"L’un des moteurs de ces travaux est d’essayer de rendre la science
visible et comprise par des gens qui n’ont pas de connaissances
spécifiques et qui peuvent reconnaître l’indéniable modification" du
paysage, explique le Dr Kieran Baxter qui a reproduit à l’identique les
trois clichés de Mittelholzer.
Plusieurs centaines de mètres de hauteur perdues par endroits
Et
le jeu des différences est stupéfiant. En 2019, la célèbre Mer de Glace
serpentait tout en blanc entre les montagnes, au-dessus de Chamonix. Un
siècle plus tard, le plus grand glacier français, grisâtre, a laissé
place à de la roche sur de grandes surfaces. "Certaines parties ont
perdu plusieurs centaines de mètres de hauteur par endroits. Depuis
cette hauteur, on a pu voir l’ampleur de ce qui se passe. C’est à couper
le souffle et ça brise le cœur", note Kieran Baxter, chercheur du
laboratoire 3DVisLab, spécialisé dans la visualisation 3D.
Sur la
période 1970-2015, la Mer de Glace a perdu près de 10 % de sa surface,
les Bossons 7 % mais le glacier d’Argentière près de 20 %. Le retrait
est encore pire pour des glaciers plus petits et à plus basse altitude,
constatent les chercheurs pour lesquels cette évolution est tout sauf
une surprise.
Un outil de sensibilisation pour le grand public
Mais
ces photos "permettent de bien visualiser les choses, ce qui est
d’autant plus important pour le grand public car tout un chacun n’a pas
la possibilité d’aller voir la réalité des choses sur le terrain",
relève Antoine Rabatel, glaciologue à l’Institut des géosciences de
l’environnement, à Grenoble (Isère), saluant un "outil de
sensibilisation".
Le dernier rapport de groupe d’experts du climat
de l’ONU (GIEC) sur les océans et les zones glacées, publié en
septembre, peignait un avenir sombre pour les glaciers de la planète :
ceux de basse altitude dans les Alpes, le Caucase ou la Scandinavie
pourraient perdre 80 % de leur volume d’ici à 2100 et beaucoup
pourraient disparaître, même en limitant le réchauffement.
Cap sur l'Islande
L’équipe
de l’université de Dundee travaille désormais à un projet similaire
pour visualiser la fonte des glaces en Islande. Consciente qu’il est
parfois difficile pour le grand public de prendre la pleine mesure des
conséquences du réchauffement, sans parler de ceux qui tout simplement
nient son existence. Fin de citation de l’article du PROGRÈS.
addendum : parmi ces derniers figure Donald TRUMP qui a qualifié cette thèse du réchauffement de "hoax" qu'on peut traduire par "canular" et les auteurs de ce canular seraient, devinez ? ... les Chinois.