Luther est un réformateur religieux, mais aussi l’homme de l’indépendance nationale allemande face à la tutelle papiste qu’il saura soulever et faire basculer. C’est déjà beaucoup. De braves hommes ont cru qu’il était aussi un réformateur social. On qualifiait d’ailleurs à l’époque (années 1520’) les paysans en révolution de « luthériens ». Mal leur en a pris. Luther prendra vite le parti des Princes. Ceux-ci sauront rapidement l’en remercier. L’appui des princes à Luther vient de ce point de doctrine qui prône la fin de la propriété foncière et immobilière pour l’Église romaine. Les biens d’Église peuvent et doivent revenir aux Princes (ou au Magistrat dans les villes). Cela ne tombe pas dans l’oreille de sourds car il y a un immense gâteau à récupérer. En Angleterre, on parle "d’âge du pillage". En Prusse historique, Frédéric II dit Le Grand, compétent en la matière, dit carrément : « Si l’on veut réduire les causes du progrès de la Réforme à des principes simples, on verra qu’en Allemagne, ce fut l’ouvrage de l’intérêt »[1]. Dans le Pays de Montbéliard, nombreux sont les entrepreneurs qui sont de religion luthérienne. Si leur esprit d’entreprise s’accorde toutes les libertés dans le domaine de l’innovation technique, les rapports sociaux sont frappés au coin de l’ordre social et moral. NB. Les mots soulignés le sont par moi sauf indication contraire.
HOMME
D’ORDRE ET D’AUTORITÉ
Fils aîné d’un mineur ancien paysan qui, à force de travail, parvint à la relative aisance du petit entrepreneur[2], Luther appartient au monde des patrons et de la bourgeoisie. Ami des princes, il relevait idéologiquement des classes dominantes. Déterminant à cet égard est son Appel à la noblesse chrétienne de la nation allemande (et à l’empereur, ce que l’on oublie souvent, JPR). Ce n’est pas un appel à la bourgeoisie intellectuelle et libérale, encore moins un appel aux paysans ! Cela montre bien sa soumission aux autorités allemandes. Quant à l’ordre social, ne dit-il pas « un maître de maison ne doit-il pas avoir le droit et le pouvoir de renvoyer un hôte ou un valet ? S'il lui fallait au préalable donner ses raisons et discuter juridiquement avec lui, il serait un pauvre homme de maître, prisonnier sur son propre bien». Ailleurs, lors de ses fameux "propos de table"[3], il dira de façon pittoresque « il ne faut pas que les enfants mangent sur la tête des parents »... Par conséquent, chez Luther, la société est nettement hiérarchisée et sans doute était-il d'accord avec Bernard de Clairvaux pour dire que c'est un ordre providentiel (ie : voulu par Dieu). Après avoir ouvert la voie à la liberté de conscience, il retrouve une démarche parfaitement hétéronomique : le prince gouverne, le peuple est un éternel mineur. Dans son traité (1523) De l'autorité civile et des limites de l’obéissance qui lui est due, Luther écrit que, dans ce monde, l'autorité voulue par Dieu est assurée par les autorités auxquelles le chrétien doit le respect le plus absolu. La légitimité de l’État est fondée par le péché originel, par la corruption dont il est cause sur cette terre. Contre les forces du mal, le Pouvoir doit être armé et il obéit à Dieu en faisant usage de ses armes. Certes, il y a des princes indignes - « depuis que le monde existe, le prince sage est un oiseau rare » — mais cette constatation justifie-t-elle le recours à la révolte ? Non, "car tout pouvoir vient de Dieu" dit l’apôtre Paul, (Rm XIII, 2). Sur ce point Luther se montre d’un plat traditionalisme. Le domaine des âmes, constate Luther, est interdit aux pouvoirs civils mais dans tous les domaines touchant le temporel, il faut reconnaître la seule autorité du « glaive », que Dieu a mis entre les mains du Pouvoir pour châtier le désordre et l'anarchie. « Notre Dieu », écrit-il « est un puissant monarque ; il lui faut de nobles et illustres bourreaux : les princes ». Si ceux-ci sont des tyrans, cruels et sanguinaires, c'est la faute du peuple, qui est coupable : les hommes ont les princes qu'ils méritent. D'où l'extrême violence avec laquelle, après avoir tenté de s'entremettre, il a jugé l'insurrection paysanne. (Cf. infra). En revanche, il innove quant au primat du politique sur l’ecclésiologique. «Voici que l'on prétend poser comme principe chrétien que le pouvoir temporel ne s'exerce pas sur le clergé et n'a pas non plus le droit de le réprimander. (...). C'est pourquoi je dis que, puisque l'autorité temporelle a été instituée par Dieu pour châtier les méchants et protéger les bons, on doit laisser son action s'exercer librement et sans entraves à travers tout le corps de la Chrétienté, sans considération de personnes (...). C'est pourquoi il faut laisser le pouvoir temporel chrétien agir librement et sans entraves, et ne pas considérer s'il s'en prend au Pape, aux Évêques, aux prêtres ; que celui qui est coupable pâtisse : ce que le droit canon dit à l'encontre de ceci n'est que pure invention et arrogance romaines, car Saint Paul parle ainsi à tous les Chrétiens (Rom. 13, 1 ss) « Toute âme (je pense : aussi celle du Pape (Martin Luther [4]), doit être soumise à l'autorité, car celle-ci ne porte pas en vain l'épée, c'est par là qu'elle sert Dieu, pour la punition des méchants et la gloire des bons ». Saint Pierre dit aussi «Soyez soumis à toutes les institutions des hommes pour l'amour de Dieu qui veut qu'il en soit ainsi. I, Pierre 2, 13 » [5]
PROVIDENCE ET IMMOBILITÉ SOCIALE
Michel Johner admet que Luther a fait de la parole de l’apôtre Paul une interprétation assez littérale et conçu l’ordre social comme un ensemble d’états relativement immuables [6]. Luther traduit la parole de St Paul (dans 1 Co. VII, 17) de la manière suivante : « Que chacun vive selon la condition dans laquelle il se trouvait quand Dieu l’a appelé (18) (…). Que chacun demeure dans la condition où il se trouvait quand il a été appelé (…) (21) Étais-tu esclave quand tu as été appelé ? Ne t'en soucie pas ; au contraire, alors même que tu pourrais te libérer, mets plutôt à profit ta condition d'esclave. (22) Car l'esclave qui a été appelé est un affranchi du Seigneur ». (Première épître aux Corinthiens, traduction de Luther). Luther a fait de cette parole une interprétation littérale et a conçu l’ordre social comme un ensemble d’états relativement immuables : chacun doit rester à la place où la Providence l’a mis. Dans ses Lettres aux princes de Saxe sur l'esprit séditieux, puis dans son libelle Contre les prophètes exaltés, il a soutenu que les insurgés devaient être contraints « par la loi et par le glaive, comme on tient les bêtes fauves par les chaînes et la cage ». II écrira contre les revendications des paysans : « Ni l’injustice ni la tyrannie ne justifient la révolte. Un serf chrétien possède la liberté chrétienne. L.'article qui proclame l'égalité des hommes tend à transformer le règne spirituel du Christ en un royaume terrestre et extérieur, or les royaumes de ce monde ne subsistent que par l'inégalité des conditions ». Pour Calvin, par contre, cette exhortation ne signifie pas qu’un fils de cordonnier ne puisse pas apprendre un autre métier, mais qu’il doit le faire uniquement s’il a de bonnes raisons (comme le bouvier Amos qui devint prophète ou le charpentier de Nazareth qui devint Messie) - pour le puritain, rien n’empêche que l’on change de profession, pourvu que cela ne soit pas à la légère mais pour la gloire de Dieu (= dans le sens d’un avantage plus grand) - [7].
La notion de Beruf chez Luther [8]. L’une des notions essentielles dans l’analyse par Weber
du "devoir professionnel"
et donc du lien qu’il y aura entre religion reformée et "esprit du capitalisme"
est le terme allemand Beruf au sens de Luther, désigné en anglais par le
terme calling (métier, vocation, profession[9]).
Ainsi son sens apporté par la Réforme, avec Luther en précurseur, définit le
dogme protestant : "L’unique moyen de vivre d’une manière agréable à Dieu n’est
pas de dépasser la morale de la vie séculière par l’ascèse monastique, mais
exclusivement d’accomplir dans le monde les devoirs correspondant à la place
que l’existence assigne à l’individu [Lebenstellung], devoirs qui deviennent
ainsi sa vocation [Beruf]". Et c’est cette double connotation, présente uniquement à cause de la Réforme, religieuse (vocation) et mondaine (profession) que nous décrit Weber. Pour autant le lien entre l’"esprit capitaliste et le luthérianisme s’arrête là car la vision traditionaliste du métier, notamment dans l’acceptation de la divine providence, dans ce courant était selon Weber un frein à la modernité.
Comment Weber a-t-il analysé les thèses luthériennes ? Selon Weber, le point de vue de Luther est le socle de l’expression d’un dogme central de tous les courants protestants : il n’est qu’un moyen de vivre qui agrée à Dieu : non le dépassement de la moralité intramondaine [10] dans l’ascèse monastique, mais l’accomplissement exclusif des devoirs intramondains qui découlent pour chaque individu de la position qui est la sienne et qui constituent par là-même son "Beruf". L’idée de la sola fide [11] s’imposant de plus en plus clairement à Luther, ce dernier accorde une importance croissante à la notion de "Beruf". "L’ardeur à exercer son métier est et doit être un effet de la nouvelle vie procurée par la foi" écrit Weber qui poursuit son expression de la pensée du Grand Réformateur : "le travail du métier temporel apparaît comme l’expression extérieure de l’amour du prochain (…) la division du travail contraint chaque individu à travailler pour d’autres". Puis Luther aboutit définitivement à l’idée que "l’accomplissement des devoirs intramondains est dans tous les cas le seul moyen de plaire à Dieu, qu’il est (voulu) et que lui seul est voulu par Dieu et que tout métier est par conséquent d’égale valeur devant Dieu". Dans une note infrapaginale, Weber ajoute que pour les luthériens, " la hiérarchie des Stände (que l’on peut traduire par "état" c’est-à-dire condition, métier, profession, statut, JPR) était voulue par Dieu " mais ces mêmes luthériens " considéraient tous les métiers comme égaux en dignité"[12]. Je vais illustrer cette dilection de Luther pour l’immobilité sociale - et donc l’hostilité à toute révolution - en montrant son attitude lors de la Guerre des paysans, épisode déterminant de l’histoire de l’Allemagne.
LA GUERRE DES PAYSANS, Génocide fondateur La répression par les princes - bénie/bénis par le Grand Réformateur - a fait des dizaines de milliers de victimes. Mais l’ordre a été sauvé. sur le drapeau de la figure ci-dessus (Strasbourg, 1522), on peut lire "Freiheit" = liberté ! En 1523, paraît De l'autorité temporelle et des limites de l'obéissance qu'on lui doit. Luther exalte l'autorité temporelle, dont le fondement est divin, tout en récusant la contrainte en matière de foi. C'est la doctrine des « deux règnes » auxquels le chrétien est soumis, l'un temporel, l'autre spirituel. En 1524, des paysans se révoltent en Allemagne du Sud, revendiquant la réduction des impôts et du servage et la souveraineté des Écritures. Ils sont poussés à l'insurrection par Thomas Müntzer, un ancien moine partisan d'une réforme radicale. Face à cette guerre des paysans, Luther appelle à la paix dans son Exhortation à la paix à propos des douze articles de la paysannerie souabe, il dénonce les faux prophètes qui trompent le peuple et condamne la révolte qui ensanglante le centre et le sud de l'Allemagne. Luther s'exprime sur la guerre des paysans dans le libelle Contre les hordes criminelles et pillardes de paysans. Il la traite d'œuvre du diable, alors même qu'il avait été accusé de l'avoir allumée par ses idées. Les paysans révoltés sont battus, la répression est terrible, Müntzer est décapité.
Exhortation a la paix, en réponse aux douze articles des paysans de la Souabe, et aussi contre l’esprit de meurtre et de brigandage des autres paysans ameutés ...
Les paysans continuent la lutte. Le libelle de Luther Contre les hordes criminelles et pillardes de paysans est beaucoup plus violent. Au moment final de la guerre des paysans, c'est-à-dire de la défaite des gueux, Luther hurle avec les loups et sans doute sous le coup de ses colères légendaires, il crie « mieux vaut la mort de tous les paysans que celles des princes et des magistrats ». Malheureux Luther qui ne réalise pas qu'après ce génocide, il ne pourra ni engloutir sa bière, ni dévorer ses saucisses[15]. Pire encore, il fait entrer le salut dans la problématique de la guerre des classes «que celui qui en a le pouvoir agisse. (...). Nous vivons en des temps si extraordinaires qu'un prince peut mériter le ciel en versant le sang, beaucoup plus aisément que d'autres en priant». Guerre sainte. Son appel au massacre des paysans en révolution se transforme, en effet, en guerre sainte (pardon pour la répétition) : « Il faut les mettre en pièces, les étrangler, les égorger, en secret et publiquement, comme on abat des chiens enragés ! C'est pourquoi, mes chers seigneurs, égorgez-les, abattez-les, étranglez-les, libérez ici, sauvez là ! Si vous tombez dans la lutte, vous n'aurez jamais de mort plus sainte ! » ou encore «mieux vaut la mort de tous les paysans que celles des princes et des magistrats (…) que celui qui en a le pouvoir agisse. (...). Nous vivons en des temps si extraordinaires qu'un prince peut mériter le ciel en versant le sang, beaucoup plus aisément que d'autres en priant». lire aussi : 500 ans de Luthéranisme : 1ère partie, la Guerre des Paysans CONCLUSION (provisoire) Luther, initiateur de l’Allemagne moderne - rappelons le mot de Nietzsche : "L'événement capital de notre histoire, c'est encore et toujours Luther"- a-t-il laissé une théorie militaire ? Assurément non, mais ses actes et ses écrits autorisaient toute initiative dans le domaine du recours à la force. Luther a exposé toute une théorie consacrée au renforcement du rôle de l’État. Il y a dans ses textes un culte de l’épée qui autorise tous les excès[16]. W. Wette cite un pédagogue pacifiste de 1920 qui stigmatise « l’univers intellectuel centré sur un État fort et militariste » en utilisant le « terme très exact de "foi en l’épée "»[17]. Au terme de sa carrière au service de l’ordre établi, Luther peut tirer un bilan : personne n’a mieux que lui justifié le recours à la force du prince. En Allemagne est-elbienne, l’État c’est … Luther. Et la critique la plus lourde qui peut lui être portée est assurément celle-ci : « La Réforme qui, avant 1525, était un "mouvement populaire spontané" qui se développait selon ses énergies propres devint, à la suite de la guerre des paysans, l'affaire des princes (...). »[18]. Quant au rôle de l’éducation, je rappelle ce que disait l’écrivain Gerhardt Hauptmann, bien placé pour le dire, « le personnage qui se tenait derrière le pédagogue, invisible et péremptoire, n'était pas Lessing, Herder, Gœthe ou Schiller, mais le sous-officier prussien»[19]. Luther a établie la distinction absolue entre l’Église invisible, véritable «corps mystique» formé de la communion des âmes des fidèles, où chaque chrétien jouit de la plus entière liberté et l’Église visible (avec sa hiérarchie de pasteurs, d’évêques, d’inspecteurs et summus episcopus : le prince) où chaque homme trouve sa vocation dans les obligations ponctuelles de son état (Beruf), dans la réalisation de la charge que Dieu lui a confiée - la dogme de la prédestination est ici posé - domaine temporel où le croyant reste entièrement soumis à l’autorité séculière. «Depuis les temps apostoliques, proclame hautement Luther pas un juriste n'a, avec autant de maîtrise et de clarté que, par la grâce de Dieu, je l'ai fait, assis sur ses fondements, instruit de ses droits, rendu pleinement confiante en soi, la conscience de l'ordre séculier». Les souverains de Prusse intégreront avec zèle ces données. Hélas pour tous. L’ordre social est donc d’origine providentiel. En vouloir changer est donc impie et profanatoire. Cela aboutira à ce mot fameux d’ Ebert, social-démocrate, futur chef de l’ État : Le 7 novembre 1918, Max de Bade -chancelier en exercice - part pour le Grand Quartier Général afin d’obtenir l’abdication de Guillaume II. Il prend ses assurances : « lutterez-vous à mes côtés pour empêcher la révolution sociale ? » demande-t-il à Ebert, chef du parti social-démocrate allemand. « Je ne veux pas de la révolution, je la hais à l’égal du péché » répond ce dernier. Ebert était luthérien. lire également : 500 ans de luthéranisme (4° partie) : Martin LUTHER [1] Cité par Jacques PIRENNE, Les grands courants de l’histoire contemporaine, tome 2. [2] Michèle et Jean DUMA, Martin Luther dans son temps, L’Humanité, numéro du 9 novembre 1983. [3] Recueillis par de multiples témoins, traduits et mis en forme -avec d’autres textes du maître - par Jules Michelet lui-même. Ouvrage : "Mémoires de Luther écrits par lui-même", introduction de Claude Mettra, Mercure de France, 1974, 1990. Ouvrage imprimé en 2006. [4] C’est en effet Luther lui-même qui commente. Il est en cela très allemand : il n’a pas digéré la défaite de l’Empereur face au Pape dans la fameuse querelle des Investitures (Canossa, etc…) puis dans la lutte du Sacerdoce et de l’Empire. Pour Luther, le Pape doit être soumis à l’autorité de l’Empereur …allemand. [5] Martin LUTHER, Appel à la noblesse chrétienne de la nation allemande, pp.89-91. [6] M. JOHNER, La liberté et l’argent, paragraphe ‘providence et mobilité sociale’. disponible sur le net. [7] Michel JOHNER, faculté libre de théologie réformée d’Aix-en-Provence, La liberté et l’argent, Calvinisme et économie, [8] http://mip-ms.cnam.fr/servlet/com.univ.collaboratif.utils.LectureFichiergw?ID_FICHIER=1295877017816 [9] Il existe aussi la traduction "appel", to call signifiant "appeler". Le chrétien est appelé par Dieu à faire tel ou tel métier. Dès lors celui-ci est sa mission. [10] L’ascèse intramondaine du protestant se pratique au vu et au su du monde où l’on vit, à l’intérieur (intra) du monde dans lequel on vit. Les moines catholiques, pris pour exemple, pratiquent une ascèse retirée de ce monde, extra-mondaine. JPR. [11] Concept-clé créé par Luther : la foi (fide) seule (sola) assure le salut du pécheur (préoccupation exclusive de Luther), les œuvres (charité, etc…) sont inutiles de ce point de vue. [12] Extraits de L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme, § la conception luthérienne du métier (Beruf). Flammarion, coll. Champs, présentation par Isabelle Kalinowski. [13] Ce passage de l’Exode est la base théorique de la Théologie de la Libération d’aujourd’hui. [14] Il est facile de rétorquer ici à Luther ce passage de l’Évangile de Matthieu 10.34. Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée. [15] Pourtant, Michel JOHNER (Cf. bibliographie) nous dit que Luther « dans la hiérarchie de la dignité des professions, met en tête le travail des champs ». Acceptons-en l’augure. Cela n’enlève rien à ses responsabilités dans le massacre des paysans pour terrasser leur soulèvement. [16] Pour l’anecdote, rappelons qu’au XIX° siècle, il était de bon ton chez les étudiants d’avoir au visage une cicatrice qui montrait à tous la trace d’un duel, authentique rite de passage à la germanité autant qu’à l’âge adulte [17] F.W. Foerster cité par W. Wette, Les crimes de la Wehrmacht ; page146. cf. aussi page 154. [18] Richard STAUFFER, La Réforme, pp 35-36, c’est moi qui souligne. [19] Dus Abenteuer meiner Jugend, p. 216. (cité par Gilbert Badia). |