La
ville doit son nom à un petit affluent de rive droite du grand fleuve : la
Wien. Vienne n’est pas, à proprement parler, une ville du Danube. Le fleuve
inondable, dangereux, l’a poussée vers le sud-ouest à l’assaut de la
"forêt viennoise" avant-poste des Alpes. La vieille ville longe un
vieux bras du fleuve. Elle connaît un développement semi-concentrique puisque
la plaine du Danube est un repoussoir pendant des siècles. On a donc la vieille-ville,
Innere Stadt, qui est aujourd’hui le 1er arrondissement, dont
les remparts détruits ont laissé la place au ring, célébrissime
boulevard. Elle est construite en rive droite du fleuve sur les premières
terrasses. Puis les faubourgs cernés par d’autres remparts –Linienwall- ont été intégrés à la
ville : ce sont les arrondissements numérotés de 2 à 9. Ces remparts sont
à leur tour détruits et le boulevard aménagé est le "Gürtel" également
célèbre. Au-delà du Gürtel s’étendent les banlieues de la grande période d’expansion
de la capitale impériale (1840 à 1914 : le Gründerzeit). Des voies
radiales relient ces espaces à l’hyper-centre qu’est la vieille-ville et l’on
observera que les arrondissements ont une forme allongée structurés qu’ils sont
par ces voies radiales (cas des arrondissements numérotés 12, 14, 16, 17, 18). Durant
l’Entre-deux-guerres, la ville perd des habitants. Des logements sociaux sont
construits à la périphérie et des logements de la période précédente sont
réhabilités. Avec l’après-guerre et les Trente Glorieuses, il y a
exurbanisation de la population et "citisation" du centre
(rénovation du centre dont l'habitat est réservé aux catégories aisées et
aménagement de bureaux qui provoquent les navettes "pendulaires" avec heures de pointe, matin
et soir)[1]. Aujourd'hui Le bouleversement urbanistique est provoqué par la maîtrise du Danube – canalisé et aménagé au grand gabarit (barrage à écluse avec centrale) – qui permet à Vienne de traverser le fleuve et d’y créer une sorte de seconde ville, de second centre (arrondissements 21 et 22 surtout). Il y a là des espaces de loisirs mais aussi un second centre-ville, la world-town. En effet, La grande nouveauté est la "descente" de Vienne sur les rives du Danube, appropriation de la rive gauche, des industries récentes sont installées dans les nouvelles Z.I.. Vienne a un port fluvial. La perte d'habitants dans les quartiers centraux se poursuit. A partir de 1987, il y a un boom dans la construction des bureaux (appel des pays de l'Est). S'installent alors des grandes firmes comme IBM, HEWLETT PACKARD et GENERAL MOTORS. La demande de bureaux provient de groupes internationaux qui voient en Vienne un pont vers les pays d'Europe centrale et orientale. Un second centre-ville est construit avec la cité ONU (A.I.E.A. et ONUDI) et il y a concentration spatiale de la demande en bureaux sur la cité ONU et au cœur de la vieille ville historique. Vienne tend vers le statut de world town. Également siège de l'O.P.E.P., ainsi que de l'O.S.C.E., ville de l'O.N.U., on y compte plus de 30.000 fonctionnaires internationaux. 3° ville mondiale de congrès, elle reste une capitale culturelle notamment dans le domaine musical. La ville obtient ses 23 arrondissements actuels en 1954. Les arrondissements 1 à 9 et le 20e sont considérés comme arrondissements intérieurs (également qualifiés de situés à l'intérieur du Gürtel, quoique cela ne soit pas vrai pour le 2e, le 20e et une partie du 3e), tous les autres sont qualifiés d’arrondissements extérieurs. Cette carte est très intéressante en ce qu'elle montre les différence dans le bâti entre les arrondissements. Les arrondissements intérieurs ont une densité très élevée. ici sont les vieux Viennois. Cette forte densité est valable pour les arrondissements extérieurs de l'Ouest de la ville dans leur partie la plus proche du Centre. Leur périphérie montre des espaces verts ou forestiers, protégés des constructions inopportunes. Les arrondissements 14 à 18 ont une forme allongée grossièrement ouest-est parce qu'ils sont dessinés autour d'une artère principale qui est une radiale menant à l'hyper-centre de Vienne. C'est particulièrement net pour le 14° et le 17°. Les
arrondissements 10 à 20 ainsi que le 23e, qui bordent Vienne à
l'ouest et au sud, sont moins densément peuplés. Certains sont davantage des
zones de bureaux, d'autres (comme les arrondissements 16 à 19) des zones
résidentielles assez vertes. Le château de Schönbrunn occupe une grande partie
du 13e arrondissement. Avec les hautes silhouettes de bureaux de
Donaustadt, l'urbanisme municipal a découvert le Danube, tandis que les formes
les plus banales du commerce suburbain s'étalent au milieu des parkings égrenés
dans les communes périphériques. Vers le sud, Vösenhof (23° arr.) en est l'exemple le plus
typique. Hongrois et Slovaques y viennent côtoyer la clientèle locale et
régionale[2]. Simmering est le XIᵉ arrondissement
de Vienne. Il a la particularité d'être le quartier aux loyers les plus bas de
Vienne. On imagine qu’il est ainsi le plus accessible aux immigrants.
Les arrondissements 21 et 22,
plus récents, plus populaires historiquement et beaucoup moins denses, sont sur
l'autre rive du Danube. La tendance actuelle (surtout depuis 2004) est au
développement de ces zones ; de nombreuses habitations plus aérées,
notamment de standing sur les rives du fleuve, sont en construction dans ces
arrondissements. Mais loin du fleuve, les habitations sont moins luxueuses et plus accessibles, là aussi aux migrants. Le comportement électoral Lors de la présidentielle 2016, les arrondissements de Vienne ont voté de la sorte : La légende est la suivante. Les arrondissements où les suffrages FPÖ sont supérieurs à la moyenne nationale (35,6%) de ce parti sont hachurés fins (10,11,21,22° arr.), les arrondissements où son score est supérieur à sa moyenne viennoise (29,3%) sont hachurés lâche. Évidemment, la superficie différenciée des arrondissements fausse un peu la lecture de la carte. Cerclés de vert sombre comme le forêt viennoise sont les arrondissements où le candidat écologiste est arrivé en tête avec un score supérieur à sa moyenne viennoise (32%) : les arrondissements intérieurs sont à la fête : 53% dans le 7°, 49 dans le 6°, 45,5 dans le 9°... Ceints de la couleur vert-clair sont les arrondissements où le candidat écologiste arrive en tête de tous les candidats, sans toutefois dépasser sa moyenne viennoise. Vienne : le second tour : Au second tour, les Républicains font bloc derrière le candidat démocrate. Celui-ci bat son adversaire d'extrême-droite dans tous les arrondissements du land, à l'exception de celui (XI°) de Simmering. Là encore, la sociologie parle : cet arrondissement est un des plus pauvres de Vienne, très ouvrier, or les ouvriers autrichiens, à 80%, ont voté pour le candidat du FPÖ. [1] Lire l’article Wiki « Arrondissements de Vienne » où l’on voit que l’Innere Stadt compte 17.000 habitants mais une population active de 100.000 ! [2] RIQUET Pierre, Europe du Nord, Europe médiane, Géographie Universelle, Belin/Reclus, RECLUS, 1996, page 399. |