la guerre : l'année 1918

publié le 25 juin 2015, 10:09 par Jean-Pierre Rissoan   [ mis à jour : 28 nov. 2017, 01:44 ]

 

    Voici le cours tant attendu (lol) sur l’année 1918. Il eût été normal que chaque année (2014, 2015, 2016, …) soit publié le cours correspondant : la guerre en 1914, la guerre en 1915, etc… Mais cela est impossible, tout le monde a besoin de savoir comment se déroule et se termine cette guerre qu’ont croirait illimitée dans le temps. Fidèle à mon parti pris, je termine avec le cours d’A. Roubaud, écrit en 1927, que je trouve très clair, accessible, même s’il s’agit d’une histoire très factuelle. Après le sommaire qui donne le plan suivra le cours proprement dit.

    J.-P.R.

SOMMAIRE

LA REPRISE DE LA GUERRE DE MOUVEMENT

 

I. LES QUATRE PREMIÈRES OFFENSIVES ALLEMANDES MARS-JUIN 1918

A. Le plan de Ludendorff

    En 1918, la guerre de mouvement succéda à la guerre de positions. Sous la direction de Ludendorff, les Allemands organisèrent 4 offensives successives, de mars à juin 1918.

B. La bataille de St.-Quentin et l’unité du commandement inter-allié

    Ils attaquèrent : 1°) en mars, en direction d'Amiens (à la suite de cette attaque, les Alliés, réalisant le commandement unique, confièrent la direction suprême des opérations au général Foch) ;

C. 2°, 3° et 4° offensives allemandes

    2°) en avril, dans la direction de Calais; 3°) en mai, sur le chemin des Dames, dans la direction de l'Aisne et de la Marne; 4°) en juin, autour du massif de Lassigny, dans la direction de Paris. Cette dernière offensive ne put se développer.

II. LA 2ème VICTOIRE DE LA MARNE ET L’OFFENSIVE GÉNÉRALE DES ALLIES

A. La 5° offensive allemande et la 2ème victoire française de la Marne.

    La 5° offensive allemande déclenchée, le 15 juillet, entre Château-Thierry et les hauteurs de Champagne, échoua. Contre-attaqués sur leur droite, les Allemands se replièrent en hâte vers l'Aisne (seconde victoire française de la Marne).

B. L’offensive générale interalliée sur le front occidental

    Foch, nommé maréchal, ordonna des offensives simultanées, d'abord, pour dégager les grandes lignes de chemins de fer de Paris- Calais, Paris-Avricourt et rejeter les Allemands vers les retranchements Hindenburg ; ensuite, pour les acculer vers le massif des Ardennes (août-octobre 1918).

C. Désastres des puissances centrales en Orient

    Pendant ce temps, le front bulgaro-allemand était rompu le 15 septembre, la Bulgarie contrainte à un armistice, l'Autriche prise à revers, tandis que le front turc s'effondrait.

D. Les dernières luttes

    Les Allemands, forcés de se replier sur les Ardennes, risquaient de voir leurs dernières communications avec l'Allemagne coupées par l’attaque de deux nouvelles armées en Lorraine ; l’Autriche signait un armistice, le 3 novembre 1918.

E. L’armistice

Les délégués allemands signèrent l’armistice en présence du maréchal Foch, le 11 novembre 1918.

 

COURS

 

I. LES QUATRE PREMIÈRES OFFENSIVES ALLEMANDES

MARS-JUIN 1918

A. Le plan de Ludendorff

    Au début de 1918, Ludendorff jugea le moment venu d'obtenir le succès décisif. Grâce à l'effondrement de la Russie, les Allemands pouvaient disposer d'un plus grand nombre de divisions que leurs adversaires, mais, cette supériorité ne devant pas se maintenir par suite de l'entrée en ligne des divisions américaines, il importait d'agir au plus vite. Ludendorff adopta les principes suivants :

    1° L'offensive ne pouvait réussir que si l'assaillant s'assurait le bénéfice de la surprise ; il importait donc d'éviter les longues préparations d'artillerie qui permettaient à l'adversaire de s'organiser. Au dernier moment avant l’attaque, des mortiers de tranchée mettraient en ruines par un feu intense les premiers retranchements ennemis, tandis que des obus toxiques paralyseraient ses défenseurs. L'infanterie avancerait par grandes masses, accompagnée d'avions de combat et toujours soutenue par l’artillerie ; elle ne chercherait à atteindre chaque fois qu'un objectif limité.

    2° Pour épuiser les réserves de l'adversaire, les attaques se succéderaient à des délais très rapprochés, dans des secteurs différents.

    3° Ces réserves épuisées, la victoire finale serait facilement obtenue.

B. La bataille de St.-Quentin et l’unité du commandement inter-allié

    La première offensive allemande fut dirigée contre les lignes anglaises, récemment étendues jusqu’à la vallée de l’Oise. L’état-major espérait s’emparer d’Amiens ainsi que de la grande ligne de chemin de fer Calais-Paris, et séparer ainsi, peut-être, le front anglais du front français. L’attaque commença par surprise le 21 mars entre Arras et La Fère. Contenus au nord, les Allemands bousculèrent les lignes anglaises en face de Saint-Quentin, occupèrent Ham et Péronne, ainsi que toute la plaine unie du Santerre. Des divisions françaises furent jetées à la hâte dans la bataille sous le commandement du général Fayolle, pour combler le vide qui se creusait entre les deux armées alliées. Après avoir pris Montdidier, les   Allemands furent arrêtés le 5 avril, sans avoir pu occuper Amiens. Le 23 mars, ils avaient commencé le bombardement de Paris au moyen d'un canon de longue portée, placé à 100 kilomètres, dans la forêt de Saint-Gobain, et qui reçut le nom de Bertha (la fille de Krupp) ; les obus, joints aux bombes d’avions, causèrent de nombreuses victimes, sans ébranler le moral de la population.

    Devant l'imminence du danger, les ministres alliés décidèrent enfin le principe du commandement unique, dans une conférence tenue à Doullens le 26 mars ; le général Foch, montrant la nécessité d’arrêter les Allemands en avant d'Amiens, en prélevant le plus de forces possible sur les autres fronts, le commandant en chef anglais, sir Douglas Haig, indiqua lui-même qu'il recevrait, de bon gré, ses conseils. Foch, déjà chef d'état-major auprès du ministre de la Guerre, reçut la mission de "coordonner l'action des armées alliées sur le front occidental". On lui confia, le 3 avril, la direction stratégique des opérations militaires ; nommé enfin, le 14 avril, général en chef des armées alliées, il étendit son autorité au front italien, le 2 mai.


C. 2°, 3° et 4° offensives allemandes

    Le 9 avril, les Allemands prononcèrent une deuxième offensive contre les lignes anglaises de Flandre, avec le dessein de s'emparer de Calais et de Boulogne ; ils manœuvrèrent sur un terrain parsemé de marécages ou d'entonnoirs remplis d'eau et furent arrêtés par les efforts combinés des Alliés.

    Prévenant la riposte du général Foch, Ludendorff ordonna une troisième offensive contre les hauteurs du chemin des Dames, très fortes naturellement, mais faiblement défendues. L'attaque, commencée le 27 mai, réussit plus profondément que l'état-major ennemi ne l'espérait. Les Allemands dépassèrent l'Aisne, dès le premier jour, et atteignirent la Marne, le 3o mai, à Château-Thierry. Ils durent s'arrêter alors, après avoir avancé de 55 kilomètres, fait 45.000 prisonniers et coupé la grande ligne de Paris à Châlons-sur-Marne. (Voir carte ci-dessus).

    Les Allemands décidèrent de faire tomber le saillant qui se trouvait entre les deux poches de Montdidier et de Château- Thierry et qui protégeait Paris ; ils entreprirent leur quatrième offensive, le 9 juin, dans la région de Lassigny. Ils réalisèrent d'abord quelques progrès, mais, brusquement contre-attaqués sur leur flanc droit par l'armée du général Mangin, ils furent contraints de s'arrêter après de lourdes pertes (11 juin).

 

II. LA 2ème VICTOIRE DE LA MARNE ET L’OFFENSIVE GÉNÉRALE DES ALLIES

A. La 5° offensive allemande et la 2ème victoire française de la Marne.

    Avant de tenter contre les Anglais, en Flandre, une opération qu'il espérait décisive, Ludendorff organisa une attaque contre le front français, sur une étendue de 8o kilomètres, de Château-Thierry à la Main de Massiges, en Champagne, espérant que l'adversaire jetterait dans la lutte ses dernières réserves, pour sauver ses communications avec l'Est. Mais toutes les précautions se trouvaient prises du côté des Alliés. S'inspirant des directives du général Pétain, le général Gouraud, commandant de la 4° armée, qui allait supporter le principal poids de l'attaque, dégarnit ses premières lignes, ne laissant que quelques postes, dont les hommes avaient fait le sacrifice de leur vie, et reporta en seconde ligne ses principales forces. L’effort allemand vint se briser contre elles (15-17 juillet).

    Le 18 juillet au matin, deux armées françaises (la 10°, général Mangin, et la 6°, général Degoutte) massées entre la Marne et l’Aisne, notamment l'abri de la forêt de Villers-Cotterêts entreprirent, par surprise, une contre-offensive et, avec l’aide de nombreux chars d'assaut, renversèrent les obstacles ennemis. Menacés de voir coupées leurs lignes de communication, les Allemands évacuèrent rapidement tout le territoire jusqu'à la Vesle et à l'Aisne. Le dégagement de Paris, la délivrance de Château-Thierry, de Soissons, de plus de 200 villages, la capture de 35.000 hommes et de 700 canons constituaient les principaux résultats de la seconde victoire de la Marne (voir carte ci-dessous). Foch fut nommé maréchal de France, le 6 août.

B. L’offensive générale interalliée sur le front occidental

    Utilisant immédiatement l’effet moral de la victoire et profitant des ressources que lui procurait l'entrée en ligne des troupes américaines, le maréchal Foch conduisit contre ses adversaires non pas des attaques successives, comme ils l'avaient fait eux-mêmes, mais des attaques simultanées. Les puissants moyens offensifs permettraient, dans les endroits découverts, des manœuvres de front, tandis que les positions trop fortes seraient enveloppées.

    1°. Les opérations préliminaires, déjà entamées, consistaient à dégager la grande ligne de Paris à Amiens, comme celle de Paris à Avricourt, et à rejeter les Allemands vers leurs positions de départ du mois de mars. L'attaque commença le 8 août, en Picardie, sous la direction du maréchal anglais, sir Douglas Haig, et s'étendit bientôt jusqu'à l’Oise ; elle dégagea la ligne de Paris-Calais et enleva en quelques jours aux Allemands tout le territoire occupé depuis le début de l'année. "Le 8 août", a écrit Ludendorff "est le jour de deuil de l'armée allemande dans l'histoire de cette guerre". Les attaques se prolongèrent, dans le courant d'août, au Nord, jusqu'à la hauteur de la Scarpe, et à l'Est, entre l'Oise et l'Aisne ; au début de Septembre, les Allemands se virent refoulés dans l'intérieur des lignes Hindenburg et celles-ci furent même forcées par les Canadiens devant Douai. Le 12 septembre, l'armée américaine entreprit de réduire les positions allemandes de Saint-Mihiel, qui, depuis le début de la guerre, coupaient la ligne ferrée de Verdun à Commercy et menaçaient celle de Paris à Avricourt.

    2°. Ces opérations préliminaires achevées, le maréchal Foch ordonna des attaques concentriques contre les positions fortifiées des Allemands pour refouler ces derniers dans la direction des Ardennes. Du côté de la Meuse, où, pour sauvegarder leurs voies de communication essentielles, ils avaient accumulé leurs moyens de défense, les Allemands parvinrent à ralentir l’avance combinée de la 4° armée et des Américains ; ils résistèrent aussi en Flandre ; mais dans la région centrale leur front s’effondra : Saint-Quentin fut repris le 2 octobre, Cambrai le 9, le massif de Saint-Gobain, reconquis par des manœuvres enveloppantes le 12 ; le 13, Mangin entra à Laon. En même temps, Gouraud occupait Vouziers et, par le défilé de Grand-Pré, établissaient ses communications avec les Américains. Les Allemands avaient évacué, de toutes parts, l’ensemble des lignes Hindenburg et se repliaient vers une seconde série de positions aménagées en arrière. Ils luttaient encore avec vaillance, mais ils ne disposaient plus d’aucune réserve et leurs effectifs fondaient rapidement.

Sur cette carte rare -disparue aujourd'hui des manuels scolaires- on peut voir l'axe Vardar - Morave. On remonte la Vardar jusqu'à Uskub, on passe par le col de Kumanovo et on bascule dans la vallée de la Morave (via Nich). En fait, les armées passèrent par les versants, le passage via le fond des vallées était trop attendu et trop défendu. (PS. dossier intéressant sur Wikipaedia concernant le défilé de Demir Kapou, visible sur cette carte)

C. Désastres des puissances centrales en Orient

    L’armée de Salonique, portée à près de 300.000 hommes se prépara à l’offensive, d’abord sous la direction de Guillaumat, nommé à la place de Sarrail en décembre 1917, puis sous celle de Franchet d’Esperey. Elle parvint, le 15 septembre 1918, à opérer la rupture du front germano - bulgare, en passant par une région montagneuse qui semblait inaccessible, poursuivit 1’ennemi et franchit la frontière de Bulgarie le 20 septembre ; le gouvernement bulgare demanda un armistice le 28 ; les Alliés pouvaient désormais menacer directement l’Autriche et prendre à revers l’Allemagne.

    Le front turc, en même temps, s’effondrait en Syrie par la prise de Damas, 1er octobre, puis d’Alep, 25 octobre. Les nouvelles de Bulgarie, jointes à la situation critique de l’armée d’Occident déterminèrent 1’état-major allemand, à la fin de septembre, à conseiller au plus vite des négociations de paix pour éviter le désastre et, le 5 octobre, le nouveau chancelier de l’empire, le prince Max de Bade, demanda au président Wilson de s’entremettre pour la conclusion d’un armistice et de la paix générale.

D. Les dernières luttes

    Le 19 octobre, le marécha1 Foch rédigea son dernier ordre directeur. À l’aile gauche, les troupes franco-belges, commandées par le général Degoutte devaient attaquer dans la direction de Bruxelles, les Anglo-français, au centre dans la direction de la Sambre (Charleroi, Namur, JPR), les Franco-américains à droite, dans la direction de Sedan. Les Alliés se rendirent maîtres de 1a seconde ligne de défense ennemie et occupèrent, avant le 10 novembre, Gand, Mons, Rocroi, Mézières, Sedan.  Les Allemands se replièrent en hâte vers les Ardennes, ils avaient perdu la grande voie Hirson - Sedan et ne disposaient plus pour communiquer avec l’Allemagne, que des rares lignes du Luxembourg et de celle de Liège à Aix-la-Chapelle. Sur l’ordre du généralissime, deux nouvelles armées, placées sous le commandement de Castelnau, devaient s’avancer des deux côtés de la Moselle, l’une dans la direction de Longwy - Luxembourg, l’autre dans celle de la Sarre, et menacer les dernières lignes de retraite de l’armée adverse. La situation de celle-ci paraissait militairement désespérée ; sous 1'impression des défaites, des émeutes éclatèrent parmi les marins, à Kiel et dans quelques grandes villes.

En Orient, les Serbes rentrèrent dans leur capitale, le 1er novembre. Les Turcs signèrent le 30 octobre, l’armistice de Moudros avec 1es Anglais, et Constantinople se trouva sous la domination de ces derniers.

    Le 24 Octobre, le général en chef italien, Diaz, passait à l’offensive sur la Piave (voir carte): les troupes autrichiennes, incapables de résistance, opérèrent une retraite qui se transforma en déroute et le 3 novembre, les Italiens entrèrent à Trente, Udine, Trieste. Le gouvernement autrichien, menacé à l’Ouest par les Italiens, au Sud-est par l'armée de Franchet-d’Esperey, demanda le 29 octobre un armistice et accepta, le 3 novembre, les conditions des Alliés, tandis que son empire se disloquait. (Voir Carte dans l’article "guerre en 1917").

E. L’armistice

    Le président Wilson, déclinant le rôle de médiateur que le chancelier allemand voulait lui faire jouer, renvoya sa demande d’armistice aux gouvernements alliés et fit savoir, par sa note du 23 octobre, que "les peuples ne pouvaient plus avoir confiance dans les paroles de ceux qui dirigeaient actuellement la Politique allemande". Comprenant l'impossibilité de continuer la lutte, le gouvernement allemand résolut de négocier directement un armistice avec les Alliés et plaça à la tête de la délégation un civil, membre du Reichstag et secrétaire d’État à la Propagande, Erzberger. Hindenburg prit congé de lui, au grand quartier général, en ces termes "Allez avec Dieu, et essayez d’obtenir le plus que vous pourrez pour notre patrie". Tandis que Guillaume II abdiquait et s'enfuyait en Hollande avec le Kronprinz, les délégués allemands furent reçus par le maréchal Foch dans son wagon, à Rethondes, près Compiègne, le 9 novembre au matin, et y prirent connaissance des conditions d'armistice fixées par les autorités militaires alliées. Erzberger les accepta le 11 au matin, quelques heures avant la fin du délai assigné. "Si vous n’arriviez pas à obtenir (les quelques atténuations demandées) ", lui avait télégraphié le grand quartier général, "il faudrait tout de même conclure".

    L'armistice était conclu pour 36 jours avec faculté de prolongation. Les Allemands devaient évacuer dans les 15 jours tous les territoires occupés sur le front Ouest, ainsi que l’Alsace-Lorraine ; dans les 30 jours, toute la rive gauche du Rhin, plus trois zones d’un rayon de 30 km autour des têtes de pont de Cologne, Coblentz, Mayence. Une zone de 10 km à l’Est du fleuve et des têtes de pont, serait neutralisée. Les Allemands abandonneraient tous les pays d’Europe orientale qu’ils détenaient, livreraient 5.000 canons, 25.000 mitrailleuses, 1700 avions, 5.000 locomotives, 150.000 wagons, la plupart de leur navires et sous-marins ; le blocus économique serait maintenu jusqu’à nouvel ordre et les prisonniers alliés immédiatement restitués sans condition de réciprocité. L’armistice ne contenait aucune cause politique mais mettait les Allemands hors d’état de reprendre la guerre. Il entra en vigueur dans les deux armées le 11 novembre à 11 heures du matin. À ce moment, les Alliés avaient reconquis presque tout le territoire français : "vous avez gagné la plus grande bataille de l’histoire" déclara Foch dans son ordre du jour, "et sauvé la cause la plus sacrée, la liberté du monde". Les Français firent leur rentrée à Metz le 19 novembre, à Strasbourg le 22 au milieu d’acclamations enthousiastes.

    La guerre avait duré 4 ans et 3 mois et intéressé plus ou moins directement toutes les puissances du monde ; 27 États, parmi lesquels la Chine, le Portugal, le Brésil, s'étaient déclarés, souvent d'une façon nominale, contre les puissances centrales. On a pu évaluer le nombre des personnes mobilisées à 70 millions, des morts à 8 millions, des blessés à 20 millions. La France qui avait mobilisé 8.410.000 hommes, comptait officiellement 1.383.000 tués, 2.800.000 blessés, dont la moitié l’avait été deux fois ; le nombre des morts pour l’empire britannique s’élevait à 984.000, pour l’Italie à 512.000, pour les Etats-Unis à 115.000, pour la Belgique à 51.000, pour la Russie à 1.700.000, pour l’Allemagne à 1.820.000 hommes.

    Trois grands empires s’étaient effondrés ; des régions entières se trouvaient dévastées en Italie, en Belgique 1914 : le martyre de la Belgique et surtout en France. Les passions nationales restaient surexcitées dans un grand nombre de régions ; les négociateurs de traités de paix devaient procéder à la reconstitution d’une grande partie de l’Europe et même de plusieurs pays asiatiques (Proche et Moyen-Orient, JPR). 

 

Fin du cours d’ A. ROUBAUD (Hatier, 1929)

 à suivre : 1914-1918 : des conséquences inouïes...

 1917 en Russie. 1ère partie : février
1917 en Russie. 2ème partie : Octobre
John REED, "Dix jours qui ébranlèrent le monde", une biographie
"OCTOBRE" de Serge Eisenstein (1927)

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