LIEN : 1.Formation territoriale de la France (1ère partie). Des origines à la fin du XV° siècle.
2. Formation territoriale de la France (2ème partie). De François Ier à Mazarin. 3. Formation territoriale de la France (3ème partie). Louis XIV et Vauban. La France en 1789 Plan 1. les apports de Vauban 2. l’incorporation de la Lorraine ducale au Royaume 3. le rattachement de la Corse 4. le territoire français en 1789 et la création des départements révolutionnaires.
A. Les apports de Vauban : la "ceinture de fer" A voir absolument si vous doutez que les œuvres de Vauban puissent faire partie du patrimoine de l’UNESCO : http://www.linternaute.com/sortir/sorties/architecture/citadelle-vauban/diaporama/17.shtml Le XVII° siècle a vu une transformation radicale dans l'art de la fortification. Les fortifications hautes perfectionnées du XIII° et du XIV° siècle se sont trouvées brusquement déclassées par l'artillerie. Il a fallu s’adapter. Vauban n’a pas tout inventé, loin de là. Mais il a été un des constructeurs les plus efficients du territoire national. Pagan fut l'auteur d'un Traité des fortifications (1645) et Vauban a reconnu sa dette à son égard. Mais ce sont des ingénieurs italiens qui avaient trouvé la réponse aux progrès de l’artillerie avec deux innovations décisives : le mur de terre remparé de 25 mètres d'épaisseur revêtu de pierres ou de briques qui absorbe le choc du boulet métallique. Le problème est que, comme on ne sait pas élever de tels remparts de grandes hauteurs sans qu'ils s'écroulent, il est nécessaire de les défiler dans le fossé et donc, étant très bas, il devient impossible pour le défenseur de voir ce qui se passe au bas du rempart qu'il défend et donc d'empêcher un mineur de s'en approcher. La seule solution est de faire surveiller et défendre ce pied de rempart par ses voisins de droite et de gauche, d'où le tracé en redans qui deviendra vite le tracé bastionné (fig.2), où chaque bastion est couvert latéralement par un bastion adjacent dont les feux ne laissent aucun angle mort. En avant du rempart un glacis également couvert par les feux provenant des remparts oblige l'assaillant à progresser à découvert[1].
a) XVI° siècle/ début du XVII° siècle Les tracés géométriques complexes qui permettent la multiplication des angles de tir sont fort anciens. La solution la plus simple, le flanquement latéral, apparait en Perse, dans les défenses de Suze, croquis 1, six siècles avant notre ère. Même effet obtenu en Grèce avec le tracé à crémaillère : le mur de crête du Monnichie (403 av. NE) économise les tours, croquis 2. Parti de là, on aboutit insensiblement - via la double enceinte avec tours décalées, (croquis 3), ouvrages à cornes[2] et tracé à redans (croquis 4) - au tracé étoilé fractionné (croquis 5) imaginé par Vauban. Le plan de Mariembourg est un plan pré-vaubanien (figure 1). Il est grossièrement carré. À chaque pointe de ce carré est construit un bastion qui a, ici, une forme triangulaire (avec deux faces qui forment pointe). Le bastion, avancé par rapport à la courtine, permet
de surveiller celle-ci sur toute sa longueur et éventuellement de faire feu sur
les assaillants (rôle des canons A et B sur le croquis de la figure 2). Le schéma du plan fig.3 reproduit ici est hybride. Son intérêt est d’être clair et de fournir des éléments de vocabulaire. Mais il ne comporte pas d’échelle des distances, le glacis est très pentu -rien à voir avec le glacis représenté sur le croquis n°6- et, donc, la forteresse est visible de loin ; les bastions sont pentagonaux avec deux faces pour la pointe et deux flancs [3]. La ville protégée a un plan radial [4]. Les rues rayonnantes depuis la place d’armes permettent l’accès rapide aux quatre bastions et au chemin de ronde (ou banquette) derrière le parapet. Autre élément important : les bastions sont incorporés à l’enceinte de la ville. Si l’ennemi prend un bastion, la ville est perdue. Et alors les rues radiales se retournent contre les assiégés : l’ennemi peut canonner en enfilade toute la population qui se trouve dans la rue. Tout cela permet de dire que ce n’est pas une forteresse « à la Vauban ». Ce plan schématique est à
rapprocher du plan de Rocroi Rocroi est une vieille forteresse rajeunie par Vauban fig.4. Au nord de la Champagne, sur un saillant de la frontière française avant ses améliorations décisives, dans la seconde moitié du XVIII siècle, Rocroi couvrait la Champagne et une partie du dispositif est et nord des défenses françaises. D’où l'intérêt de l'enjeu en 1643. Il fallait toute la crainte suscitée par la chute éventuelle de Rocroi menacée pour que l'armée française se décidât à affronter en rase campagne cette redoutable infanterie du roi d'Espagne et les bandes wallonnes qui l'appuyaient. Concernant la citadelle, c’est le type même de fortifications complexes de type ancien, c'est-a-dire avec place centrale et plan étoilé, à la différence de Neuf-Brisach sensiblement postérieure. Rocroi montre que Vauban n'a
fait, ici, que systématiser et rassembler ce qui existait déjà en puissance
avant lui. Le contour pentagonal date de la première moitié du XV siècle. Il
commande le tracé des rues intérieures au nombre de dix, divergeant toutes d'une place centrale.
C'est le premier exemple important en France du système rayonnant des
ingénieurs italiens (dans ce plan radio-concentrique, des canons placés au
milieu de la ville peuvent prendre en enfilade toutes les rues conduisant aux
portes ; il était recommandé au XVI° siècle par tous les auteurs de traités
militaires, et fut utilisé très souvent pour les villes-forteresses). "Rocroi est assez bon et non fini"
(réflexion de Vauban en 1706). Sans modifier beaucoup la forme de la place, il
en a conçu les fortifications défensives et reconsolidé les murailles. (Paris,
musée des Plans en relief). Le plan-relief[5]
de la citadelle de l’île de Ré fig.5 montre que les conceptions de Vauban n’ont
pas été immédiatement figées dans son esprit. On distingue parfaitement, le
plan carré avec bastion http://www.vauban.asso.fr/plansreliefs.htm à chaque pointe, Entre chaque bastion une demi-lune. La demi-lune donnant sur la mer est aménagée en rade protégée. Le siège de la ville d'Aire (1676). Fig.6. Aire appartenait alors aux Espagnols ; c'est aujourd'hui uns petite ville du Pas-de-Calais, un peu au sud-est de Saint-Omer. Les retranchements qui l'entouraient, moins élevés que les fortifications du Moyen Age pour permettre le tir rasant, avaient cependant un relief encore assez marqué. Autour de la ville où des incendies sont allumés par les bombardements ennemis, l'enceinte proprement dite ; au-delà d'un fossé empli d'eau, les ouvrages avancés. A droite et au milieu, au premier plan, trois demi-lunes ou redans; à gauche, un ouvrage à cornes au milieu duquel se dressent des bâtiments. Tous ces ouvrages sont précédés de fossés remplis d'eau.
b) le Vauban de la maturité À quoi reconnaître une forteresse Vauban ? Les fortifications rasantes ou enterrées, voilà la réponse efficace
au progrès de l'artillerie. Cela s'est fait en deux temps. La fortification
basse de Pacciotto (1567), première étape : de forts massifs de terre au
pied des murs qui fuient en oblique. Au terme de l'évolution, (on a) la première
fortification rasante (qui est) imputable au chevalier Antoine de Villé telle
qu’elle figure dans son traité de 1628. Le raccord (croquis 6) de la plongée du parapet du rempart à celle du glacis est fondamental. La fortification n'offre plus aux coups que les massifs de terre, tandis que le tracé étoilé fractionné mu1tip1ie les angles de tir meurtriers de la défense. La coupe montre bien le caractère nouveau de la méthode de Vauban. Le mur d'enceinte - l'escarpe - complètement enterré, n'est plus visible du dehors. Il est surmonté du parapet, masse de terre gazonnée où les boulets s'enjonçaient sans produire de dégâts sérieux; derrière le parapet, la banquette, gradin établi pour les tireurs. L'escarpe est précédée d'un large fossé -ou cuvette- destiné à être rempli d'eau. A gauche du fossé, vu en coupe, un second mur, la contrescarpe, au sommet duquel court le chemin couvert (chemin de ronde), défilé aux regards de l'ennemi par le glacis, dont les pentes allongées vont se confondre au loin avec la campagne environnante. Ces fortifications "rasantes" sont presque totalement invisibles de loin. Il y a ensuite l’isolement des bastions par rapport à l’enceinte de la ville. Cela est très lisible sur le plan-relief de Neuf-Brisach. fig.7. Le plan est octogonal et chacune des huit pointes possèdent un petit terre-plein à cinq côtés. Au-delà, c’est le fossé. Devant chacune des huit pointes est construit un bastion avec deux faces et deux flancs. Entre deux bastions : une tenaille. Devant chaque tenaille : une demi-lune. Demi-lunes, tenailles[6] et bastions sont tous entourés d’eau. L’intérêt poliorcétique est le suivant : si un bastion tombe, l’enceinte de la ville reste protégée puisque, pour l’assaillant, il y a encore un fossé à franchir entre le bastion et le mur d’enceinte. Troisième critère. Le plan de Neuf-Brisach abandonne le plan radial et marque un retour au plan orthogonal. C’est le chef-d’œuvre de Vauban, Neuf-Brisach, parfaitement bien conservé de nos jours et dont nous avons donné une vue aérienne. Une partie des dehors destinés à empêcher les approches - ils se multiplieront au XVIII° siècle avec l'allongement des tirs d'artillerie - sont aujourd'hui effacés ou en partie effacés par l'érosion et recouverts d'un épais tapis végétal. Le plan de la ville, par contre, est admirablement conservé. La plus typique des villes de Vauban. Le contour est un hexagone parfait, divisé en îlots rectangulaires de 45 mètres sur 6o. Ailleurs, Vauban a mélangé les formes, et les rectangles introduisent leur variété. Sur la place centrale sont groupés, outre l'église, les organes vitaux de la cité, civils aussi bien que militaires : la halle, la maison de ville, les habitations du gouverneur, du major et de l'aide-major, de l'intendant. (Paris, musée des Plans en relief.) Plan théorique d'un siège, d'après le système
de Vauban Fig.8. En haut, le bastion attaqué. A droite et à gauche, les tranchées en zigzag qui permettaient d'avancer, à couvert, vers la place assiégée. Les "parallèles", creusées comme les tranchées dans le sol et sommairement fortifiées, servaient à l'installation de canons de siège. La première était à 500 mètres environ du bastion, la seconde à 250 mètres ; la troisième, armée de batteries de brèche, était ouverte aux abords mêmes du glacis.
Bilan : ceinture de fer. Fig.9. carte Blanchard, Vers 1680, la défense des places a pris le pas sur l'attaque. D'où l'efficacité de "la ceinture de fer" de Vauban, cet ensemble de places fortifiées qui couvrent les frontières du royaume de France. Elle sauve la France de l'invasion en 1709 et en 1793. Elle ne cède en 1814 et 1815 que dans la mesure où elle a été abandonnée sans défenseurs et sans artillerie.
B. L’incorporation de la Lorraine ducale au Royaume
J’ai dit ailleurs que les Trois-évêchés, au départ, étaient comme un archipel au milieu de la Lorraine du Saint-Empire. En 1661, Louis XIV "réunit" ces îlots français par un bande de terre jusqu’au col de Saverne. Il n’en demeure pas moins que ces villes vivent de la campagne qui les entoure. "Nous sommes au milieu de la Lorraine", expliquaient une fois de plus au roi les échevins de la ville de Metz, le 3 mai 1707 "Il n'y a pas dans le terroir [de notre] pays de quoi faire subsister pour trois mois les habitants. Et tous les bois qui servent pour les bâtiments, les blés et le nécessaire à la vie nous viennent de la Lorraine". Après cette citation, F. Braudel écrit : La Lorraine est donc un voisinage qu'il faut supporter et ménager, le grenier où l'on puise. Mais aussi un danger continuel : un moment d'inattention, l'ennemi pourrait, d'un seul élan, pousser jusqu'à Nancy et s'y loger. Alors le mieux, dès que les hostilités menacent, c'est que les Français occupent les pays lorrains, qu'ils y vivent en pays conquis, saisissent les places fortes, lèvent les impôts que levait le duc, en créent carrément de nouveaux, vendent des offices, abonnent de nouveaux officiers nantis à l'annuel... Et ainsi de suite. La Lorraine est occupée de 1633 à 1661 ; de 1670 à 1697 ; de 1702 à 1714, soit cinquante-sept ans sur quatre-vingt-un ! Le danger, vers le sud, est ainsi conjuré. Sinon supprimé[7]. On comprend que l’intégration du duché de Lorraine au royaume ait été une des grandes affaires de la diplomatie française au XVIII° siècle. L’occasion se présente avec la guerre dite de Succession de Pologne. Mais il fau8t évoquer d’abord le cas de Stanislas Leszczynski. Cet aristocrate "fut fait" roi de Pologne par le roi de Suède Charles XII [8], l’un des grands envahisseurs de la Russie avant Napoléon. Stanislas est roi de 1704 à 1709, il "tombe" en même temps que son protecteur lors du désastre de Poltava. Du fait des hasards de la Guerre de Trente ans, où la Suède luthérienne de Gustave-Adolphe joua un grand rôle, Charles XII possédait la principauté de Deux-Ponts qui jouxte Bitche que l’on connait. Stanislas s’installe alors à Wissembourg où l’ennui le guette ainsi que sa fille Marie Leszczynska. Le conte de fée existe : le régent de France du moment, soucieux de garder sa coupe sur le jeune Louis XV (15 ans) et de lui donner une épouse facile à manœuvrer, décide de marier le roi de France à Marie (22 ans) qui est fille de roi, roi déchu mais roi tout de même. Voici Stanislas beau-père du roi de France ! (1725). La mort du roi de Pologne en 1733 ouvre une crise de succession. La France a son candidat : Stanislas, la Russie et l’Autriche aussi, mais un autre : c’est la guerre. L’intérêt de la France pour la Pologne relève de la stratégie évoquée lors de l’alliance de François 1er avec le Turc : c’est l’alliance de revers. Je passe sur les détails [9]. C’est l’époque où l’on fait fi du droit des peuples. Le duc de Lorraine Frédéric, époux de Marie-Thérèse d’Autriche, recevra le duché de Toscane, quant à Stanislas il renonce au trône de Pologne et on lui donne en viager le duché de Lorraine et le comté de Bar [10]. Stanislas est donc duc de Lorraine, en réalité ses pouvoirs sont bien limités. Il a dû accepter que s’installe à Nancy, un Intendant de justice, police et finances, exactement comme dans toutes les autres provinces françaises. Les impôts lorrains vont à Versailles, Stanislas vit d’une rente annuelle, substantielle au demeurant. A sa mort, en 1766, la Lorraine est entièrement française.
C. le rattachement de la Corse Depuis le XIV° siècle, la Corse relève de la République de Gênes. Suite à des interventions militaires de Gênes dans l’île, la France était devenue sa créancière. Par un traité signé à Versailles en 1768, Gênes cède à la France ses droits sur la Corse comme gage provisoire de la dette qu’elle a contractée antérieurement. Juridiquement, cette session n’est donc pas définitive. Elle le sera de facto : Gênes ne pourra jamais rembourser. Pascal Paoli, héros insulaire, refuse ce traité. Il prend les armes mais est battu à Ponte-Novo. En 1769, on peut dire que la Corse est française. Présenté de cette manière, le rattachement fait un peu annexion forcée. Il est donc nécessaire de dire que le "parti français" -c’est-à-dire l’ensemble des Corses favorables au rattachement à la France- était très nombreux. La victoire des Continentaux, en 1769 à Ponte-Novo, s’explique aussi par l’importance des contingents corses qui ont grossi l’armée du roi de France. Ce parti français est ancien. Au XVI° siècle, les Corses présents en France étaient suffisamment nombreux pour que François 1er pût former un régiment corse au sein de son armée guerroyant en Italie. Mais lors du conflit contre Charles-Quint, si Gênes est du côté de l’Empereur, une délégation de l’île est envoyée à Paris pour demander le rattachement au royaume. Au XVIII° siècle, Versailles n’aura de cesse de renforcer le parti français en Corse dans le cadre d’un "grand jeu" méditerranéen où l’Anglais, fatalement, est toujours présent [11]. Au demeurant, les quatre députés corses élus aux États généraux de 1789 demanderont ce rattachement à titre officiel et définitif, ce qui sera accordé au nom du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Cerise sur le gâteau : c’est Pascal Paoli qui devient chef de l’exécutif corse (présidence du conseil général du nouveau département).
D. Le territoire français en 1789.
Lors du déclenchement de la
Révolution, le territoire du royaume se présente comme suit : A la veille de la Révolution, la superficie du royaume de France était légèrement supérieure à 526000 km2 (551000 km2 aujourd'hui). Mulhouse, Montbéliard, la Savoie, le comte de Nice étaient hors des frontières. Le comté de Montbéliard appartient toujours à la famille des Wurtemberg qui y avait introduit le luthérianisme. La république de Mulhouse, cité-État, relève de la Confédération helvétique. Là aussi la réforme fut introduite, dans sa variante zwinglienne. Avignon et le Comtat Venaissin formaient une enclave pontificale dans le Royaume mais la ville d’Orange (visible sur la carte) est française depuis 1713. Par contre, plusieurs territoires aujourd'hui étrangers appartenaient au royaume. Mariembourg et Philippeville, acquises aux traités des Pyrénées seront conservées en 1814 mais perdues en 1815 (province belge de Namur aujourd’hui). Sarrelouis est également perdue en 1815 ainsi que Landau, toutes deux fortifiées par Vauban. D'ailleurs, la frontière n'était alors pas conçue avec précision comme une ligne de démarcation absolue entre la France et ses voisins. Par exemple il paraissait normal que le duc de Bouillon fût un prince souverain bien que les habitants de son duché fussent sujets du roi de France. La citadelle de Bouillon, sur la Semois affluent de la Meuse, était la "clé des Ardennes" selon Vauban. De l'évêché français de Vence dépendaient plusieurs paroisses du comté de Nice tandis que des paroisses françaises étaient rattachées à l'évêché de Tournai (Pays-Bas autrichiens). Par ailleurs des princes allemands, "les princes possessionnés", possédaient des terres en Alsace. Les 83 départements http://plaque.free.fr/f_rec7.html
= carte des 83 départements. fig.11. La création du département est une des plus belles réussites de la Révolution française. La plupart existent toujours dans leurs limites intactes de 1790. Sur cette carte-document -et celle plus lisible que je viens de rajouter- on relèvera les différences suivantes avec aujourd’hui. Les deux départements corses de Golo et Liamone ont été conçus en 1793 et réalisés en 1793. L’île sera réunifiée en 1811 et ce jusqu’en 1976. L’unique département de Rhône-et-Loire correspondant à l’ancienne Généralité de Lyon. Scindé en deux après la révolte fédéraliste lyonnaise afin de soustraire le Forez à l’influence de Lyon (1793). L’absence du département de Tarn-et-Garonne, crée en 1808 seulement. L’appellation de "Comtat Venaissin". A la date où le document a été réalisé, le département de Vaucluse n’est pas encore créé. Il faudra attendre la solution au problème d’Avignon, papale, qui deviendra française après la tenue d’un referendum au suffrage universel masculin. Le 25 juin 1793, la Convention nationale française prit un décret « relatif à la formation d'un 87ème département, sous la dénomination de département de Vaucluse ». Le département de Vaucluse fut ainsi définitivement constitué par la réunion de la cité-État d'Avignon, du Comtat Venaissin, incluant l'enclave des papes dans la Drôme devenue le canton de Valréas, les principautés d'Orange et de Mondragon, la viguerie d'Apt et le comté de Sault. Le nouveau département se vit supprimer cinq évêchés sur six : Carpentras, Cavaillon, Apt, Orange et Vaison, seul resta l'archevêché d'Avignon[12]. autres différences avec aujourd'hui : - La non-intégration immédiate de
Mulhouse et de Montbéliard. les taches blanches en Alsace-Lorraine (carte ci-dessous) qui correspondent aux "possessions" de princes allemands et que la Révolution rattachera à la France. - L’absence de la Meurthe-et-Moselle créée en 1871 après la prise de l’Alsace-Moselle par les Allemands bismarckiens. En 1790, on avait créé la Meurthe. - La Seine totalement enclavée dans le département de Seine-et-Oise. - Le Var, limité à l’est par le fleuve éponyme. Quand sera annexé le comté de Nice, on prendra l’arrondissement de Grasse au Var, ce qui donnera une superficie plus convenable au département des Alpes-Maritimes. Cela donnera lieu à l’incongruité bien connue : le fleuve Var ne se trouve pas dans le Var ! - Enfin, relevons les dénominations comme "inférieure" ou "basse" qui seront supprimées sous la pression des lobbies touristiques. Question d’image !... 1ère partie de ce travail : Formation territoriale de la France (1ère partie). Des origines à la fin du XV° siècle. [2] Un ouvrage à cornes est une fortification consistant en un ouvrage avancé hors du corps de la place, et qui est composé d'une courtine et de deux demi-bastions. Ce type d'ouvrage est un élément de la fortification bastionnée et applique les principes du tracé à l'italienne. [3] Le cinquième côté du pentagone du bastion c’est l’ouverture sur la ville défendue, c’est la « gorge ». Définition donnée par l’association Vauban : "le bastion est un ouvrage de forme pentagonale et de profil remparé dont l'artillerie des deux flancs flanque les fossés et celle des deux faces tire sur la campagne. Le fossé est précédé d'un glacis, en pente descendante vers la campagne, qui protège la crête du bastion bien moins élevé que les anciennes tours médiévales". [4] "Radial" vaut ici pour "rayon". Comme les rayons d’une roue de bicyclette. [5] Construction du "plan-relief" : Construites en bois et en carton, ces maquettes étaient destinées à présenter le projet de construction au Roi. Cependant, elles n'avaient pas que cette fonction. Si une place était prise ou détruite par l'ennemi, cela permettait d'en garder la trace et si elle était reprise, le plan-relief servait comme base de travail pour apporter des améliorations. En raison de leur importance militaire, ces maquettes étaient à l'époque classées "secret-défense". Depuis 1927, la collection est classée monument historique et conservée, à Paris, au musée des Plans en relief. [6] Tenaille : Dans l'architecture classique et moderne, dehors bas placé devant la courtine d'un front bastionné et formé de deux faces en angles rentrants vers la campagne, qui sont généralement sur le même alignement que les faces des demi-bastions d'encadrement. Un croquis vaut mieux qu’un long discours. [7] Ouvrage cité, § IV : "des sondages sont-ils utiles ? ". [8] La couronne royale de Pologne était élective. Charles XII de Suède avait les moyens de faire voter pour son candidat… [9] Lire l’article très détaillé de Wikipaedia "Stanislas Leszczinski". [10] Bar-le-Duc, sur la Meuse. [11] On l’a vu au siège de Toulon… (cf. 3° partie de ce travail). [12] Source : Wikipaedia. NB. : Cette prolifération d’évêchés sous l’Ancien régime est due aux papes d’Avignon qui s’entouraient de protégés tout autour d’eux. Elle explique aussi le nombre élevé de villes dans le département du Vaucluse car un évêché faisait vivre des centaines de personnes sans compter les emplois induits (jpr). voici également ce que la France a évité : Bibliographie : A. Blanchard, Vauban, Fayard. P. Chaunu, la civilisation de l'Europe classique, Arthaud. F. Braudel, L'identité de la France, tome 1. François Lebrun, la face cachée de Vauban, revue L'Histoire, n°61, novembre 1983. Autres liens : Citadelle de Lille http://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9bastien_Le_Prestre_de_Vauban http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Coupe_fortification_vauban_%28french%29.svg http://fr.wikipedia.org/wiki/Citadelle_Vauban http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Fortyfikacje.jpg = croquis vocabulaire http://www.vauban.asso.fr/glossaire.htm |