Pour qui votent les intégristes ?

publié le 7 août 2011, 05:02 par Jean-Pierre Rissoan   [ mis à jour : 13 oct. 2012, 06:19 ]

    A l’occasion des chorégies d’Orange, je me suis trouvé hébergé dans le canton de Malaucène qui comprend la petite commune du Barroux. J’ai déjà parlé de cette commune dans l’article consacré à Mme Boutin[1]. J’ai profité de l’opportunité pour constater à quoi ressemblaient ces abbayes qui alimentaient le vote Boutin.

    En fait, il y en a deux : l’abbaye aux hommes dite Sainte-Madeleine du Barroux et l’abbaye aux dames dite Notre-Dame de l’Annonciation. A quoi il faut ajouter l’institution Saint-Louis qui se présente comme « un collège libre et résolument catholique » (sic). C’est un établissement hors contrat avec l’Etat. L’école primaire Sainte-Anne lui fournit des élèves mais il faut un internat au collège pour compléter les effectifs avec des élèves venus d’ailleurs. Tout cela constitue un petit complexe intégriste. 40 moniales, 70 moines, une dizaine d’enseignants, on a là environ 120 électeurs qui pèsent lourd dans cette commune qui comptait 506 électeurs inscrits en 2002 et 529 en 2007.   

    Le vote Boutin m’avait interpellé mais nos moines peuvent tout aussi bien voter LePen. Pendant longtemps - au moins jusqu’en 2006 - Bernard Antony, chef de file d’un courant intégriste, anima ce courant de pensées jusqu’au bureau politique du parti FN. D’ailleurs, la librairie des moines de Sainte-Madeleine est truffée de livres publiés par les éditions Godefroy de Bouillon[2] dont ceux de Bernard Antony, l’un d’entre eux ouvertement anti-islam est présenté de la sorte par les moines : "Petit livre très pédagogique essentiellement composé des extraits les plus significatifs du Coran et de leur commentaire par Bernard Antony. L’auteur nous aide à mieux connaître les fondements de l’islam et à reconnaître qu’il n’existe pas deux islams l’un modéré, l’autre terroriste. Pour tous, à lire et faire lire d’urgence". Il n’existe pas deux islams, cela veut dire en clair : l’islam modéré n’existe pas ! il reste donc… ?

    La visite de la librairie du monastère montre que nous sommes bien là sur le terrain de l’extrême-droite. Le livre noir de la Révolution française est en bonne place. Avec son thème du « génocide » vendéen. Nos bons moines devraient s’intéresser davantage à l’histoire de l’Irlande catholique, dont le martyr a duré plus de quatre siècles, à comparer à la guerre de Vendée qui a duré le temps de la Révolution et de l’Empire. En Irlande, il y eut bel et bien "genocide by starvation", génocide par la famine, souligné par l’historien américain L. Stone. Il y eut volonté et mise en œuvre d’une sorte d’apartheid, les Anglais voulant isoler les Irlandais dans le quart Nord-Ouest de l’île. Et des Élisabéthains au Pitt de 1798, les massacres massifs de plusieurs milliers de personnes (30.000 en 1798) n’ont jamais cessé. Sans omettre l’épouvantable famine de 1845 et suivantes dont les causes structurelles sont à la charge des Anglais. Rien de comparable en Vendée, mais un mensonge répété maintes fois devient vérité.

    La guerre d’Indochine tient une place étonnante, visiblement la perte du Viêt-Nam est restée au travers de la gorge des Traditionalistes. Hélie de Saint Marc, Bigeard sont des héros. Le cardinal Ratzinger, devenu le pape Benoît XVI qui tentent de ramener à lui toutes les brebis égarées du traditionalisme, tient une place de choix. 

    Les bénédictins du Barroux sont en relation avec d’autres abbayes et prieurés de leur ordre, avec des établissements qui partagent leur idéologie intégriste. Ainsi, voici le mot du directeur d’un établissement privé hors contrat de Nantes dans un document qu’on peut emporter librement de la librairie de l’abbaye. Son billet est intitulé : L'islam, nouvel horizon de l'évangélisation ?

    "Notre ami Xavier Lemoine, maire de Montfermeil dans le « 9.3 », pose une question essentielle (cf. Famille Chrétienne n°1740): celle de la survie de la France et de sa culture face à une minorité musulmane en plein essor démographique qui affirme une anthropologie qui se distingue de l'anthropologie chrétienne et occidentale sur trois points principaux : la distinction du temporel et du spirituel, l'égalité fondamentale des hommes et des femmes et la liberté de conscience[3]. Pour Xavier Lemoine, deux voies sont possibles : « soit la démographie fera basculer la France dans une voie qui n'est en rien conforme à son histoire, à sa culture, à son âme,… soit on considère que c'est le temps pour les musulmans de découvrir la personne de Jésus-Christ ». La réponse culturelle, conforme au génie français qui a toujours voulu s'inscrire dans l'universel, tient à l'enseignement. Hélas, chacun peut constater la dérive de l'école, qu'elle soit publique ou catholique, dans le déni laïciste qui obscurcit les esprits et jette un opprobre permanent sur le religieux. Sans leurs racines chrétiennes, les cultures de l'Europe sont illisibles. La réponse essentielle porte donc d'abord sur notre capacité de chrétiens à témoigner de notre foi et de faire dans l'espérance et dans la prière le pari pascalien de la conversion des musulmans. La désespérance nihiliste de l'Europe appelle le sursaut de notre espérance chrétienne et de notre vocation française : pour que la Fille aînée de l'Eglise continue sa mission d'éducatrice des peuples, elle doit confirmer les promesses de son baptême. C'est la mission de son école de les transmettre à travers les hautes œuvres de sa culture : elles permettent le passage de l'ordre de l'esprit à l'ordre ultime de la charité et ce don gratuit, s'adresse à tout homme"[4].

Tous ces éléments me permettent de dégager trois idées-forces dans l’argumentaire de ces nouveaux moines-soldats[5].

1.      Un enseignement "résolument" catholique

"L'enseignement catholique libre ne consiste pas à enseigner simplement la doctrine chrétienne en plus du reste, mais à enseigner même le reste dans un esprit chrétien".

Étienne Gilson (1884-1978), cité dans un prospectus de l’institution Saint-Louis.

Les bénédictins reprennent les idées pédagogiques énoncées au moment de la Contre-réforme tridentine. Nous disposons pour le dire d'un livre écrit, en 1924, par les Frères des Écoles chrétiennes eux-mêmes[6]. Ordre créé par Jean-Baptiste de La Salle au temps de la Révocation.

Jean-Baptiste de La Salle crée une milice (sic). "C'est une armée, en effet, disciplinée, hiérarchisée, centralisée, sur le modèle des grands ordres religieux du XIII° et du XVI° siècles, surtout des Jésuites, de ces légions destinées à la conquêtes des âmes, à l'ardente offensive contre l'erreur et le péché"[7]. Langage martial. Les vœux créent le parfait maître d'école, "ainsi qu'ils ont créé les types les plus accomplis de la civilisation chrétienne, le missionnaire, la sœur de charité, le moine érudit, le moine soldat" (p.58).

L'idéologie explicite a pour premier principe la croyance au péché originel. L'homme n'est pas naturellement bon. L'enseignement est le premier des apostolats car il s'adresse à l'être nouveau, à l'enfant, "à celui qu'on a nommé très justement le petit "barbare" parce que ses instincts, s'ils ne sont réfrénés, parce que son ignorance, si elle n'est dissipée, compromettent le legs des siècles (…) parce qu'il est au premier chef et selon sa nature un destructeur avant d'être à son tour, par éducation et par effort, un constructeur. Qui a l'enfant tient l'avenir"(p.8). Or l'avenir doit être à la religion catholique. L'Institut créé requiert de ses membres la même pratique du christianisme total (sic). Grammaire, calcul, sciences plus complexes, ne sont qu'une voie royale et providentielle pour "en venir à l'unique nécessaire : la notion, la possession, la pratique de la Vérité (p.8). L'Évangile a été pour Jean-Baptiste de La Salle et ses fils, le livre du saint maître d'école" (p.11)[8].

"Christianisme total" et le "enseigner même le reste dans un esprit chrétien" sont de la même veine, à trois siècles et demi de distance. Mais, le traditionalisme, on l’a compris, c’est ne varietur.

Je cite le directeur de l’école privée de Nantes : "Hélas, chacun peut constater la dérive de l'école, qu'elle soit publique ou catholique, dans le déni laïciste qui obscurcit les esprits et jette un opprobre permanent sur le religieux". Les traditionalistes sont donc hostiles à l’école catholique sous contrat avec l’Etat. Qu’on se le dise !

2.      Pour "la plus grande France"

J’ai évoqué, plus haut, les nostalgies impériales de nos bénédictins d’aujourd’hui. A ce propos, on pouvait lire dans le journal La Croix du 13 décembre 1919 sous le titre : "Les intérêts économiques français en Syrie", les lignes suivantes : "l'œuvre scolaire des missions n'en avait pas moins prospéré, puisqu'avant la guerre, elle étendait ses bienfaits à 12 000 garçons et 8 000 petites filles, formant ainsi aux idées et aux sympathies françaises tout un noyau de population. Puisque nous parlons ici de nos intérêts économiques, nous ajouterons que ce sont des clients assurés d'avance pour les produits de notre industrie". On sait que depuis Montalembert, nombre de catholiques ont lié leur sort à celui du capitalisme et de la propriété.

Les Frères des Écoles chrétiennes, en 1924, font un parallélisme bien à eux entre prosélytisme et nationalisme. Ainsi, parlent-ils (p.141) "des néfastes abandons de 1882". Il s'agit des accords franco-britanniques qui aboutissent à l'hégémonie britannique sur toute l'Egypte. Il y a là, bel et bien, intervention d'un ordre religieux en tant que tel dans le débat politique et diplomatique. Est-ce vraiment son rôle ? De la même façon, les Frères parlent du "lamentable traité de Lausanne" en 1923, par lequel la Turquie de Mustapha Kemal recouvre sa souveraineté sur toute l'Anatolie "et l'on ne peut plus songer sans angoisse au sort futur de nos écoles d'Orient". Il s'agit bien là de cléricalisme, c'est-à-dire de l'immixtion du religieux dans le domaine strictement politique et diplomatique.

Cela explique rétrospectivement, hélas, la participation active des catholiques à la guerre de 1914-1918. On voit bien à la lecture des citations précédentes que ces derniers n'étaient pas, ne sont pas indifférents au "partage du monde", ils veulent garder intacte et, si possible, élargir la présence française dans le monde au détriment des Allemands ou des Turcs ottomans. Derrière un Barrès, ils sont résolument pour la plus grande France[9]. Avec "la Grande Guerre, une nouvelle phase d'histoire commençait pour la France, pour l'humanité : phase tragique, atrocement sanglante, mais où les âmes se purifièrent (sic) par l'héroïsme, par le dévouement et "l'union sacrée""[10]. Mgr Lestocquoy peut donc affirmer : "on peut noter avec sécurité (sic) que le pacifisme, qui se fit alors (1914) considérer avec horreur, n'existait pas chez les catholiques"[11]. A-t-on le droit de dire que c'est dommage ? Quoi qu'il en soit, ces missionnaires s'attachent à leur terre de mission et deviennent, nolens volens, des partisans des guerres coloniales.

Ces catholiques ne sont donc pas ennemis de la colonisation. J. Benda s'indigne de cette étonnante déformation de la religion : "les clercs modernes exaltent le christianisme en tant qu'il serait éminemment une école de vertus pratiques, fondatrices, ajustées à l'affirmation des grands établissements humains"[12]. Certains joignent le geste à la parole, si j'ose écrire, comme le vicomte et prêtre Jean Mayol de Lupé qui a pris goût à la guerre, rempile dans la "coloniale" et rejoint, dès 1919, l'armée d'Orient servant aussi bien au Liban qu'en Syrie. Il terminera aumônier de la Légion des Volontaires Français contre le Bolchevisme, en 1941, puis avec l'uniforme allemand.

3.      L’Islam, nouvelle frontière

    Je cite, à nouveau, le directeur d’école hors contrat : "La réponse essentielle porte donc d'abord sur notre capacité de chrétiens (…) de faire dans l'espérance et dans la prière le pari pascalien de la conversion des musulmans". Le dialogue est donc proscrit : il faut faire disparaître l’Islam en l’absorbant, en l’évangélisant. Là encore, un phœnix renaît de ses cendres.

    Les Frères citaient par exemple avec satisfaction un de leurs publicistes qui écrit : "les Frères ont francisé l'Egypte". était-ce donc là le but poursuivi ? Faire disparaître une civilisation ? Et ils ajoutaient : "(nos) écoles du Levant s'ouvraient aux musulmans, aux juifs, et là, sans tenter d'impossibles conversions en masse, (les Frères) imposaient (sic) le grand exemple de la foi et des œuvres, ils préparaient lentement et sûrement une "restauration sociale" et morale sur quoi pourrait se bâtir une civilisation chrétienne". C’est un impérialisme à la clarté cristalline.

    Après les Juifs, peuple élu selon certains, après les Américains que Dieu a investis de multiples "missions" sur Terre qu'ils s'empressent d'accomplir, voici les Français "que la Providence a clairement désignés (sic) pour répandre la lumière parmi les hommes" (p.147). Ou encore : "toute la vocation française est de propager le vrai, de propager la foi. Quand la France est le soldat de Dieu et de l'Eglise, Dieu et l'Eglise sont particulièrement bien servis (p118). Et notre bon maître d’école de Nantes de répéter après eux : "la désespérance nihiliste de l'Europe appelle le sursaut (…) de notre vocation française : pour que la Fille aînée de l'Eglise continue sa mission d'éducatrice des peuples, elle doit confirmer les promesses de son baptême. C'est la mission de son école de les transmettre à travers les hautes œuvres de sa culture". La France est une terre élue…

4.      …Et les résultats électoraux sont les suivants :

 

élection présidentielle : résultaTs au BARROUX (84) 1er tour

2002

2007

candidat

Voix

%exp.

france

candidat

Voix

%exp.

france

Mégret

  04

  0,98

  2,34

-

 

 

 

LePen

110

26,9

16,86

LePen

086

18,1

10,4

Boutin

  45

11,0

  1,19

Ph. de Villiers

060

12,6

   2,2

sous-total*

155

37,9

17,05

sous-total

146

30,7

12,6

J. Chirac

  46

11,3

19,9

Sarkozy

119

25,1

31,2

* sous-total traditionnaliste hors Mégret.  

    Pour le 1er tour :

    Concernant le vote Mégret, je cite ici la biographie (Wiki) de B. Antony qui nous dit : "Lors de la scission de 1999 entre les partisans de Bruno Mégret et de Jean-Marie Le Pen, il prend parti pour ce dernier, ses convictions l'opposant au courant « néo-païen » de l'extrême droite, notamment Pierre Vial". Exit donc le vote Mégret. Le sous-total LePen-Boutin, au Barroux, représente plus du double du score national. Jacques Chirac, soupçonné de radicalisme et frappé du péché originel de vente de l’Huma pendant sa jeunesse, n’est pas en odeur de sainteté : à peine 11%. 38% pour l’extrême-droite religieuse, c’est mieux que l’Alsace luthérienne !

    En 2007, le comte Philippe de Villiers, de la sainte Vendée catholique et royale, fait encore bien mieux que Mme Boutin. Avec son logo au cœur planté d’une croix, il a tout pour séduire nos bénédictins-tines. LePen baisse mais les voix sont allées sur N. Sarkozy qui a lancé moult appels du pied à l’extrême-droite religieuse en demandant de contempler les contemplatifs. Au Barroux, on n’est pas que contemplatif : on est aussi chefs d’exploitation viti-vinicole, propriétaire d’oliveraies, pâtissiers, etc... L’argent ne manque pas. C’est visible à l’œil nu. Mais enfin, oui, le silence des nefs, sorties de terre il a deux ou trois décennies seulement, peut calmer les agités du sarkozysme, surtout en ces temps de Bourses bousculées.

Au total, sans atteindre son score national, Sarkozy progresse très nettement par rapport à J. Chirac.     

 

élection présidentielle : résultaTs au BARROUX (84) 2ème tour

2002

2007

candidat

Voix

%

France

candidat

Voix

%

France

Le Pen

146

36,5%

18%

 

 

 

 

J. Chirac

254

63,5%

82%

N. Sarkozy

301

67,0%

53%

 

 

 

 

S. Royal

148

33,0%

47%

 

    En 2002, LePen perd quelques voix et points en pourcentage, mais globalement -parfaitement insensibles à l’émoi qui traversa le pays, isolés dans leurs cloîtres- nos intégristes poursuivent leur logique apocalyptique : LePen président ! Exactement deux fois plus en pourcentage que la moyenne nationale.

En 2007, Sarkozy fait un très gros score. 

5.      Addendum

    Voici les résultats de la cantonale de 2004, préférable à celle de 2011 où l’extrême-droite se présenta divisée et où le FN perdit des voix par rapport à l’élection précédente. En 2004, le candidat FN s’appelle Hervé de Penfentenyo. Il s’agit vraisemblablement d’un frère d’un moine de l’abbaye Sainte-Madeleine, au Barroux. Les Penfentenyo sont une famille de noblesse bretonne, ayant fourni des cadres à la marine nationale, dont un parent fut membre du conseil consultatif de la famille française sous le régime de Vichy[13]. On est en plein traditionalisme.

Les résultats dans le canton de Malaucène furent les suivants :

 

Commune

inscrits

Voix FN

%exp.

% insc.

Beaumont-de-V.

247

20

9,9

8,1

Brantes

74

4

7,4

5,4

St-Léger-du-V.

30

0

0,0

0,0

Savoillan

72

5

9,4

6,9

Entrechaux

751

57

9,3

7,6

Malaucène

1882

135

9,4

7,8

Le Barroux

542

129

32,9

23,8

Total canton

3598

350

12,6

9,7

Canton sans Le Barroux

3056

221

9,3

7,2

Sources : établi à partir des statistiques du ministère de l’intérieur.

 

    Il est difficile d’être plus explicite. Le canton de Malaucène appartient au Vaucluse oriental, Vote F.N. : le cas du Vaucluse (1ère partie)celui des plateaux calcaires et non point à la plaine du Comtat. Lire à ce sujet mes articles d’analyses électorales sur le Vaucluse. L’élu est un homme de gauche, appartenant à la majorité départementale socialiste. Les communes du canton reflètent cette géographie : on a des communes presque vides d’hommes et le chef-lieu de canton, en bon provençal, concentre à lui-seul plus de la moitié des électeurs inscrits. Ici ou dans le reste du canton, le FN obtient des scores très faibles par rapport à ce qu’il réalise à l’ouest du département. Sauf, sauf au Barroux où les moines et moniales ont voté en rangs serrés pour le frère de leur frère…

    Il n’y a donc pas que le salariat modeste qui vote FN. Et l’immigration n’est pas un problème au Barroux, les jeunes beurs ne viennent pas taguer les murs de l’abbaye. Le vote des moines est un vote idéologique dont les racines s’enfoncent jusqu’à Saint-Louis, le plus vénérés des Croisés.






[2] Si elles se fussent appelées « Charles Martel », l’homme-qui-arrêta-les-Arabes-à-Poitiers, tout le monde aurait compris. Godefroy de Bouillon est un des chefs de la 1ère croisade et premier souverain du royaume chrétien de Jérusalem : l’esprit des éditions « Godefroy de Bouillon » est donné : croisade contre les musulmans. Bouillon est une petite localité de Belgique, très proche de la frontière française.

[3] « De cette source empoisonnée de l'indifférentisme, découle cette maxime fausse et absurde ou plutôt ce délire : qu'on doit procurer et garantir à chacun la liberté de conscience ; erreur des plus contagieuses, à laquelle aplanit la voie cette liberté absolue et sans frein des opinions qui, pour la ruine de l'Église et de l'État, va se répandant de toutes parts, et que certains hommes, par un excès d'impudence, ne craignent pas de représenter comme avantageuse à la religion. Eh ! " quelle mort plus funeste pour les âmes, que la liberté de l'erreur ! " disait saint Augustin (S. Aug. Ep. CLXVI) ». Extrait de Mirari Vos, Grégoire XVI. 1832.

[4] Emmanuel TRANCHANT, directeur des Cours Charlier, à Nantes, "La lettre du Cours Charlier", n°29, juin 2011.

[5] Mr Tranchant devra expliquer pourquoi le temporel scolaire n’est pas séparé du spirituel, pourquoi les femmes ne peuvent devenir prêtresses, pourquoi la liberté de conscience a abouti à la révocation de l’Edit de Nantes et pourquoi elle fut condamnée par le pape Grégoire XVI et le syllabus de Pie IX…

[6] FRÈRES DES ÉCOLES CHRÉTIENNES, "les Frères des Écoles chrétiennes", 5° édition, Letouzey et Ané éditeurs, Paris, 1924, 160 pages. Plus loin, les chiffres entre parenthèses indiquent les pages où sont puisées les citations du même ouvrage.

[7] LES FRÈRES, page 72.

[8] Lire, sur ce site même, le Vol. 1, chapitre IV, "Révocation".

[9] Titre d'un ouvrage cité dans la bibliographie du livre des FRERES et publié par eux : "Pionniers de la plus grande France", par Georges Goyau, Paris, Procure générale des Frères, 1923.

[10] LES FRÈRES, page 137.

[11] Mgr LESTOCQUOY, "la vie religieuse en France".

[12] J. BENDA, "La trahison des clercs", 33° édition, GRASSET éditeur, Paris, 1927, 308 pages.

[13] Voir l’article du journal Libération, du 19/07/1995, intitulée "Christine de Penfentenyo, l'élue FN «D'une famille chouane et fière de l'être»". C’est cette dame qui parle de son fils, moine au Barroux.
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