Affichage des messages 1 - 3 de 3
Afficher plus »
|
Articles > 1. Analyses électorales >
Cher
le Cher (18) un des îlots de l'archipel...
C’est l’historien R. Martelli qui compare la carte électorale du PCF à un archipel : c’est-à-dire un semis de hautes terres séparées par un océan de vide électoral. Cela devient un peu moins vrai grâce à la création et la réussite du Front de Gauche (FdG), sachant que ledit "Front" est un conglomérat de sept formations politiques. Le Cher serait l’un de ces îlots même si l’océan, pour suivre la métaphore, fait reculer ses rivages. Lien : F.N. vs P.C.F. : l’exemple berrichon, le Cher (18) Le Cher et la présidentielle Dans le Cher, J.-L. Mélenchon arrive quatrième avec toutefois un score nettement supérieur à sa moyenne nationale : 13,81 au lieu de 11,1 soit une différence de +2,7%. C’est infiniment plus que les scores cumulés de M.-G. Buffet et J. Bové de 2007 (3,85+1,33= 5,18%). Le FN obtient un score élevé avec 19,73%, surtout en milieu rural, supérieur au niveau national alors que le candidat du PS fait moins que dans l’hexagone (26,76 au lieu de 28,3) mais il est en tête. Quant à la droite, elle perd plus de 5 points par rapport à 2007, où avec Nihous, N. Sarkozy obtint 30,03% des voix. Dans la ville-même de Vierzon, « Mélenchon fait un carton » titre le journal Le Berry républicain. Il obtient en effet 24,1% des voix et se trouve second derrière le candidat PS (28,3%). Il arrive en tête dans quatre bureaux sur vingt-sept et obtient 38,4% des voix au bureau 22 (école annexe J. Prévert). A Bourges, longtemps municipalité communiste qui s’appuyait sur le vote des ouvriers d’Etat (arsenal) et des fonctionnaires (ville préfecture), le candidat du Front de Gauche obtient 14,1% loin derrière le PS (31,1%) mais devant le FN qui n’obtient que 13,3%. Le Cher ayant l’originalité d’avoir élu l’un des 10 candidats du Front de gauche aux élections législatives de juin 2012, voyons les résultats de la présidentielle dans la circonscription de l’heureux élu et dans les chefs-lieux de cantons de la circonscription (2ème du Cher).
Source : établi à partir des chiffres fournis par Le Berry républicain (édition du 23 avril 2012). N.B. le canton de Bourges I appartient à la 2ème circ. mais les sources ne détaillent pas les résultats pour les quatre cantons de la ville.
On note le score obtenu par LePen dans les villages de Chârost et de Lury-sur-Arnon. Dans cette circonscription le sortant est J.-C. Sandrier, maire PCF de Vierzon. 10% séparent le Front de Gauche du PS. Mr Sandrier ne se représente pas. C’est souvent l’occasion choisie par l’électorat pour changer la couleur du député. Sera-ce le cas ? Le retard en voix et en pourcentage est un vrai handicap.
La 2ème circonscription[1]
Etabli à partir des données du min. de l’Intérieur et du Berry républicain. * couleur politique du conseiller général du canton.
Sur les huit cantons, six ont élu un conseiller général communiste. C’est une bonne position pour prétendre enlever le siège de député. Mais - l’exemple du Haut Pays lorrain le démontre Le Pays Haut lorrain rouge en bas... - ce n’est pas suffisant. Ce sont les deux cantons de Vierzon (la ville plus neuf villages limitrophes) qui font la décision. Ces deux cantons représentent 25686 inscrits, ont donné 13646 suffrages exprimés parmi lesquels 5243 sont allés sur le maire-conseiller général soit 38,4%. Le premier canton de Bourges, les deux cantons rurbains à la banlieue de Bourges (St-Doulchard et Chârost) se sont montrés au contraire favorables à la candidate socialiste. Au total, le candidat FG-PCF ne devance le PS que de 756 voix.
Mais cela est d’autant plus méritoire que le PS d’avril à juin, ne perd presque pas de points de pourcentage (-0,4%), c’est le candidat du FG-PCF qui a dû gagner plus de onze points (+11,4) pour garder ce siège à la gauche révolutionnaire. Pour ce faire, il a gagné presque 1500 voix entre la présidentielle et la législative. Le PS perd, lui, 4700 voix malgré le vote utile/opportuniste et le vote stratégique anti-communiste. C’est le résultat d’une très ancienne et très solide implantation du mouvement révolutionnaire à Vierzon qui remonte, au moins, à la Montagne ! mais une tradition n’est rien si elle n’est pas réappropriée à chaque génération. [1] Site INSEE pour cette circonscription : http://www.insee.fr/fr/themes/detail.asp?reg_id=0&ref_id=circo_leg-2012&page=donnees-detaillees/circo_leg/circo_leg-2012/tableau/circo_leg_18_2.htm |
II. F.N. vs P.C.F. : Le cas BERRICHON, CHER-2011
F.N. vs P.C.F. : l’exemple berrichon, le Cher (18)
28/03/2011 Les résultats des cantonales 2011 dans le département du Cher (1er tour) confirment une tendance nationale : la maigreur des effectifs des votes exprimés : 43,08 en France métropolitaine et 43,9% dans ce département. Par rapport aux mêmes élections de 2004, on peut établir le tableau suivant :
Source : établi à partir des résultats fournis par Le Berry républicain A.N.Bl.= abstentions, nuls et blancs. … dans lequel la dernière colonne indique l’évolution relative des trois grandes tendances. Ainsi, la Gauche -dans laquelle j’ai incorporée la tendance EELV- a perdu environ le cinquième de son électorat, la droite -dans laquelle j’ai incorporé le Modem- en a perdu presque le tiers. Quant au F.N., loin de réaliser une "percée", il perd la moitié de son influence. En chiffres absolus, il passe de 9119 voix en 2004 à 4543 en 2011. Présent dans tous les cantons de cette série en 2004, il n’a pas pu présenter de candidats dans sept cantons sur dix-huit en ce mois de mars. Mais il gagne des voix dans cinq cantons[1] sur onze. En pourcentage des exprimés, il baisse de 12,8% à 8,8%. Bref, le Cher ne lui est pas une terre fertile. Concernant la droite dite de gouvernement. L’UMP reste la première force du département avec 29% des exprimés mais elle perd 2600 voix et 2,5% par rapport aux inscrits. Avec l’ajout des "divers droite", on obtient 18571 voix et 35,8 des exprimés. Quant à la tendance "Bayrou", elle disparaît presque du paysage politique à cette occasion. En 2004, avec l’étiquette UDF, elle était présente dans quatre cantons, obtenait 2752 voix, 2,4% des inscrits et 3,9% des exprimés. En 2011, le Modem n’est présent que dans deux cantons et obtient 0,3% des inscrits. Concernant la "gauche". En 2004, l’extrême-gauche était présente dans les 18 cantons. Elle disparaît en 2011. Ses 2905 électeurs ont-ils rejoint le FdG qui dispose d’une tendance Gauche Unitaire qui a quitté le NPA ? Il faudrait une analyse sur le terrain et des monographies par canton pour pouvoir le dire. En revanche, la grande nouveauté est la présence, dans 13 cantons sur 18, des écologistes de EELV. Les Verts ne se présentaient que dans trois cantons en 2004 (1% des exprimés à l’échelle départementale, 733 voix). En 2011, cette tendance obtient 3344 voix et 6,5% des exprimés. Là, on peut réellement parler de "percée" (2,8% des inscrits). Le parti socialiste perd 4367 voix soit plus de 25% de son électorat de 2004. Il demeure le seconde force politique du Cher avec 24,5% des exprimés soit un gain de 0,5% par rapport à 2004. S’il gagne des voix dans quelques cantons ruraux[2], il en perd énormément dans les "gros" cantons de plus de 10.000 inscrits et à Bourges-5. Comme tous les autres partis - à l’exception de EELV - le Front de Gauche perd des voix et des points de pourcentage des inscrits[3]. Cela représente 12% de son électorat de 2004 soit beaucoup moins que le PS. Mais malgré ces conditions peu favorables liées à une trop forte abstention de l’électorat populaire, il dépasse la barre des 20% des exprimés -contre 16,8% en 2004- et gagne des voix dans deux cantons d’importance : Vierzon-2 et Mehun-sur-Yèvre (dont il peut espérer remporter le siège). Dans trois cantons industriels, le FdG-PCF bat largement le FN : plus de 1150 voix d’écart à Vierzon-I[4], 1000 voix d’écart à Charost (zone d’influence de Vierzon) et 450 voix à Mehun-sur-Yèvre (27,1% contre 15,5%). Peu à peu, le FdG reconstitue ses forces dans un département qui était naguère un bastion du PCF. Au total, avec 48,2% des suffrages exprimés, la gauche républicaine
domine largement les débats. Si on lui adjoint EELV, on obtient une coalition à
54,7%. Il reste à savoir si les écologistes vont suivre la discipline
républicaine. lire aussi : II. F.N. vs P.C.F. : Le cas BERRICHON, CHER-2011 [1] Charost, Henrichemont, Lignères, Sancoins et Vailly. [2] Argent, Baugy, Le Châtelet, Henrichemont. [3] Il est présent dans les mêmes quinze cantons qu’en 2004. [4] Le FN était absent à Vierzon-II. |
1-3 sur 3