Le trafic des décorations…

publié le 2 juil. 2011, 02:24 par Jean-Pierre Rissoan   [ mis à jour : 13 avr. 2018, 11:34 ]
 02/09/2010  

Ainsi donc le ministre du travail a reconnu jeudi devant des journalistes, avoir initié la demande de décoration pour le gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt : Patrice de Maistre. Le République avait déjà été éclaboussée par un scandale du même genre, qui concernait aussi, la Légion d’honneur…

Au mois d'octobre 1887 éclata le scandale du trafic des décorations dans lequel fut tôt impliqué le député Daniel Wilson, gendre du président de la République Jules Grévy. Le 17 novembre, la Chambre vote la demande en autorisation de poursuites. A la Suite d’une interpellation de Clemenceau, le cabinet est mis en minorité le 24 novembre. Rouvier, président du Conseil, va porter sa démission au chef de l'Etat. Le président de la République, dont l'opinion et le Parlement réclament la démission, ne peut trouver un homme politique qui accepte la mission de former le nouveau gouvernement. Son message de démission est lu aux Chambres 12 décembre 1887.

Nous sommes alors en pleine crise boulangiste. Agacé par sa démagogie dont sa popularité montre l’efficacité, le gouvernement limoge le général Boulanger, non pas à Limoges, mais à Clermont-Ferrand où il prend le commandement du 13° corps d’armée. Son départ à la Gare de Lyon (8 juillet) donne lieu à des scènes extravagantes avec scènes d’évanouissement, hystérie collective, des cris "A bas Grévy! Mort au ministre! Démission! Vive Boulanger! Il reviendra! "….  Les médias et l’opinion publique : la crise boulangiste (1886-1889)

Cette humeur populaire fut fatale au président Grévy. Un président est-il responsable des frasques de son gendre ? Cela peut se discuter.

Un président est-il responsable des trafics de son ministre ? Sachant que ces trafics ont pour but de renflouer les caisses du parti du président ? Voire d’assurer la carrière de l’épouse du ministre ?

 

Tout cela sent très mauvais. Le boulangisme de naguère est remplacé par le lepénisme d’aujourd’hui.

Jules Grévy avait des lettres de noblesse républicaines à faire valoir. Ce n’est pas le cas aujourd’hui avec un gouvernement qui réclame, comme autrefois E. Renan, Pétain, Le Pen, « une réforme intellectuelle et morale » … Triomphe de l’hypocrisie. 

Le 7 septembre prochain doit être l’occasion de nettoyer ces écuries, de préparer un changement d’air, l’oxygène de l’honnêteté d’une république authentique c’est-à-dire qui s’appuie sur le peuple en mouvement.

Je dis « le peuple » pas la « foule ».

Pour continuer : lire le chapitre XI « la gueuse »

Et aussi l’article « la réforme intellectuelle et morale » LA REFORME INTELLECTUELLE ET MORALE ainsi que « Joseph de Maistre et Patrice de Maistre ». .Joseph de Maistre, Patrice de Maistre

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