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Extrême - Orient
l'Asia-Africa Growth Corridor contrecarre les routes de la soie
Je publie un article de l'Humanité qui montre l'opposition qui se dresse contre le programme chinois des "Routes de la soie". Face à ces routes, Inde et Japon principalement veulent établir les Asia-Africa Growth Corridor. On lira de petites mises au point fort utiles dans la revue Les yeux du monde. Tout ce qui est entre parenthèses est de moi-même (ainsi que l'insertion de la carte). J.-P. R. La
stratégie indo-pacifique, promue par le Japon et l’Inde, vise à
endiguer l’influence chinoise. Elle séduit jusqu’en France et a fait
l’objet d’une vive confrontation entre Washington et Pékin lors du
Dialogue de Shangri-La sur la défense en Asie (note wiki : Il y a une certaine ironie à voir le gouvernement indien reprendre à son compte l’idée d’une « confluence des deux océans », une référence empruntée à l’ouvrage du prince moghol Dara Shikoh (1615–1659), daté de 1655, alors même que les nationalistes hindous récusent l’héritage musulman de l’Inde. Quoi qu’il en soit, la formule lancée pour la première fois par le premier ministre japonais, Abe Shinzo, sert aujourd’hui à sceller une nouvelle alliance qui, de l’océan Indien au Pacifique, permettrait de contrecarrer l’influence de la Chine et de ses nouvelles routes de la soie. Malgré l’absence de contours clairs, le slogan d’un (océan) "Indo-Pacifique libre et ouvert" fait florès de Delhi à Tokyo, en passant par l’Indonésie et les États-Unis. La stratégie japonaise reprend clairement l’idée chinoise de corridors économiques à travers le continent. Sont ainsi évoquées la présence au Sri Lanka, la modernisation de la ligne ferroviaire Yangon - Mandalay en Birmanie, la création d’un couloir industriel Delhi-Mumbai, en Inde, et d’une voie qui irait jusqu’au port de Nacala, au Mozambique, desservant le Malawi et la Zambie (2). Ce plan s’inscrit dans un programme plus large, l’Asia-Africa Growth Corridor (AAGC, economic cooperation agreement between the governments of India, Japan and multiple African countries), qui prévoit des initiatives dans les secteurs de la santé, de la pharmaceutique et de l’agriculture (1). La charge de Florence Parly contre la ChineEnfin, l’Inde investit massivement dans le port iranien de Chabahar afin de contourner le rival pakistanais, allié de la Chine, et de relier directement Mumbai et le Gujarat à l’Iran par voie maritime. Cette route créerait également un débouché dans l’océan Indien pour les pays d’Asie centrale comme l’Afghanistan. Une fois ce tableau dressé, on voit mal comment ces "routes de la liberté" se distingueraient des routes de la soie et ne conforteraient pas les autoritarismes locaux. La stratégie indo-pacifique séduit jusqu’en France. Lors du Dialogue de Shangri-La sur la défense en Asie, qui s’est tenu à Singapour le week-end dernier (fin mai 2019), Paris s’est livré à une démonstration de force. À l’origine de la charge de la ministre de la Défense, Florence Parly, contre la Chine, une interprétation divergente de la Convention de la mer qui stipule que " tout État a le droit de fixer la largeur de sa mer territoriale" dans la limite de "12 milles marins". Comme les États-Unis, la France franchit régulièrement cette limite en naviguant près des récifs "poldérisés" par Pékin dans les archipels Spratleys et Paracels (voir carte du MD dans l'article La Chine s’est éveillée… à l’Est), signifiant que sa souveraineté sur ces îlots n’est pas reconnue. Françoise Parly défend, pour sa part, "la liberté de navigation" et n’entend demander aucune autorisation pour pénétrer dans la zone économique exclusive (ZEE) chinoise. "Pourquoi une stratégie indo-pacifique ? Tout simplement car la France est riveraine de la région : plus de 80 % de notre zone économique exclusive est ici", soutient Florence Parly. Les 7 000 militaires français déployés ou prépositionnés en Indo-Pacifique font force de loi. Dans un contexte marqué par la guerre commerciale entre Pékin et Washington, le secrétaire à la Défense américain par intérim, Patrick Shanahan, a appuyé les propos français, expliquant que "l’attitude qui érode la souveraineté d’autres pays et sème la méfiance sur les intentions chinoises doit cesser". Une confrontation qui n’est pas sans faire tiquer nombre de membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean), dont la tradition est héritée du non-alignement. Lina Sankari Mercredi, 5 Juin, 2019 (1) compléments : https://les-yeux-du-monde.fr/actualite/actualite-analysee/36189-lasian-african-growth-corridor-dernier-avatar-de-la-course-a-la-puissance-en-asie (2) : https://www.google.com/search?q=desserte+ferroviaire+de+Nacala+(mozambique)&client=firefox-b-d&tbm=isch&source=iu&ictx=1&fir=Nu-c4XphTmyfAM%253A%252CPhefwyDFgn8CbM%252C_&vet=1&usg=AI4_-kSKEZQUyW4VnmuerOYQytcDus6z7w&sa=X&ved=2ahUKEwiA5InOpNLiAhVOx4UKHXG0CTQQ9QEwAXoECAYQBg#imgrc=ffw5rbWGEIfgUM:&vet=1 |
Corée du nord : mort d'un dictateur
La mort d’un dictateur en Corée du nord ne suscite aucune peine ou regret sur ce site. Encore une fois les médias se ridiculisent - au plan intellectuel, au plan politique ils font leur sale job - en parlant d’une dictature communiste héréditaire… ! Je me demande dans quel passage des œuvres de Marx, Engels ou Lénine, ils ont pu trouver que le pouvoir communiste était héréditaire. La transmission héréditaire du pouvoir est un des critères les plus nets qui permet de parler d’un régime traditionaliste. Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Même habillé des oripeaux d’un régime à la soviétique caricaturé, l’Etat coréen des Kim a repris à son compte la philosophie des grands régimes impériaux d’Asie. Le pouvoir a été complètement confisqué au peuple dont on a aliéné la liberté. Il n’y a pas une once de communisme dans cet État là. Je sais bien que nos ennemis se régalent à qualifier ce système de « communiste », cela les arrange. Ils veulent dire : voilà ce qui vous attend si Mélenchon arrive au pouvoir. Le communisme c’est la dictature et la misère. Mais bien sûr. Comme ils ont intérêt à dire que le soviétisme était du communisme : son échec lamentable est, pour eux, la preuve du non possumus, de l’impossibilité concrète de la mise en œuvre d’un changement radical. Le 15 décembre, avant donc qu’on apprenne la nouvelle de la mort de Kim II, le philosophe Yvon Quiniou publiait ses lignes qui répondaient à l’avance aux détracteurs du marxisme qui se vautrent aujourd’hui dans leurs mensonges. "En revenant au «marxisme de Marx», on peut contrer l’incrédulité massivement répandue à l’égard d’une alternative possible au capitalisme, alors même que celle-ci est majoritairement désirée. Car il apparaît alors que ce qui a échoué au XX° siècle, ce n’est pas le communisme tel que Marx en a démontré la possibilité objective à partir des conditions du capitalisme développé et sous une forme démocratique, mais son contraire : la tentative de l’imposer à des sociétés sous-développées industriellement et le recours à la violence d’État pour y arriver. On a donc assisté à la disparition d’une caricature volontariste de ce que Marx pensait et voulait pour l’humanité (même Furet a pu parler de «déviation subjectiviste» de sa théorie !) et rien ne dit que cela ne peut se réaliser et réussir désormais dans nos conditions à nous, qui en accumulent les prémisses matérielles et l’urgence irrépressible – la crise présente le montre sans conteste. C’est pourquoi, comme Marx en son temps et avec lui, il nous faut, en toute lucidité intellectuelle et sans prophétisme messianique, être résolument «marxistes»"[1]. Je rappelle que l’un des concepts-clés de Marx est celui d’aliénation. La lutte de l’humanité consiste à se libérer de la perte de sa liberté intellectuelle (par l’imposition de la Vérité révélée), de sa liberté politique (par un État omniprésent), de sa liberté économique (par la propriété privée qui s’exprime aujourd’hui par la dictature de l’argent-roi). Vive donc la révolution citoyenne ! voir l'article in extenso de Yvon
Quiniou :
Qui a intérêt à faire croire que le communisme de Marx a échoué ? |
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