Les Rhapsodes sont des personnages très importants. La preuve, nous avions décidé de nous appeler comme eux. Ou plutôt notre troupe de théâtre. Nous, c’est-à-dire Gérard BARRY, président-fondateur, René LACAZEDIEU, Jacques LIANDRAT, Saïd BOUSSOUAR et moi-même votre serviteur. 

Si vous ne savez pas ce qu’est un rhapsode, allez vite sur l’encyclopédie Wikipaedia qui me semble très bien informée sur ce point. J’étais, personnellement, plutôt tournée vers l’Histoire et la politique, ce sont mes copains, passionnés de littérature et de poésie, qui ont trouvé ce nom. Pourquoi un "nom" ? Le Journal officiel de la République française, numéro du 29 juin 1967, page 6479, nous fournit la réponse : il nous annonçait la création d’une nouvelle association créée conformément au décret du 16 août 1901 : la Troupe des Rhapsodes. Toute nouvelle association doit annoncer le but qu’elle vise ; le nôtre était le suivant : "Faire connaître et aimer, par un public rarement sollicité, des œuvres poétiques et dramatiques". Suivait l’adresse du siège social. C’était celle de Gérard.

Vous avez bien lu "Faire connaître et aimer, par un public rarement sollicité "… on retrouve bien là l’esprit de notre génération de baby-boomers, avant mai 68, soucieuse d’apporter à "la classe ouvrière" -dont nous étions tous issus - la culture que le capitalisme lui refusait systématiquement. Démarche altruiste sincère et désintéressée.

Nous avons donc mis sur pied la "tournée Barry" : c’est ainsi que les "Indirects" -comprendre : l’administration chargée de percevoir les impôts indirects- nous dénommait "comme on parle de la tournée Halliday ou de la tournée Trenet " nous expliqua le bon fonctionnaire. Il fallut effectivement acheter un carnet de billets numérotés, à souche, pour faire face à un éventuel contrôle des Indirects, etc.. 

Nous avions agrégé deux copines à la troupe et la tournée eut lieu en Provence, tout le monde s’en souvient. Je veux dire chez nous, membres des Rhapsodes, parce que pour ce qui concerne le public et le monde du Théâtre je crois que ce fut un bel incognito…On a joué la Peur des coups de G. Courteline, les Méfaits du tabac de Tchekhov, on a créé une pièce de Jacques Liandrat : voyageant ! et il y eut un récital de poésie incorporé au spectacle.

Gérard était un poète. Toute sa vie il a écrit des poèmes. J’aime sa poésie mais je ne puis malheureusement pas en parler. Les poèmes que je publie aujourd’hui ont été choisis par Gérard pour un spectacle qu’il donnait avec des musiciens dans la cave d’un ami vigneron : Claude JAMBON, à Villié-Morgon. Claude, universellement connu comme "Toto Jambon" a un fils qui lui a succédé à la tête de l’exploitation, lequel fils -Denis - a appelé son exploitation « Domaine du vin des poètes ».

Donc vous allez vous y précipiter et acheter des caisses et des cartons de bouteilles. Parenthèses fermées.

Donc, Gérard a fait un récital dans la cave de Toto en 2003 et à cette occasion il a imprimé ce petit recueil qui fut mis en page par Simone, son amie. C’est pourquoi vous pouvez lire « barry-pour-villie» sur ce sur quoi vous allez cliquer.