28/03/2011 Les résultats des cantonales 2011 dans le département du Cher (1er tour) confirment une tendance nationale : la maigreur des effectifs des votes exprimés : 43,08 en France métropolitaine et 43,9% dans ce département. Par rapport aux mêmes élections de 2004, on peut établir le tableau suivant :
Source : établi à partir des résultats fournis par Le Berry républicain A.N.Bl.= abstentions, nuls et blancs. … dans lequel la dernière colonne indique l’évolution relative des trois grandes tendances. Ainsi, la Gauche -dans laquelle j’ai incorporée la tendance EELV- a perdu environ le cinquième de son électorat, la droite -dans laquelle j’ai incorporé le Modem- en a perdu presque le tiers. Quant au F.N., loin de réaliser une "percée", il perd la moitié de son influence. En chiffres absolus, il passe de 9119 voix en 2004 à 4543 en 2011. Présent dans tous les cantons de cette série en 2004, il n’a pas pu présenter de candidats dans sept cantons sur dix-huit en ce mois de mars. Mais il gagne des voix dans cinq cantons[1] sur onze. En pourcentage des exprimés, il baisse de 12,8% à 8,8%. Bref, le Cher ne lui est pas une terre fertile. Concernant la droite dite de gouvernement. L’UMP reste la première force du département avec 29% des exprimés mais elle perd 2600 voix et 2,5% par rapport aux inscrits. Avec l’ajout des "divers droite", on obtient 18571 voix et 35,8 des exprimés. Quant à la tendance "Bayrou", elle disparaît presque du paysage politique à cette occasion. En 2004, avec l’étiquette UDF, elle était présente dans quatre cantons, obtenait 2752 voix, 2,4% des inscrits et 3,9% des exprimés. En 2011, le Modem n’est présent que dans deux cantons et obtient 0,3% des inscrits. Concernant la "gauche". En 2004, l’extrême-gauche était présente dans les 18 cantons. Elle disparaît en 2011. Ses 2905 électeurs ont-ils rejoint le FdG qui dispose d’une tendance Gauche Unitaire qui a quitté le NPA ? Il faudrait une analyse sur le terrain et des monographies par canton pour pouvoir le dire. En revanche, la grande nouveauté est la présence, dans 13 cantons sur 18, des écologistes de EELV. Les Verts ne se présentaient que dans trois cantons en 2004 (1% des exprimés à l’échelle départementale, 733 voix). En 2011, cette tendance obtient 3344 voix et 6,5% des exprimés. Là, on peut réellement parler de "percée" (2,8% des inscrits). Le parti socialiste perd 4367 voix soit plus de 25% de son électorat de 2004. Il demeure le seconde force politique du Cher avec 24,5% des exprimés soit un gain de 0,5% par rapport à 2004. S’il gagne des voix dans quelques cantons ruraux[2], il en perd énormément dans les "gros" cantons de plus de 10.000 inscrits et à Bourges-5. Comme tous les autres partis - à l’exception de EELV - le Front de Gauche perd des voix et des points de pourcentage des inscrits[3]. Cela représente 12% de son électorat de 2004 soit beaucoup moins que le PS. Mais malgré ces conditions peu favorables liées à une trop forte abstention de l’électorat populaire, il dépasse la barre des 20% des exprimés -contre 16,8% en 2004- et gagne des voix dans deux cantons d’importance : Vierzon-2 et Mehun-sur-Yèvre (dont il peut espérer remporter le siège). Dans trois cantons industriels, le FdG-PCF bat largement le FN : plus de 1150 voix d’écart à Vierzon-I[4], 1000 voix d’écart à Charost (zone d’influence de Vierzon) et 450 voix à Mehun-sur-Yèvre (27,1% contre 15,5%). Peu à peu, le FdG reconstitue ses forces dans un département qui était naguère un bastion du PCF. Au total, avec 48,2% des suffrages exprimés, la gauche républicaine
domine largement les débats. Si on lui adjoint EELV, on obtient une coalition à
54,7%. Il reste à savoir si les écologistes vont suivre la discipline
républicaine. lire aussi : II. F.N. vs P.C.F. : Le cas BERRICHON, CHER-2011 [1] Charost, Henrichemont, Lignères, Sancoins et Vailly. [2] Argent, Baugy, Le Châtelet, Henrichemont. [3] Il est présent dans les mêmes quinze cantons qu’en 2004. [4] Le FN était absent à Vierzon-II. |