Échec majeur de l’Assemblée de
Francfort, l’unité allemande est réalisée par Bismarck, mais avec ses méthodes
à lui. Malicieusement, celui-ci n’hésitera pas à utiliser des moyens "révolutionnaires". Voir aussi le bilan de l’échec de 1848 dans l’article : Printemps des peuples : 1848, 2011 ? Ainsi que l’évolution de la carte politique allemande dans l’article : L’empire allemand et ses nationalités en 1914
L’Allemagne, « expression géographique » Malgré l'échec cinglant/sanglant de la révolution de 1848-49,1848 - 1849 en Allemagne. 1ère partie : LE CAS PRUSSIEN le désir d'unité nationale demeure. Il y a à cela une base matérielle solide : depuis deux décennies, la plupart des États allemands (il y en a 39, je le rappelle) sont unis par le Zollverein, l'union douanière, dont l'Autriche s'est exclue. En outre, le décollage économique s'effectue, et les années 1850' sont une période d'expansion, une phase A d'un cycle Kondratiev. La multiplication de la production et des échanges rendent insupportable le particularisme allemand, c'est-à-dire le système de la Kleinstaaterei. Voici comment F. Engels, ami de Marx mais également patron d'industrie, voit cet émiettement, issu tout droit du Moyen Age : « Le provincialisme allemand avec ses multiples législations différentes du commerce et des métiers devait bientôt devenir une entrave insupportable à (l ') industrie et au commerce. Tous les deux kilomètres un droit commercial différent, partout des conditions différentes dans l'exercice d'un même métier, ( …) et avec tout cela les nombreuses législations locales diverses, les limitations du droit de séjour qui empêchaient les capitalistes de lancer en nombre suffisant les forces de travail disponibles sur les points où la terre, le charbon, la force hydraulique et d'autres ressources naturelles permettaient d'établir des entreprises industrielles ! La possibilité d'exploiter librement la force de travail massive du pays fut la première condition du développement industriel (…). En outre, dans chaque État, dans chaque petit État, autre monnaie, autres poids et autres mesures souvent de deux ou trois espèces dans le même État. Et de ces innombrables monnaies, mesures ou poids, pas un seul n'était reconnu sur le marché mondial. Est-il étonnant dès lors que des commerçants et des industriels, qui échangeaient sur le marché mondial et avaient à faire concurrence à des articles d'importation, dussent faire usage encore des monnaies, poids et mesures de l’étranger ; est-il étonnant que le fil de coton dût être dévidé en livres anglaises, les tissus de soie fabriqués au mètre, les comptes pour l’étranger établi en livres sterlings, en dollars et en francs ? et comment pouvait-on réaliser de grands établissements de crédit dans ces régions monétaires restreintes, ici avec des billets de banque en gulden, là en thalers prussiens, à côté en thalers-or, en thalers à «deux tiers», en marks-banque, en marks courants, à vingt, vingt-quatre gulden, avec les calculs, les fluctuations infinies du change ? Un droit civil allemand, l'entière liberté de domicile pour tous les citoyens de l'Empire, une législation industrielle et commerciale unique, ce n'étaient plus là les rêveries patriotiques d'étudiants exaltés; c'étaient désormais les conditions d'existence nécessaires de l'industrie. On voit par là comment les aspirations à une «patrie» unique avaient un arrière-plan très matériel »[1]. La bourgeoise fut incapable de faire cette autre révolution nationale, c'est-à-dire cette unité qui eût fait entrer l’espace allemand dans la modernité capitaliste. Bismarck va s’en charger.
La "révolution bismarckienne" C’est Engels lui-même qui utilise cet oxymore. Paradoxe, en effet, quand on sait que le premier ministre de Prusse n’est autre qu’un hobereau de la Vieille Marche de Brandebourg, Otto-Edward-Léopold, seigneur de Bismarck - Schönhausen. Bismarck arriva au pouvoir pour résoudre un conflit entre le landtag prussien et le roi Guillaume Ier. Les députés libéraux refusaient le budget militaire. Autrement dit, ils refusaient de se donner les moyens militaires de réaliser l'unité allemande que, par ailleurs, ils exigeaient dans le pays via une ligue bourgeoise, la Nationalverein [2]. Alors qu'on sait qu'ils refusaient aussi de se donner la force du peuple en armes, qui les effrayait encore plus. Contradictions. Bismarck appelé par le roi, fait valoir que la raison d’État prime sur tout et engage les crédits sans avis du parlement. Passage en force. On trouvera dans n'importe quel manuel scolaire le récit de la réalisation de l'unité allemande. Voici ce qu'il faut retenir pour notre propos : - Bismarck saisit d'abord l'opportunité de l'affaire du Schleswig-Holstein : 1864, L’indicible question des duchés "danois". - Bismarck détruit l'ordre féodal maintenu au traité de Vienne en 1815, il expulse l'Autriche de la Confédération allemande qui groupait 39 États (bataille de Sadowa, il simplifie la carte politique en éliminant trois États monarchiques de droit divin : Hanovre, Hesse-Cassel et Nassau (lire dans l’article sur la révolution de 1848-49 la lettre du roi de Prusse qui refuse la couronne offerte par l’Assemblée de Francfort1848 - 1849 en Allemagne. 2ème partie : L'Assemblée nationale de Francfort), États qu'il annexe purement et simplement ainsi que la ville-État de Francfort-sur-le-Main. La Prusse est maintenant d'un seul tenant de Königsberg au Rhin. - il organise une confédération d'Allemagne du nord avec deux chambres. Celle qui représente les populations - Reichstag- est élue au suffrage universel, masculin, secret, direct (alors que la Prusse garde son système des « Trois classes »). Bismarck "octroie" le suffrage universel au peuple allemand. C’est « la révolution par le haut ». - après la victoire contre la France, l'Empire allemand, réunissant 26 États, est proclamé (à Versailles, comme on sait). Bismarck en sera le chancelier, nommé par l'empereur qui est aussi le roi de Prusse. Le régime n'est pas parlementaire : le chancelier est responsable devant l'empereur. L' Allemagne est réformée économiquement de fond en comble : « Droit civil commun et liberté de circulation sur tout le territoire confédéral, droit général de citoyenneté, législation nationale pour l’industrie, le commerce, les douanes, la navigation, la monnaie, les poids et mesures, les chemins de fer, les voies fluviales, les postes et télégraphes, les patentes, les banques, la politique extérieure tout entière, les consulats, la protection du commerce à l’étranger, la réglementation de la médecine, le droit pénal, la procédure judiciaire, etc.… On légiféra rapidement - et, dans l'ensemble, d'une manière libérale - sur la plupart de ces objets. On supprima - enfin ! - les pires effets du système des petits États (Kleinstaaterei), les entraves les plus tenaces à l'évolution capitaliste d'une part, et aux visées hégémoniques de la Prusse de l’autre. Mais ce ne fut pas une conquête marquant une date dans l'histoire universelle, …, ce n'était qu’une imitation, bien tardive et imparfaite, de ce que tous les autres pays civilisés avaient adopté chez eux depuis longtemps».[3]. L’affaire fut bouclée politiquement lorsque Bismarck présenta devant le landtag prussien une loi lui valant quitus pour l’ensemble des exercices budgétaires exécutés sans accord des députés. Ceux-ci votèrent la loi : Bismarck était vainqueur sur toute la ligne ! Les députés bourgeois acceptèrent leur passage au second plan et créèrent même un nouveau parti : le parti National-libéral dont le programme consistait à soutenir la politique du Premier-ministre (de Prusse) et Chancelier d’Empire. La bourgeoisie allemande n'aura pas de politique autonome avant 1918. C'est ainsi que Bismarck, parangon du hobereau conservateur, monarchiste et militariste, réalise la plus belle "révolution par le haut" que l'Allemagne ait connue. La noblesse terrienne est-elbienne garde les leviers de commande, elle garde l'armée et la haute administration. Le capitalisme se développe en Allemagne sans que la bourgeoisie participe au pouvoir politique. Concernant l'armée, la nouvelle constitution lui préserve des crédits qui n'ont pas besoin d'être votés par le Reichstag et elle est immédiatement sous les ordres de l'empereur. Bismarck a fait de nécessité vertu : tout son être se hérissait lorsqu’on lui parlait de suffrage universel. Mais il a compris que l’unité allemande était obligée, nécessaire, et que le suffrage universel pouvait être le moyen de faire passer sa politique. Engels parle à ce sujet du bonapartisme de Bismarck, parce que, comme son modèle, ce dernier utilise une technique "de gauche" pour mieux garder le pouvoir à droite, les élections françaises ayant montré que les paysans pouvaient largement voter pour les Conservateurs. Et c’est ainsi que la noblesse va rester la classe dominante en Allemagne, sinon économiquement mais sur les plans idéologique et politique.
La noblesse, l'économie, l’armée et l’État. Il est très difficile de parler de la noblesse allemande. Les choses sont bousculées par rapport à notre noblesse française dont on sait -un peu mieux- ce qu’il est advenu après 1789, la nuit du 4 août et l’abolition des privilèges, après Bonaparte ; ce dernier déclarant -son code civil sous le bras- "chaque français a maintenant dans son berceau son bâton de maréchal ", à chacun de montrer ses mérites pour y accéder alors que, sous l’Ancien Régime, les privilèges lui en interdisaient l’accès. .L’évolution en Prusse historique Pas de 1789 en Prusse, on a vu Frédéric II protéger sa noblesse et garantir ses privilèges. H. Brunschwig insiste fort pour montrer qu’à la fin du XVIII° siècle, « à l’est de l’Elbe, le noble conserve son prestige et continue à jouer son rôle traditionnel. (…). Il est le maître des campagnes ». Les réformes effectuées à partir de 1806 ont aboli le servage, les paysans purent racheter les droits féodaux mais les sommes à rembourser étaient telles que les paysans donnèrent une partie de leur tenure ce qui élargissait les propriétés du noble. Le marché de la terre devint libre. L’évolution du statut du paysan fait que l’agriculture nobiliaire est-elbienne a suivi une évolution que Lénine qualifia de "prussienne" le mot même utilisé par l’historien français Crouzet lors d’un colloque tenu à Toulouse. Pour l’un, c’est le passage direct du féodalisme à la grande propriété capitaliste sans l’étape du morcellement et de la formation d’une petite paysannerie libre comme en France, pour l’autre, c’est la voie qui aboutit à la création d’une agriculture qui, techniquement, a été progressive. À l’Est de l’Elbe, le noble reste au pouvoir, il est devenu capitaliste de la terre même si ses ouvriers -qui ne sont plus des serfs - ne sont pas tout à fait des ouvriers car ils sont soumis à des règlements particuliers. Ainsi, en Prusse historique, « les serviteurs doivent se soumettre à tous les ordres du maître et accepter les dispositions qu’il prend. (…). Les serviteurs ne peuvent résister à leur maître que dans le seul cas où leur vie ou leur santé sont en danger immédiat »[4] Surtout, les nobles pouvaient
embrasser n’importe quelle profession sans déchoir. "Là se trouve sans doute la véritable révolution d’octobre (sic) de Stein"[5].
Il y a là une différence fondamentale avec ce que fut la noblesse française,
avant la Révolution, qui ne pouvait accepter de déroger à ses obligations
inhérentes à ses titres. Le noble prussien, en revanche, put s’ouvrir à la
révolution agricole, c’est-à-dire à la révolution commerciale, il put investir
pour transformer et valoriser les produits de sa terre : sucreries pour la
betterave, malterie et brasserie pour les céréales et le houblon... Il peut
aussi exploiter le sous-sol de ses propriétés si celui-ci recèle quelque gîte
métallifère, etc.… Bref, la noblesse allemande reste un acteur économique en
plus de son rôle politique et militaire dont elle n’a jamais été dépouillée. le ruban blanc : la campagne prussienne à la veille de 1914 . Primus inter pares, Bismarck nous fournit un cas d’école.
Le prince de Bismarck en ses terres. Bismarck qui possédait déjà Kniephof et Schönhausen, acquit en 1867, la propriété de Varzin, en Poméranie grâce à une dotation spéciale offerte par le landtag de Prusse. Il s’y trouvait à la fois des terres arables affermées et d’immenses hêtraies-chênaies. Bismarck fait construire une distillerie et une usine de pâte à papier qui prit rapidement une taille industrielle. Bismarck confia la direction de la fabrication du papier à Behrend, un ami de Bleichröder [6], rhénan de Cologne qui obtint les commandes de la Poste et des Chemins de fer prussiens. Bismarck s’ouvrait à l’étranger avec des exportations de bétail et de boiseries pour les galeries de mines. Friedrichsruhe, près de Hambourg, encore plus vaste que Varzin fut acquise en fin de vie. On voit donc que Bismarck était à la fois céréaliculteur et éleveur, forestier et fabricant de papier, vendeur de bois de qualités différentes, distillateur, etc.… Bref, des préoccupations de chef d’entreprise, de bourgeois capitaliste. Très bonaldien, Bismarck pense que l’aristocratie est au service du roi gratuitement. Mais il faut bien vivre et, à vrai dire, une petite fortune personnelle n’est pas à dédaigner "aussi, sommes-nous bien obligés d’être si près de nos sous et de défendre nos intérêts personnels" dit-il (cité par Richter). Les intérêts personnels de l’aristocratie est-elbienne, à proprement parler ses intérêts de classe, sont menacés par les progrès des transports et des échanges qui font venir à moindre coût les blés russes et américains. Bismarck est au cœur du sujet avec ses propriétés. Il opte résolument pour le protectionnisme qui permettra d’écouler sur le marché allemand en pleine expansion les coûteuses céréales de la Prusse de l’Est. L’agriculture protégée rejoint le camp de l’industrie protégée. C’est « l’alliance de la grande propriété foncière et de l’industrie ». C’est l’époque des cartels, du partage du marché national entre soi, de la lutte commerciale contre l’étranger parti bien avant l’Allemagne dans la course à la conquête du monde, c’est l’époque du nationalisme mercantile qui deviendra nationalisme tout court, « pour le malheur du pays » regrette W. Richter. Ce qui est vrai pour Bismarck est
vrai pour la plupart de ses amis Junkers.
Ils sont ainsi impliqués dans la révolution industrielle et ne peuvent rester
étrangers à la vie économique. Certes, la bourgeoise deviendra progressivement
un plus gros propriétaire foncier que l’aristocratie, mais la noblesse
est-elbienne reste la classe dominante. Noblesse et haute fonction publique L’absence de révolution bourgeoise fait qu’au tournant du XX° siècle, nous observons, avec Marie-Bénédicte Vincent, la situation suivante, sachant que la population noble représente en Prusse 0,2% de la population totale [7] : 30% des hauts fonctionnaires sont nobles, pourcentage analogue à ce que l’on observe dans l’armée au sein de laquelle, en 1914, 30% des officiers prussiens sont nobles. Ces fonctionnaires nobles sont protestants à plus de 90% et sont « issus majoritairement des provinces les plus anciennes de la Prusse : Brandebourg, Poméranie, Silésie ». La Prusse est administrativement divisée en douze provinces, elles-mêmes divisées en 36 districts, subdivisés en 540 arrondissements ruraux. Onze présidents de province sont nobles, vingt-quatre présidents de district sont nobles (67%) et 56% des 540 landräte le sont aussi. Deux préfets de police sur trois sont nobles. S’il est vrai que les Nobles trustent ces fonctions de représentation où ils font sonner leur particule (H. Brunschwig) (et, rajouterais-je claquer leurs talons), les bourgeois sont davantage représentés là où la compétence pointue est de mise : il n’y a "que" 13% de nobles dans les ministères et 17% dans les tribunaux administratifs. G. Badia nous fournit d’autres chiffes concernant l’armée. Au niveau des états-majors, le pourcentage de nobles est de 87% dans la cavalerie et de 41% dans l’artillerie (laquelle exige des connaissances en mathématiques et en balistique). De manière générale, plus de la moitié des hauts fonctionnaires sont issus des couches les plus liées à la monarchie prussienne : propriétaires terriens nobles, hauts fonctionnaires, officiers. Et les autres ? « Ils sont intégrés au système monarchique au terme d’un processus de socialisation passant par les corporations étudiantes, le service militaire, le mariage dans les milieux traditionnellement liés au roi (de Prusse) et l’octroi de titres honorifiques ayant rang de cour » [8]. L’objectif est d’intégrer le fonctionnaire non-noble dans le système de valeurs qui en fera un défenseur attitré de la monarchie et donnera de la sincérité au serment de fidélité qu’il va prêter à la personne du souverain. De tout cela, il résulte que les hauts fonctionnaires prussiens sont, politiquement, solidement ancrés à droite. Ils sont conservateurs. Le parti conservateur représente les junkers prussiens au Reichstag. Ils sont pour ce que, dès Luther, on appelle l’Obrigkeitsstaat que M.-B. Vincent définit ainsi : « ordre étatique autoritaire qui place les fonctionnaires au-dessus du peuple dont la participation politique est exclue ». J’ai dit ce que Luther pensait du rôle du prince, de l’État. C’est avec les "grands" Hohenzollern que cette haute fonction publique est née, que la monarchie prussienne est devenue « administrative » en quelque sorte[9]. M.-B. Vincent estime que « cette préférence pour l’État autoritaire remonte au XVIII° siècle - Roi-sergent et Frédéric II - quand le développement de la bureaucratie est associé à la monarchie absolue ». Hegel, professeur à l’université de Berlin en 1818, s’était fait l’idéologue de cette caste tout en tirant les leçons de l’expérience frédéricienne : "Si, par peuple, on veut désigner ce qui n’est ni le prince ni les fonctionnaires, on doit dire que le peuple est tout à fait impropre à déterminer quels sont les vrais intérêts de l’État. Le peuple, c’est la partie de l’État qui ne sait pas ce qu’elle veut. Les hauts fonctionnaires sont bien plus au courant des besoins de l’État et peuvent bien mieux y pourvoir que le parlement, et même sans le parlement"[10]. Cette intime conviction d’incarner la continuité de l’État monarchique et les intérêts du pays habitera les hauts-fonctionnaires prussiens non seulement jusqu’en 1918, date de la révolution républicaine, mais aussi durant toute la République de Weimar. Voilà le bilan immédiat et lointain de la victoire de Bismarck. Il y avait deux méthodes pour réaliser l’unit allemande celle de l’Assemblée nationale de Francfort, échec piteux, et celle de Bismarck, "par le fer et par le sang". Il a réussi, c’est donc qu’il avait raison. Lourd héritage.
Voir aussi le bilan de l’échec de 1848 dans l’article : Printemps des peuples : 1848, 2011 ? Ainsi que l’évolution de la carte politique allemande dans l’article : L’empire allemand et ses nationalités en 1914 filmographie sur ce site : le ruban blanc : la campagne prussienne à la veille de 1914 de M. Haneke
[1] F. ENGELS, le rôle de la violence dans l'histoire. [2] ENGELS traite de cette question dans une brochure publiée à Berlin, en 1865, la question militaire prussienne et le parti ouvrier allemand, reproduite in extenso dans Écrits militaires. [3] F. ENGELS, dans le recueil Écrits militaires ; ou dans le rôle de la violence…. [4] Cité par G. BADIA, vol. I de son Histoire de l’Allemagne contemporaine. La réglementation du Gesindeordnung faisait, par exemple, que les domestiques n'avaient pas le droit de porter plainte contre leurs maîtres devant les tribunaux. Les seigneurs avaient latitude d'infliger des amendes à leurs ouvriers agricoles, de les congédier sans indemnité, etc... [5] KERAUTRET, Histoire de la Prusse. Stein accéda au pouvoir en octobre 1807. [6] Gerson von Bleichröder (1822 -1893) banquier allemand qui accompagna/finança toutes les aventures de son ami chancelier Bismarck, depuis la guerre jusqu’à, on le voit ici, ses affaires privées. Pour Behrend, je précise « rhénan de Cologne » car on a là un raccourci de l’alliance nécessaire - qui se nouera au plan du Reich entier - entre la bourgeoisie rhénane et l’aristocratie prussienne. [7] M.-B. VINCENT, Les élites administratives en Prusse …. [8] M.-B. VINCENT. [9] Je fais allusion à l’expression utilisée par les historiens français qui parlent, pour notre pays, du passage de la monarchie féodale à la monarchie administrative. [10] HEGEL, Principes de la philosophie du droit, d’après le § 301. |