Le
journal Le Progrès de Lyon fait le
compte-rendu d’une communication du FN qui présente ses candidats pour la nouvelle
région (numéro du 4 octobre 2015, page 13). Voici mes réflexions sur cet article.
Le FN vient de rendre publique la liste de ses "têtes de liste" pour les 12 départements et la métropole lyonnaise de la nouvelle région Rhône-Alpes-Auvergne. En fait, 12, car il manque la tête de liste qui se présentera dans le Cantal. Encore une fois, aucune surprise : le FN présente des candidats qui relève de la classe dirigeante/possédante. On y compte plusieurs patrons : Ain, Allier, Isère, Puy-de-Dôme et Rhône ; un chef d’exploitation agricole (Drôme) ; un commerçant (Haute-Loire), deux cadres supérieurs (Savoie et Haute-Savoie) ou intermédiaire (Lyon). Le candidat de l’Ardèche dirige un appendice du FN dont on apprend qu’il "cherche surtout des cadres, des entrepreneurs et des fonctionnaires qualifiés" : c’est clair. Quant à la mère de famille (Loire) elle apporte cette petite touche pétainiste sans laquelle une liste FN ne serait pas une liste FN… Le soi-disant premier parti ouvrier de France ne présente aucun candidat des catégories dénommées "salariat modeste" par l’INSEE : employés et ouvriers. Ce n’est pas "chez Marine" qu’il faut chercher la promotion des catégories modestes. Depuis 1984, le FN a eu le temps de former des cadres ouvriers mais en réalité il s’en fout. Votez pour moi et allez vous coucher ! Il est vrai, hélas, que les salariés qui votent FN sont des adeptes de la servitude volontaire et pour la plupart s’estiment incapables de diriger quoi que ce soit. Je me rappellerais toujours mon voyage à Sarrebourg -aujourd’hui fief FN - où un parti de gauche avait présenté un candidat ouvrier et une main anonyme avait écrit, sur l’affiche électorale, "et il veut être député !...". Pourtant, à Sarrebourg, les ouvriers et employés sont la classe numériquement la plus nombreuse - et de loin - de la circonscription. Mais revenons "chez nous" comme ils disent. La tête de la liste régionale qui est aussi celle de Lyon, souligne d’un trait foncé cet attachement du FN au milieu patronal : "J.-J. Queyranne (…) n’a rien compris au monde de l’apprentissage, puisqu’il l’a confié au « pédago-écolo » Philippe Mérieu alors qu’il faut le rendre à l’entreprise…Ces petits messieurs ne comprennent rien au monde de l’entreprise puisqu’ils n’en sont pas issu comme moi, mais ont toujours vécu uniquement de l’argent public…". Lui-même est agent commercial ce qui lui donne une autorité intellectuelle et morale qu’il doit juger incontestable. Quand à l’apprentissage, on sait ce qu’il en est quand on le donne exclusivement au patronat : on forme l’apprenti pour les quelques années qui viennent puis, plus rien. Ce n’est pas le patron qui va se préoccuper de lui donner une formation générale qui lui permettra de se recycler à chaque révolution technologique. De ce point de vue, rien ne remplace l’enseignement public. Tout pour le patronat : tel pourrait être le mot d’ordre FN s’il était honnête. Il a le culot de proclamer "prenez le pouvoir" mais, en réalité, il veut le donner à l’aristocratie d’argent. Bruno Gollnisch apporte son grain de sel. Selon lui, habitué semble-t-il des bars et débits de boisson, "les conversations dans les bistrots ne trompent pas" : il y voit un indicateur du vote massif pour les listes FN. Là encore, la décence interdit de dire ce que
les électeurs en question pensent vraiment des immigrés, des musulmans, des
minorités, des communistes… Surtout attablés autour du pastis et du tapis de
belote. à compléter par : 2. Le F.N. ? c’est d’abord les riches… 1. Le F.N. ? c’est d’abord les riches… LE F.N., LES RICHES ET LES AUTRES, LA CLEPSYDRE LE PEN et de façon générale, le paragraphe : 2. Idéologie du F.N. et Identitaires / Traditionalisme
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