Je réponds à l’appel de lecteurs avignonnais. Condoléances d’abord pour ce score désastreux du FN, même dans les « hautes terres » de l’est du département. Heureusement, Avignon sauve l’honneur et réalise de bons scores pour la gauche et même -surtout- le Front de gauche (FdG). Je rappelle que pour lire les résultats électoraux d’Avignon, il faut avoir sous les yeux la carte de la ville intra-muros lien : LE F.N. : CAS DU VAUCLUSE (4ème PARTIE), Avignon.
Résultats pour la ville Dans la ville d’Avignon, Jean-Luc Mélenchon arrive quatrième avec le score très honorable de 13,46% soit un score supérieur à sa moyenne nationale : 11,1%. Le score de Front de Gauche est encore meilleur au premier tour des législatives. En France métropolitaine, le FdG recule de 11,1 à 7,1%, mais à Avignon, il passe de 13,46 à 15,85% soit un gain de 2,4%. Le FdG avait un bon candidat : M. Castelli, conseiller général d’Avignon-sud. Avignon n’est pas la seule ville de la circonscription. Il faut lui adjoindre les villes de banlieue que sont Le Pontet -port fluvial avec une zone industrielle- et Morières-Lès-Avignon, également très ouvrière. Sur l’ensemble de la circonscription, M. Castelli obtient 14,8%, inférieurs aux chiffres d’Avignon à cause d’un score désastreux au Pontet où l’héritier du criminel de l’attentat du Petit-Clamart, candidat du FN, obtient un score très élevé [1].
Résultats pour Avignon intra-muros Dans les articles précédents, j’ai montré ce qui différencie les faubourgs construits hors les murs de l’enceinte du XII° siècle. Tout oppose les faubourgs de la Carreterie au nord-est et ceux de Raspail - Vernet au sud-ouest. La sociologie et les traditions historiques ne sont pas les mêmes. Le tableau suivant donne les chiffres du 1er tour de la législatives de juin 2012. Notons d’abord que sur l’intra-muros, Castelli du Front de Gauche réalise un score excellent : 16,7% (col.4) soit 2,4 fois plus qu’au national. Le quartier de la Carreterie vote aux bureaux 102 et 103. Raspail - Vernet c’est 451 à 453. J’ai isolé ces bureaux de vote dans les calculs (colonnes 5, 9 et 11). Comme tous les partis autoritaires et fascisants, le FN a la même influence chez le salariat modeste et chez la bourgeoise patronale, dans les quartiers de droite et dans les quartiers de gauche (col.11). En revanche le caractère de classe du front de Gauche et de l’UMP s’exprime par le différentiel d’influence dans ces deux types de quartier. Les bureaux 102 et 103 donnent 19,96% à M. Castelli, loin devant le FN (16,5%). Castelli arrive second devant la candidate de droite. Les trois partis qui peuvent être classés à gauche (FdG+PS+V) obtient dans ce faubourg du nord-est, 55,2% contre 35,5 à la somme UMP - FN. Il en va tout autrement à Raspail - Vernet. Ici, la droite fait plus du double que chez les manants du nord-est. La palme d’or revient au bureau 452 qui donne 44,6% à la droite. 451 est pas mal non plus avec 39,8% à la droite et 19,2 au FN. Dans ces quartiers huppés, on constate que le FN est loin de faire de la figuration : une bonne partie de la classe dominante vote pour lui. Alors que les quartiers éduqués par une lointaine présence communiste s’éloignent de lui. A Raspail-Vernet, droite et extrême-droite font 56,8% et la gauche plurielle, comme on ne dit plus, 35,8.
Source : établi à partir des chiffres de LA PROVENCE, édition d’Avignon.
[1] A cet égard, si le hasard et la nécessité faisaient se rencontrer au second tour, Castelli et Bougrenet de la Tocnaye, il faudrait demander à Mr Copé s’il appliquerait la règle du "ni-ni". Il faut avoir balancé par le bastingage tout l’héritage du gaullisme pour trouver des « valeurs communes » entre l’UMP et le FN. |