500 ans de luthéranisme (4° partie) : Martin LUTHER

publié le 5 nov. 2016, 03:53 par Jean-Pierre Rissoan   [ mis à jour : 25 janv. 2017, 10:23 ]

suite de : 500 ans de luthéranisme (3° partie) : anabaptisme et lollards en Angleterre

    Fils aîné d’un mineur ancien paysan qui, à force de travail, parvint à la relative aisance du petit entrepreneur[1], Luther appartient au monde des patrons et de la bourgeoisie. Sa conduite courageuse à la diète de Worms où il est convoqué par le nonce apostolique est sous-tendue par la conviction qu’il est l’organe de Dieu : son prophète, en quelque sorte.

 

Du révolté au "lèche-bottes" [2]

    Son attitude à l’égard des paysans va évoluer et il va vite se jeter dans les bras des princes. Mais son ouvrage "appel à la noblesse chrétienne de la nation allemande" - qui est aussi adressé à l’Empereur - pouvait le laisser imaginer facilement.

 

Au tout début

"Les thèses de l'augustin de Thuringe (Luther était moine augustin, JPR) firent l'effet de la foudre dans un baril de poudre. Elles donnèrent dès l'abord aux aspirations multiples et contradictoires des chevaliers comme des bourgeois, des paysans comme des plébéiens, des princes avides d'indépendance comme du bas clergé, des sectes mystiques clandestines comme de l'opposition littéraire des érudits et des satiristes burlesques une expression générale commune, autour de laquelle ils se groupèrent avec une rapidité surprenante. Cette alliance soudaine de tous les éléments d'opposition, si courte que fut sa durée, révéla brusquement la force immense du mouvement et le fit progresser d'autant plus rapidement"[3].

    Ces mots d'Engels disent le retentissement national des thèses de Luther. Elles eurent un impact sur les paysans qui seront appelés "luthériens" par le camp conservateur-catholique. A l'exception de sa partie nord, toute l'Allemagne fut touchée, la Suisse alémanique également.

    Luther est alors résolument fâché contre l’Église de Rome.

"Si le déchaînement de leur furie devait continuer, écrivait-il en parlant des prêtres romains, il me semble qu'il n'y aurait certes meilleur moyen et remède pour le faire cesser que de voir les rois et les princes intervenir par la violence, attaquer cette engeance néfaste qui empoisonne le monde et mettre fin à leur entreprise par les armes et non par la parole. De même que nous châtions les voleurs par la corde, les assassins par l'épée, les hérétiques par le feu, pourquoi n'attaquons-nous pas plutôt ces néfastes professeurs de ruine, les papes, les cardinaux, les évêques et toute la horde de la Sodome romaine, avec toutes les armes dont nous disposons, et ne lavons-nous pas nos mains dans leur sang ? ".

Ensuite

    Mais l’ampleur du mouvement révolutionnaire surprend Luther qui se demande si le vent qu’il a semé n’a pas déclenché la tempête.

"Je ne suis pas pour que l’on gagne la cause de l’Évangile par la violence et les effusions de sang. C’est par la parole que le monde a été vaincu, c’est par la parole que l’Église s’est maintenue, c’est par la parole qu’elle sera remise en état, et de même que l’Antéchrist s’en est emparé sans violence, il tombera aussi sans violence ".

    Il faut entendre "parole" au sens de la Bible qui dit "au commencement était le Verbe" (L’Esprit saint). Mais ces mots de Luther ne caractérisent-ils pas l’essence même de "l’Idéologie allemande" stigmatisée par Marx et Engels ? La force de l’idée pure peut, à elle seule, transformer le monde ? Les idéalistes disent oui.

 Enfin, le fanatisme réactionnaire

    Luther ne décolère plus face aux paysans révoltés.

"Il faut les mettre en pièces, les étrangler, les égorger, en secret et publiquement, comme on abat des chiens enragés ! s'écria Luther. C'est pourquoi, mes chers seigneurs, égorgez-les, abattez-les, étranglez-les, libérez ici, sauvez là ! Si vous tombez dans la lutte, vous n'aurez jamais de mort plus sainte ! "

    Paroles suivies d’effets : les Paysans furent massacrés. Effets immédiats et à long terme. Nous en reparlerons.

 La nation allemande, l'élection, son prophète.

     Évoquant ses célèbres "discours à la nation allemande", on a pu dire que "Fichte est un Allemand qui s'adresse aux Allemands dans une situation de crise". Pour sortir de la crise napoléonienne, (1808), Fichte fait appel à la germanité, à l'esprit allemand, au réflexe national de ses compatriotes. En réalité, Fichte s’est inspiré de l’acte fondateur de Luther. Luther, qui lança son célèbre "appel à la noblesse chrétienne de la nation allemande" en 1520.   Il faut noter que ce texte est, en réalité, destiné à la classe dirigeante au sens étroit : l’Empereur et la noblesse. Luther signe une adresse à Sa sérénissime et Toute-puissante Majesté l’Empereur et à la noblesse chrétienne de la Nation allemande, on sent déjà poindre sa mentalité "lèche-bottes" dont parlera Engels. Il n’y a là rien d’universel, rien de valable pour toute l’humanité.

    Luther y évoque moult fois le thème de Babylone. L'Allemagne est captive de Rome. A l'inverse des flux financiers qui s'évadent d'Allemagne pour enrichir le pape et sa Curie, il faut se réapproprier la richesse produite, la recentrer sur la mère-patrie. Qui peut parler ainsi sinon un prophète ? Luther prête sa bouche au verbe de Dieu. C'est après avoir vu la Rome des papes que Luther est inspiré par l'Esprit Saint. Il a vu dans Rome "la chaire de pestilence, (…), la Babylone maudite, la Grande Prostituée, rote Hur von Babylonien ! – la rouge prostituée de Babylone – ". Les papes et leurs créatures gaspillent, à Rome, l'argent qu'ils extirpent du peuple allemand martyr. Pour Luther, ce dernier est prisonnier comme autrefois le peuple juif chez Nabuchodonosor ; le parallèle induit la comparaison et, mieux que cela, la substitution : l'Allemand est le nouveau peuple élu et Luther est son prophète. Le leader trouve un soutien puissant chez les nobles et particulièrement la petite noblesse libre, enracinée localement mais historiquement condamnée par les progrès des Princes territoriaux et ceux de l'économie marchande cosmopolite. Ulrich von Hutten, par exemple, vole au secours de Luther menacé des foudres pontificales "ce n'est pas de Luther qu'il s'agit, c'est de nous tous ; le pape ne tire pas le glaive contre un seul, il nous attaque tous. Souvenez-vous que vous êtes des Germains !". La révolution luthérienne, si révolution il y a, est d'abord une révolution nationale. Et Luther d'être honoré du titre de Père de la Patrie. Mais on touche là une limite essentielle : Luther abandonne la catholicité (du grec Katholicos = universel), renonce au latin (langue universelle mais langue-écran entre le fidèle et Dieu) pour ne s'adresser qu'à l'Allemagne. "A l’Allemagne seule ? Même pas, à la Saxe luthérienne"[4]. L'historien Jacques Pirenne n'est pas tendre non plus avec ce qu'il considère être une régression.

    En juxtaposant ses propres paroles (traduites et citées dans ses Mémoires par Jules Michelet), on peut faire tenir à Luther le discours suivant :

"Quel horrible spectre de la colère de Dieu que ce règne abominable de l'Anti-Christ, (…), il ne s'en trouve pas un qui fasse de soi un rempart à la maison d'Israël, (…)" mais "c'est (le) plaisir de Dieu d'abaisser les Pharaons superbes et endurcis, (…), je suis arrivé à mon Sinaï, (…), en mon désert (…) mais de ce Sinaï je ferai une Sion, (…), ne dirait-on pas que le duc Georges de Saxe ne connaît pas de supérieur . Où s'arrêtera la superbe de ce Moab ?"[5].

    Le lecteur attentif aura reconnu un revival de l'histoire sainte. L'identification à Moïse est patente. Dieu parle par l'organe vocal de Luther. Aussi ce dernier ne peut retirer des paroles qui ne sont pas les siennes, mais celles de Dieu : "je fus appelé par les évêques (à la diète de Worms) pour que je me rétractasse. Je leur dis : la parole de Dieu n'est point ma parole ; c'est pourquoi je ne puis l'abandonner". Et quel est donc le peuple que guide le nouveau Moïse ? "En mon désert", dit-il, "j'ai publié un traité en allemand sur la confession, le psaume LXVII en allemand, le cantique de Marie expliqué en allemand, le psaume XXXVII de même, (…), j'ai sous presse un commentaire en allemand des épîtres et évangiles de l'année, (…), je suis né pour mes Allemands et je veux les servir (…)"[6]. "Il" s'adresse ou bien est-ce Dieu qui s'adresse aux Allemands via l'intercession de Martin ? "Je ne connais pas Luther" dit-il en parlant de lui à la troisième personne- "ni ne veux le connaître. Ce que je prêche n'est pas de lui mais de Christ" (Febvre, 164).

    En lançant un appel à la noblesse chrétienne de la nation allemande, le nouveau prophète cible parfaitement son objectif et, pour accroître l'efficacité de son acte, il écrit en langue allemande, rejetant le latin, langue des clercs. Se posant comme le continuateur des hussites, Luther se dresse contre le pouvoir universel du pape et mêle la foi à l'idée nationale (J. Pirenne, 406).

    La foi ! Mot-clé de la doctrine luthérienne, "(…) c'est la foi qui fait de nous des maîtres (Herren [7]), (…), j'irais jusqu'à dire que par la foi nous devenons des dieux". Selon Lucien Febvre, Luther se tourne vers l'Ancien Testament pour trouver une arme, un argumentaire contre les paysans en révolution qui avaient pris les paroles de Luther au pied de la lettre. "Pour les têtes dures, pour les gaillards grossiers, il faut avoir recours à Moïse et à sa loi, à Maître Jean le bourreau, JPR- et à ses verges. (…). Il est défendu de demander pourquoi Dieu nous ordonne ceci et cela ; il faut obéir sans phrases" (L. Febvre, 187). Mais il y a une raison plus profonde à cette dilection protestante pour l'Ancien Testament, raison qui relève du principe de l'élection. "Dans l'Ancien Testament –jusqu'à l'époque de l'Exil- la religion juive possède un caractère essentiellement national qui correspondait très exactement à la notion de la religion nationale que le luthérianisme avait adaptée à la structure sociale, d'origine tribale, de l'Allemagne. L'influence de l'Ancien Testament ne pouvait que renforcer la conception, nécessairement engendrée par le caractère national de la religion, la conception du peuple "élu", idée qui domine l'histoire juive comme elle sera à la base de l'hégélianisme et de la thèse du Herrenvolk" (J. Pirenne) [8].

    Ce thème de l'élection, c'est-à-dire du choix porté par Dieu sur un peuple qui devient son peuple, était présent avant Luther, chez un humaniste comme Mutian (1471-1526) qui "disait qu'avant le Christ, les Hébreux, les Grecs et les Germains avaient reçu au même titre la Révélation divine" (E. Vermeil). Ce thème sera encore plus présent après le Réformateur et l'on peut dire que c'est l'un des éléments principaux de son héritage dans lequel se fond aussi bien la musique. Les compositeurs luthériens touchent au sommet –que l’on pense à Bach et sa famille). Edmond Vermeil s'émerveille : "dans la solennité classique, mais sublime, de ces chefs-d'œuvre s'exprime un aspect essentiel du génie allemand. Et n'est-ce pas l'Allemagne elle-même qui se retrouve dans le destin et l'espérance messianique du peuple hébreu ? ".

 Le rôle de l’État

     Après la Guerre des paysans, après le martyr de Thomas Münzer, après les mouvements anabaptistes expression d'un communisme primitif, Luther changea totalement son fusil d'épaule et apporta un soutien total et entier au pouvoir des princes. Luther se range derrière la protection de ces derniers qui lui offrent le gîte et le couvert et fait appel à leur force de coercition. Ainsi dans sa controverse avec Carlostad, il le convoque à venir s'expliquer et "s'il ne vient pas, nous l'accuserons auprès du prince (14 mars 1524)". Totale contradiction avec ce qu’il a dit par ailleurs : "Je ne suis pas pour que l'on gagne la cause de l'Évangile par la violence et les effusions de sang". Et un peu plus tard "quant au duc Jean-Frédéric [9] (...) je lui ai signalé les attentats et l'ambition perverse de Carlostad. Car "il n’y a pas à plaisanter avec Herr omnes ; c’est pourquoi Dieu a constitué des autorités ; car il veut qu’il y ait de l'ordre ici-bas"[10]. Luther reste ici en parfaite continuité avec Rome qui n’a cessé de proclamer que "toute autorité est légitime" reprenant les immortels propos de l’Apôtre Paul. 

    On note cette idée très importante : le pouvoir laïc peut intervenir dans les controverses religieuses et dire le droit canon. Conséquences incalculables.

«Nécessité faisant loi, (Luther) confia (à ses protecteurs) la charge de veiller à la propagation de 1’Evangile. En leur donnant cette responsabilité, il entendait s'adresser en chacun d'eux, non au seigneur mais au chrétien conscient de ses devoirs, semblable au frère aîné qui, par amour, se dévoue pour ses frères cadets. Aussi belles qu'en pussent être les justifications, la décision de recourir aux autorités civiles pour assurer la prédication du message évangélique eut de graves conséquences. (...). La Réforme qui, avant 1525, était un «mouvement populaire spontané» qui se développait selon ses énergies propres devint, à la suite de la guerre des paysans, l'affaire des princes ou, dans le sud et dans le sud-ouest, l'affaire des villes. (...). »[11].

    Ainsi, Luther et ses disciples finirent pas admettre qu'il appartenait au prince, du fait de sa mission divine, de se substituer à l'épiscopat et de faire régner l'ordre et la discipline dans son Église. Fut un temps où on appela cela le césaro-papisme. Le prince est à fois césar (= souverain politique) et pape (= chef de l’Église de son territoire). Le prince organise le culte, exerce la censure, choisit et rémunère les pasteurs et évêques, protège la foi, "n’ayant d'autre juge que sa conscience et de responsabilité que devant Dieu " (J. Droz).

    L’État, dans chaque principauté luthérienne, se trouve ainsi considérablement renforcé : d'une part il s'est enrichi de tous les biens du clergé (biens fonciers et immobiliers des évêchés catholiques et des ordres réguliers), d'autre part, il dispose de l'outil religieux pour diriger les consciences. L'idée va se répandre que l’État luthérien, au service de la foi en Dieu, est une chose indépendante du temporel, des contingences, des classes... A part les Habsbourg et les ducs de Bavière, catholiques fervents, tous les princes allemands étaient prêts à accommoder leur foi à leurs intérêts et à adopter la Réforme de l’Église qui leur permettait de s’emparer de ses biens. "Si l’on veut réduire les causes du progrès de la Réforme à des principes simples, a écrit le roi de Prusse Frédéric II, compétent en la matière, on verra qu’en Allemagne, ce fut l’ouvrage de l’intérêt"[12].

 L’Église luthérienne

 Cet État princier, légitimé comme arbitre des questions théologiques, dispose, avec l’Église "visible" d’un outil matériel qui aggrave sa domination.

Ecclésiologie.

    "II n'y a qu'une confession luthérienne, la Confession d'Augsbourg ; mais il y a autant d’Églises luthériennes qu'il y a de principautés ou de villes libres, qui ont adopté la Confession d'Augsbourg... Une Église luthérienne est une Église d’État, organisée dans l’État par le prince (ou par le magistrat d'une ville libre dans cette ville) et qui reconnaît l'autorité du prince, non seulement au temporel, mais également dans le domaine de la discipline et du culte", ce qui fait dire à H. Hauser qu’ "on ne saurait mieux dire que le prince est au moins une sorte d'évêque, pourvu du droit épiscopal "jus episcopale".[13]

    Luther garde la fonction épiscopale dans son ecclésiologie et la place sous l'autorité du Prince. L’Église luthérienne d'après Strohl, historien des religions, luthérien lui-même :

"Les questions de doctrine, de liturgie et de discipline ont été réglées par des ordonnances ecclésiastiques élaborées avec le concours de théologiens mais promulguées au nom de l'autorité civile". Pour ce faire, le seigneur luthérien s'adjoint un surintendant, généralement un pasteur au charisme suffisant pour être accepté par les autres pasteurs. Mais le seigneur demeure chef de l’Église.

D’après Richard STAUFFER dans La Réforme, (pp 35-36) :

"Les princes acquis à la Réforme retinrent une suggestion de Luther : ils recoururent aux inspections pour faire triompher l'idéal évangélique dans leurs États. S'inspirant des visites que les évêques sont tenus de faire dans les paroisses de leurs diocèses, le système était simple, le prince - ou le Magistrat lorsqu'il s'agissait d'une ville libre - désignait une commission de visiteurs, formée de théologiens et de Juristes, chargée d'examiner les pasteurs dans le domaine de la foi et des mœurs".

 

Le principe d’autorité et ses dérives

Voici quelques extraits du livre de Strohl qui montrent ce que l’autoritarisme luthérien contenait en lui de dangereux :

"la discipline ecclésiastique, si chère à Bucer, devait être pratiquée avec sérieux. Si les exhortations des pasteurs et des anciens - nommés jusqu'aujourd'hui "censeurs" - étaient restées sans effet, les indisciplinés devaient être censurés devant l'autel en présence de toute la communauté"(…)"A l'occasion du jubilé de la Réforme en l617, l'ordonnance ecclésiastique de 1576 (où les principes de Bucer étaient à l'honneur) fut élargie et complétée par des mesures policières. Tous les cas d'immoralité étaient sévèrement punis. L’assistance aux prêches était rendue aussi obligatoire pour les adultes que la fréquentation de l'école pour les enfants. Ceux qui ne manifesteraient pas assez de respect pour la Cène en allant au cabaret au sortir de l'église étaient menacés d'emprisonnement. Comme tous ces principes étaient aussi admis par les réformés, les autorités exigèrent que tous les "usages" des luthériens et des réformés (calvinistes, JPR) fussent rendus conformes, nonobstant les différences de doctrine"[14].

"on était réadmis à la Cène (après une exclusion pour indiscipline) qu'après avoir reçu solennellement l'absolution devant l'autel en présence des délégués chargés de veiller à la discipline. Pour entretenir la vigilance, un service d'humiliation et de pénitence devait être organisé une fois par mois (...). Chacun devait s'imposer des règles de sobriété. Pour éviter tout abus, toutes les auberges devaient être fermées au moment du couvre-feu".

Partout, aussi bien, l’ambiance était à l’autorité :

 « Comme à Zurich, le début de la réforme cultuelle à Mulhouse fut suivi par une ordonnance disciplinaire destinée à réprimer tout genre de désordres indignes d’une cité chrétienne, l’abus du jeu et de la boisson, l’inconduite, les jurons, etc.… » (p141).

    Il en allait toujours de même à la fin du XIX° siècle, mais cette fois avec un rôle plus politique (se rappeler aussi le film Le ruban blanc). J’aurais l’occasion d’y revenir.


[1] Michèle et Jean DUMA, Martin Luther dans son temps, L’Humanité, numéro du 9 novembre 1983.

[2] Le mot est d’Engels, La guerre des paysans allemands.

[3] F. ENGELS, "La guerre des paysans allemands", (chapitre IV).

[4] Lucien FEBVRE, "Martin Luther".

[5] Les Moabites sont un autre ennemi traditionnel d'Israël, au cœur de la Terre promise et donc à éliminer. Mémoires de LUTHER, reconstituées par Jules MICHELET ; Mercure de France, respectivement pp. 119, 123-124, 244, 124, 244 et 241.

[6] Mémoires, pp. 119-120.

[7] Mot que certains traduisent également par "seigneurs".

[8] Herrenvolk ou peuple des seigneurs, vocable ultérieurement hitlérien.

[9] Grand protecteur de Luther, comte-palatin de Saxe, électeur d'Empire.

[10] Mémoires de Luther, page 166 et pp. 168-169. Herr omnes, c'est «Monsieur-tout-le-monde», l'Allemand moyen comme on parle du Français moyen.

[11] Richard STAUFFER, La Réforme, c’est moi qui souligne.

[12] Cité par Jacques PIRENNE, Les grands courants de l’histoire…,

[13] H. HAUSER, naissance…, pp. 86-87.

[14] H. STROHL, page 133. (Début du XVII° siècle).

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