAN et être une puissance souveraine au même titre que les États-Unis ou la Fédération de Russie ? Tant que cette question décisive n’est pas réglée, la France doit demeurer un pays LIBRE. Tout cela est relégué au second plan et on nous propose pourtant d’abandonner notre souveraineté franco-française dans les domaines essentiels du pouvoir financier et du pouvoir budgétaire. La France -et tous les autres pays européens- serait ainsi un nain politique ayant perdu ses possibilités d’agir au plan économique et ballotée au gré des crises bancaires et financières provoquées par les firmes multinationales. Lien MAIS QUI SONT LES AGENTS DES MARCHES FINANCIERS ?. Dans l’article de l'ancien ministre communiste, Anicet Le Pors que je publie on lira une analyse pénétrante du rôle historique de la souveraineté nationale et son importance pour l’avenir de notre nation. J.-P. Rissoan N.B. dans le texte qui suit, les mots ou phrases soulignés le sont par moi.
NOUS, PEUPLE SOUVERAIN, SOMMES CITOYENS, NON SUJETS EUROPÉENS ! par Anicet Le Pors, conseiller d'état, ancien ministre de la fonction publique et des réformes administratives.
Pour répondre à la crise de la zone euro, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy prévoient un transfert significatif de souveraineté budgétaire des États membres vers les institutions européennes. Lequel implique que les peuples d'Europe, qui décidaient jusqu'ici des perspectives et priorités de leurs investissements nationaux, devront dorénavant s'en remettre à l'arbitrage européen. Dans ces conditions, restent-ils encore vraiment des peuples souverains? Jean-Jacques Rousseau s'efforçait de définir ainsi les citoyens dans "le Contrat social" : «A l'égard des sociétés, ils prennent collectivement le nom de peuple, et s'appellent en particulier citoyens comme participant à l'autorité souveraine». Il annonçait ainsi le transfert de la notion de souveraineté du monarque au peuple. La nation sera introduite par l'article 2 de la Déclaration des droits de 1789 : «Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation». La Constitution de 1793 ajoutera en son article 7 : « Le peuple souverain est l'universalité des citoyens français ». La Constitution de la IV° République retiendra la notion de souveraineté nationale que l'on retrouve dans la Constitution de la V° République en son article 3: «La souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants et la voie du référendum». La souveraineté est une en ce qu'elle légitime l'exercice du pouvoir politique et de ses instruments (création monétaire, État de droit, politiques publiques, relations internationales). Il est courant d'en distinguer deux aspects, la souveraineté nationale et la souveraineté populaire. La première ne prétend pas à la seule représentation des citoyens existants, mais veut aussi traduire les aspirations de la continuité des générations. La seconde tend à privilégier la démocratie directe par rapport à la démocratie représentative soutenue par la première. La souveraineté ne saurait être déléguée si certaines compétences peuvent l'être. C'est dans le contexte très particulier du lendemain de la Seconde Guerre mondiale que le préambule de la Constitution de 1946 a prévu que, sous réserve de réciprocité, « la France consent aux limitations de souveraineté nécessaires à l'organisation et à la défense de la paix ». Restera constante, par ailleurs, la règle selon laquelle « les traités ou accords régulièrement ratifiés ou approuvés ont, dès leur publication, une autorité supérieure à celle des lois » (article 55 de la Constitution). La souveraineté ne saurait cependant être préservée par le seul respect formel des règles du droit positif. On a vu comment le gouvernement est parvenu à contourner par la voie parlementaire le rejet par le peuple français, en 2005, du traité constitutionnel de l'Union européenne pour aboutir à ses fins avec le traité de Lisbonne qui serait aujourd'hui complété dans les mêmes conditions. Au-delà de ces manœuvres juridiques, il y a aussi perte de souveraineté sur le plan économique. La France a abandonné à la Banque centrale européenne son pouvoir monétaire. Avec l'inscription dans les traités européens de la "règle d'or" de l'équilibre budgétaire sous peine de sanctions, elle perdrait aussi son pouvoir budgétaire, c'est-à-dire la conduite de l'ensemble des politiques publiques et, par là, serait mises en cause l'existence même de ses services publics et la notion d'intérêt général qui fonde leur existence. Y compris en ce qui concerne le problème de la dette, la France perdrait la maîtrise de sa gestion sous couvert de coordination des politiques budgétaires et financières soumises aujourd'hui au diktat des marchés financiers mondiaux et de leurs agences de notation dépourvus de toute légitimité politique. La souveraineté, c'est donc aussi la reprise en main par la nation de sa politique économique : le Japon est deux fois et demie plus endetté que la France et pourtant il ne connaît pas les tourments européens pour la simple raison que les titres de la dette japonaise sont possédés, non par les marchés financiers mondiaux, mais par... les Japonais. L'abandon de la souveraineté, c'est aussi, pour le pouvoir
sarkozyste, l'occasion de mettre la
France aux normes exigées par l'ultralibéralisme prévalant au sein de l'Union
européenne. La souveraineté nationale et populaire a permis : un service public
occupant un quart de la population active, un système de protection sociale
basé sur la solidarité, un principe de laïcité fondant la responsabilité
civique, un modèle d'intégration établi sur le droit du sol, une démocratie
locale aux multiples foyers. Ce sont pour le pouvoir actuel autant d' "anomalies" qu'il veut supprimer. Comme
l'écrit le philosophe Marcel Gauchet : "Le programme initial du sarkozysme, c'est un
programme de banalisation de la France".
A l'inverse, la défense de la souveraineté nationale c'est, pour le peuple
français, le moyen de se réapproprier son histoire, la démarche rationnelle et
la morale républicaine. P.S. : Voici ce que j'avais écrit le 3 décembre après une nouvelle réunion Sarkozy-Merkel : la démocratie est gravement menacée par l'Eurocrhatie. Le peuple français a su -dans son histoire- être seul. Aujourd'hui, il doit donner l'exemple de la résistance et les autres peuples n'attendent que ce signal. l'Europe des peuples n'est pas morte : elle est devant nous. Charles de Gaulle et François Hollande : quid de la nation française ? |
Le courage en politique...
"le courage, c'est de chercher la vérité et de la dire..." Jean JAURES Le Progrès de Lyon, dans son édition du lundi 7 novembre se fait volontiers donneur de leçons. Son éditorial est intitulé : « la vérité des comptes ». Suivez mon regard : on est en déficit, on est endettés, nos sommes pieds et mains liés. C’est la vérité : mettez vous à genoux. L’éditorialiste semble ignorer qu’il existe -j’en parle sur ce site- des citoyens qui réclament un audit, précisément, sur cette dette, un audit citoyen au vu et au su de tous. Parce qu’après tout, pourquoi sommes-nous endettés ? LE PROGRES aura-t-il le courage de dire que les baisses d’impôts accordés aux riches et les diverses niches fiscales ont coûté des dizaines et des dizaines de milliards d’Euros. D’où vient la dette ? A-t-elle été contractée dans l'intérêt général, ou bien au bénéfice de minorités déjà privilégiées ? Qui détient ses titres ? Peut-on alléger son fardeau autrement qu'en appauvrissant les populations ? voilà de bonnes questions. lien = http://local.attac.org/cac/ L’éditorialiste du Progrès conclut en disant : "Et si la
campagne de 2012 était celle du courage politique ?" après
avoir écrit, un peu plus haut : "Nicolas Sarkozy aura
inauguré une nouvelle rupture avec la tradition : celle des années
pré-électorales marquées par des cadeaux fiscaux, des inaugurations ronflantes
et des cajoleries socio-professionnelles influentes sur le vote".
Donc ne cherchons pas : voici notre homme courageux. Cet appel à la rigueur, à l’acceptation de la rigueur est d’autant plus frappant que le journal de Lyon titre en « une » sur "lejaby, Veninov, Ontex, les sacrifiés de la crise". Titre développé en pages 2 et 3 -autrement dit juste à côté de l’éditorial sermonneur-. Là on parle de « ces vraies victimes de la crise dans les usines qui ferment ». Il s’agit, on l’a compris, d’usines de la région lyonnaise qui licencient massivement ou ferment carrément leur porte. Il faut aller voir ces victimes et leur dire : la TVA va augmenter, vous partirez à la retraite plus tard, vous paierez la dette comme tout le monde ! Le Progrès a la mémoire courte ou alors l’éditorialiste n’était peut être pas employé du journal lorsque celui-ci publiait une pleine page, daté du dimanche 27 novembre 2005, intitulée une "le boom des voitures de luxe". Et Le Progrès de Lyon de citer une enquête de Pricewaterhouse-Coopers qui signale que les ventes de véhicules de catégories de Grand luxe ont progressé de 18,3% en Europe et de 19,5% en France ! Et le concessionnaire de la firme Porsche à Lyon croit utile de préciser : "les clients de Porsche sont essentiellement des industriels"… Je cite mon livre, on me le pardonnera : lien VOLUME II chapitre 24. "L'envolée des fortunes : Les signes extérieurs de richesses sont de plus en plus démonstratifs. Le leader mondial des produits de luxe, LVMH, annonce avec fracas, pour 2005, une hausse de son chiffre d'affaires de 11%, une augmentation de 16% de son résultat opérationnel courant et un résultat net de +21%. Le secteur "montres et joaillerie" augmente de +443%. En foi de quoi, le groupe annonce une hausse du dividende de 21%... Bonne année qui suit une bonne année 2004 et on nous annonce une croissance à deux chiffres pour 2006. L'économiste Michel Mouillart, constate, dans le secteur de l'immobilier, qu' "il y a de plus en plus de personnes riches parmi les acheteurs de logements. C'est une situation sans précédent"[1]. Nul doute que ce sont les produits du patrimoine qui permettent ses achats qui gonflent le patrimoine dont les revenus augmentent le patrimoine etc. …" fin de citation. Et Mr Fillon qui dit n’importe quoi en comparant cette situation à celle de 1945. Quel ridicule ! Indigne d’un premier ministre. Jean-Luc Mélenchon est parfaitement fondé à dire que la France n’a jamais été aussi riche qu’aujourd’hui. Depuis 1945, son PIB a augmenté CHAQUE ANNEE ! Sauf, en 1974 et en 1985 années de crise. En 66 ans, 64 ont vu notre PIB augmenter. Mr Fillon, allez vous reposer. Je cite aussi ces chiffres du
patrimoine national, malheureusement à partir de 1975 seulement.
En 25 ans (2000-1975), la France a multiplié son patrimoine par 2,6. Et en 1975, nous sortions des « Trente glorieuses », années mythiques durant lesquelles la fortune n’a cessé de croitre. En 1945, Mr Fillon, tous les ponts de Lyon étaient détruits sauf la passerelle du Pont de l’homme de la roche. Comment ça vous ne pouvez pas tout savoir ? Et en 1945, l’écart de fortunes était moins grand qu’aujourd’hui : Je cite à nouveau mon livre : "Le coefficient de Gini est un indicateur de la concentration du patrimoine : plus il est proche de 1, plus la concentration est forte, plus il se rapproche de 0, plus la répartition est égalitaire. Or que constate-t-on ?
Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, l'indice de Gini est passé de 0,49 à 0,62…" fin de citation. Autrement dit, les Riches sont infiniment plus riches aujourd’hui qu’en 1945 et ils sont loin devant le SMICARD moyen, ou les 8 millions de Français qui vivent dans la pauvreté. Quand Le Progrès et ses acolytes aura-t-il le courage de le dire ? La clé de voûte du programme du Front de Gauche c’est un nouveau partage des richesses. Refusez l’école obligatoire dès 3 ans dans les maternelles, refusez le recrutement d’instituteurs pour des raisons budgétaires alors que l’argent est si visible, c’est indécent et criminel contre l’avenir du pays. rebondir : L'envolée des fortunes... [1] Sur ce point voir l'article de Sandra Moatti, Alternatives économiques, mars 2005, n° 234. |
LES RICHES VEULENT PAYER ?
Pour la sociologue Monique Pinçon-Charlot, la campagne sur les déficits publics est une arme idéologique des néolibéraux pour balayer les droits sociaux sur la planète. Parmi les arbitrages budgétaires discutés demain en conseil des ministres figure la proposition de taxer les revenus « extravagants ». Une telle mesure vous paraît-elle crédible de la part du « président des riches ? » Monique Pinçon-Charlot. C’est un écran de fumée. Le PDG de Publicis, Maurice Levy, a effectivement proposé une petite contribution exceptionnelle des riches mais il l’accompagne de contreparties très violentes pour les peuples : supprimer les dernières poches de solidarité qui existent (sécurité sociale, fonction publique), livrer les services au secteur privé, faire tomber au plus bas le coût du travail. Il le dit très clairement : nous, les riches, on fait une opération de communication qui va peut-être nous décharger de 300 millions d’euros, et vous le peuple, vous payez le prix fort ! Les 300 millions correspondent à peu près à la somme votée par les députés UMP quand ils ont décidé de fiscaliser les indemnités des accidentés du travail. Cela montre l’hypocrisie du système. Vous dites qu’il n’y a pas de problème d’argent mais un manque de volonté politique pour aller le chercher là où il se trouve. Allez-vous jusqu’à penser que la résorption des déficits publics est un faux problème ? Monique Pinçon-Charlot. Oui, ce débat est totalement faussé. Le déficit et la dette sont des armes économiques et idéologiques. Les néolibéraux s’en servent pour accélérer leur agenda politique et balayer les droits sociaux sur la planète. Tous les bénéfices de la planète finance reviennent aux trois quarts aux financiers, mais c’est au contribuable qu’on demande de rembourser. Avec eux, c’est « face je gagne, pile tu perds ! ». Le système est fait par l’oligarchie financière, il fonctionne pour elle et nous sommes arrivés à un point où la question se pose de soigner l’addiction à l’argent des plus riches. Que préconisez-vous pour retrouver un cercle plus vertueux dans le partage de la richesse ? Monique Pinçon-Charlot. Déjà, que les riches payent leurs impôts. Le système fiscal doit être revu pour être, non pas dégressif comme aujourd’hui, mais profondément progressif. Le travail est de loin le revenu le plus taxé en France, bien plus que le patrimoine ou le capital. Nous pensons qui faudrait imposer tous les types de revenus, avec un prélèvement à la source, du plus bas, au plus haut. Dans notre système, la TVA serait supprimée et la dernière tranche serait taxée à 95 %. Le débat s’accélère aussi sur les niches fiscales. Les supprimer ferait rentrer de l’argent dans les caisses… Monique Pinçon-Charlot. Il faut mettre fin à toutes les stratégies d’optimisation fiscales que nous, sociologues, appelons du vol légal. Pour ramener le déficit public de la France à 3 % en 2013, si tant est que ce soit la principale question posée au pays, ce dont je doute, il faut trouver 95 milliards d’euros. Parmi les enveloppes disponibles, il est possible de piocher dans les 500 niches fiscales qui représentent 75 milliards d’euros. C’est la partie connue du débat. Ce qui l’est moins, et cela fait partie des petites surprises que nous réservons dans la version réactualisée de notre livre[1], concerne par exemple les 80 milliards d’euros comptabilisés dans les modalités particulières de calcul de l’impôt (MDPCI). Le bouclier fiscal est une niche fiscale qui n’a jamais été classée comme telle. Il est rangé dans les MDPCI. On peut faire passer beaucoup de sommes d’une ligne à l’autre. Il y a aussi beaucoup d’argent disponible dans les paradis fiscaux. Une société financière estimait en 2007 que les avoirs non déclarés de Français en Suisse se chiffrent à 80 milliards d’euros (seuls 2 milliards sont déclarés). Sans compter la boîte noire des paradis fiscaux… Les sommes en jeu sont astronomiques. À la fête de l’huma Une version réactualisée du « Président des riches » sort en librairie le 15 septembre. Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon seront présents au village du livre de la Fête de l’Humanité dès vendredi après-midi jusqu’à dimanche soir. Ils seront aussi parmi les invités d’honneur des Amis de l’Humanité, samedi à 15 heures.
sur ce thème, ce qui me semble aller de soi, je prolonge avec le message que mon ami Denis LAMOUR, homme de lettres, homme d'Esprit, a bien voulu me transmettre.
M. CHATEL, un pas grand chose ou un rien du tout ? (clin d'oeil à Mme Angot).
Par DENIS LAMOUR -
Club de Mediapart
Il va réinstaurer la morale : bien mal acquis ne profite jamais (à qui ?), qui vole un oeuf vole un boeuf (sur la langue), Mme B. le vaut bien, elle. Le seuil de pauvreté, c'est peut-être de ne plus pouvoir se permettre le petit oeuf du comptoir à la Prévert. Il y a des gens en France qui ne peuvent même pas se permettre ça. Alors évidemment, quand de très riches demandent qu'on les taxe, on se prend à rêver. Au XVIIe, mais pas seulement, on avait ses pauvres : regardez Tartuffe (des aumônes que j'ai partager les deniers : eh oui, les deniers seulement). Je prie toujours, disait le pauvre du Dom Juan, pour les gens de bien qui me donnent quelque chose. Merveilleuse circulation de l'argent qui ne profite qu'aux gens de bien et ne court pas le risque d'être employé à des oeuvres non pies. C'est ce qu'on appelle la charité bien ordonnée. Cette année, M. Chatel (du petit château) n'aura pas eu besoin d'organiser une fausse opération de marketing pour prouver que les fournitures scolaires ont baissé. De toute façon, le projet du petit Nicolas est passé dans les actes : ceux qui veulent faire des études n'ont qu'à se les payer, les autres iront à l'Education Nationale, dont la principale activité devrait être, comme chacun sait, de garder les enfants les jours de grève. Sombre rentrée s'il en fut. Vraiment, on se prend à rêver : qu'ils s'en aillent. Il paraît que ça se dit assez bien en Espagnol, surtout quand on est Indigné. Liens: [1] 1) Le président des riches, enquête sur l’oligarchie dans la France de Nicolas Sarkozy, de Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon. Édition Poche La Découverte, 9,50 euros. En librairie le 15 septembre. |
Pour la Syrie
POUR LA SYRIE
Voici le texte d’un appel à la solidarité avec le peuple syrien, lancé depuis Avignon. Ce faisant, les signataires restent fidèles à l’esprit et à la mémoire des créateurs du festival. J.-P. R. « Les mouvements, les révoltes, les soulèvements dans le monde arabe, dont l'élan d'ensemble mérite vraiment le nom de révolution, suscitent autant d'espoirs que d'émotions. Si la dramatique situation en Libye continue d'occuper nos esprits, c'est aujourd'hui le courage des Syriens en lutte que nous voulons saluer. En Syrie, depuis quatre mois, la répression sanglante menée par Bachar Al Assad avec les puissants moyens de son régime a provoqué la mort de plus de 2000 personnes dont la plupart exerçaient pacifiquement leur droit de manifester. Des dizaines de milliers d'autres ont été arrêtées ou contraintes à l'exil. Les forces de « sécurité » ouvrent le feu sur les civils. Les villes sont encerclées. L'armée se déploie dans les villages. Le 18 juillet, les tanks sont entrés à Zabadani et Homs, Des pièces d'artillerie et des hélicoptères tirent sur des civils sans défense. Ailleurs, la répression se poursuit à l'arme blanche. La liste des villes martyres s'allonge chaque jour. Les terribles massacres commis à Hama en 1982 sous les ordres du père de l'actuel président nous rappellent que le pouvoir baassiste préfère tuer son peuple plutôt que de se réformer. Depuis des semaines, la communauté internationale assiste à ces atrocités sans réagir autrement que par des communiqués. Artistes, enseignants, spectateurs, citoyens de tous pays fédérés par cette rencontre des cultures qu'est le Festival d'Avignon, nous demandons à nos gouvernements de redoubler d'efforts pour obtenir du Conseil de sécurité des Nations unies l'adoption en urgence d'une résolution exigeant, sous la menace de sanctions effectives et immédiates, la protection des populations civiles, le respect des libertés publiques, l'envoi d'une commission internationale d'enquête et la mise en accusation des responsables des tueries devant la Cour pénale internationale. Dans l'anxiété, mais avec beaucoup de détermination, nous attendons du gouvernement français et du Conseil européen qu'ils assument un rôle de premier plan dans ces circonstances où se jouent non seulement la vie des hommes, des femmes et des enfants de Syrie, mais aussi l'avenir de la paix et le sort de ta démocratie tout autour de la Méditerranée. Depuis le Festival d'Avignon, nous, artistes, spectateurs, citoyens exprimons par ce message notre profonde solidarité avec celles et ceux qui en Syrie sont à la conquête de leur liberté. Avignon, le 21 juillet 2011 ».
PREMIERS SIGNATAIRES Marcel Bozonnet, comédien, ancien administrateur de la Comédie-Française, Emmanuel Wallon, professeur à l'université Pas-Ouest Nanterre, Hortense Archambault et Vincent Baudriller, directeurs du Festival d'Avignon, Ariane Mnouchkine, metteur en scène, directiice du Théâtre du Soleil, François Tanguy, metteur en scène, Théâtre du Radeau, Leïla Shahid (à titre personnel), déléguée générale de Palestine auprès de l'Union européenne, Patrice Chéreau, metteur en scène, Wajdl Mouawad, auteur, metteur en scène, Ramzi Choukair, comédien, metteur en scène syrien, Fida Mohissen, metteur en scène syrien, Cie Gilgamesh, Stanislas Nordey, comédien, metteur en scène, Audrey Bonnet, comédienne, Denis Podalydès, sociétaire de la Comédie-Française, Pascal Rambert, metteur en scène, directeur du Centre dramatique national de Gennevilliers, Bernard Faivre d'Arcier, ancien directeur du Festival d'Avignon, Jack Ralite, sénateur, ancien ministre, François Regnault, enseignant, dramaturge, Éric Génovèse, sociétaire de la Comédie-Française, Jacques Blanc, ancien directeur du Quartz à Brest, Patrick Pernin directeur adjoint du Théâtre national de Bordeaux, Jean-Pierre Demas, directeur de l'institut supérieur des techniques du spectacle d'Avignon, Lucien et Micheline Attoun, directeurs de Théâtre ouvert, Jacques Ozinski, directeur du Centre dramatique national,-, Julie Bérès, metteuse en scène, Serge Tranvouez, metteur en scène, Gilbert Fillinger, directeur de la Maison de la culture d'Amiens, Marie-Agnès Sevestre, directrice du Festival des Francophonies en Limousin, Philippe Cuomo, enseignant à l'académie de Lille, Judith Ertel, professeur de lettres, Laurent Charpentier, comédien, Mathieu Genet, comédien, Romaine Friess, comédienne. |
REMUNERER LE TRAVAIL, mais comment ?
13 mai 2011 Après la publication de mon article sur "les Canuts, ennemi intérieur", je suis allé acheter la presse, comme on dit, et dans "L’Humanité des débats" -que tout honnête homme devrait lire et relire- je tombe sur une interview de Philippe Villemus, auteur du livre "le Patron, le footballeur et le smicard", aux éditions Dialogues. Villemus réclame un débat sur la "juste valeur du travail". Autrement dit, après l’article de L’esprit canut sur la lutte séculaire des Canuts pour le TARIF, et le paragraphe 4 de Prévost Mais qu'est-ce donc que le travail ? on est en plein dans le mille. Voici des extraits de son ITW. Vous souhaitez qu’on ouvre un débat sur la juste valeur du travail ? P.V. : La valeur du travail devrait être la résultante de son utilité sociale, financière, éventuellement son utilité morale ou esthétique (ah ! les Canuts tissant les chasubles d’or ! JPR). A partir du milieu des années 1990, le capitalisme financier a éliminé certaines composantes : la valeur sociale ne compte plus, la valeur esthétique non plus, ce qui compte, c’est la stricte valeur financière. C’est pourquoi une infirmière, un instituteur, un médecin du SAMU, qui sont beaucoup plus utiles socialement, sont moins bien payés qu’un trader, un publicitaire ou un footballeur. Vous dîtes qu’on marche sur la tête. Comment remettre tout ça à l’endroit, selon vous ? P.V. : il faut s’interroger sur les tranches de l’impôt sur le revenu du travail. Aujourd’hui, la tranche maximale est à 42%, on pourrait la faire passer à 60% au-delà de 1 million d’euros, 70% au-delà de 3 millions, 80-90% au-delà de 10 millions d’euros. Vous jugez illégitimes les rémunérations des très grands patrons ? P.V. : Il y a patron et patron. Il y a 300.000 dirigeants salariés en France, avec une rémunération nette par an de 55.000 €. Ce n’est pas excessif. Quant aux patrons du CAC40, quand on cumule tous les avantages, j’arrive à des moyennes de 8 à 10 millions d’euros de revenu par an. Totalement excessif, illégitime. La plupart ne sont pas des créateurs de l’entreprise, mais des salariés qui ont souvent été "héliportés" par le pouvoir politique. On entend : "les patrons créent de la valeur". Mais depuis 2000, la valeur financière des entreprises du CAC40 a été divisée par près de deux ; dans le même temps, les salaires des Pdg ont été multipliés par 2,5. On dit aussi : "ils créent des emplois". Sur la même période, ces entreprises ont détruit des emplois en France…
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métro, boulot, caveau ? (bis…)
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