Habermas dénonce le « châtiment » infligé aux Grecs. Dans le quotidien britannique The Guardian, le philosophe Jürgen Habermas, figure de l’École de Francfort, étrille la grande coalition allemande à l’attaque de la Grèce et du gouvernement Tsipras. « Je crains que le gouvernement allemand, incluant sa branche sociale-démocrate, n’ait dilapidé en l’espace d’une nuit tout le capital politique qu’une Allemagne meilleure avait accumulé depuis un demi-siècle », déplore le penseur, élève de Theodor Adorno et figure des révoltes étudiantes en Allemagne à la fin des années 1960. Et d’ajouter : « Forcer le gouvernement grec à donner son accord à un fonds de privatisation économiquement discutable et éminemment symbolique ne peut être compris que sous l’angle d’un châtiment décrété contre un gouvernement de gauche. »
lire ici l'analyse d'ATTAC-FRANCE : https://france.attac.org/newsletter/aucun-avenir-ne-peut-etre-bati-sur-les-decombres-de-la-grece et aussi http://www.humanite.fr/yanis-varoufakis-met-en-lumiere-les-appetits-des-liquidateurs-de-la-grece-579513 DÉFAITE NATIONALE Le 14 juillet 1789 symbolise la Révolution, la révolution radicale. Cette année il est marqué par la capitulation du gouvernement grec, chargé de l’héritage trop lourd des gouvernements UMPS grecs qui l’ont précédé et menacé - il avait le revolver sur la tempe, disent les médias - par le MEDEF européen fanatisé par le Franc fort de Francfort, franc devenu Euro avant de devenir Mark. Bref, c’est le deuil. Jamais, la bourgeoisie européenne n’a été autant visible sur nos écrans que ces derniers jours. Tout cet appareil d’apparatchiks qui s’agitaient pour pressurer le vaillant Alexis Tsipras et son ministre Euclide (quel prénom magnifique !) allant jusqu’au baise-main pour Mme Lagarde, ces bourgeois
donnaient la nausée. Et des larmes.
***Le peuple grec aura au moins montré qu’il aura essayé. Quelle différence avec l’arrivée de Hollande à l’Élysée qui n’aura même pas fait éteindre une bougie là où Tsipras a soulevé la tempête ! Peut-être ces mots de Friedrich Engels pourront-ils nous aider : Une défaite après un dur combat est un fait d'une importance révolutionnaire égale à une victoire facilement remportée. Les défaites de Paris, en juin 1848, et de Vienne, en octobre, ont certainement plus fait pour révolutionner l'esprit du peuple de ces deux villes que les victoires de février et de mars. L'Assemblée et le peuple de Berlin auraient probablement partagé le sort de ces deux villes, mais ils seraient tombés glorieusement et auraient laissé derrière eux dans l'âme des survivants un désir de revanche qui, en temps de révolution, est une des plus grandes incitations à une action énergique et passionnée. Le peuple grec, défait, aura montré le chemin. Il laisse un désir de revanche qui incite à une action énergique et passionnée. Honneur à lui. Pour mieux comprendre à quoi fait allusion Engels : 1848 - 1849 EN Allemagne. 1ère PARTIE : LE CAS PRUSSIEN Faudra-t-il ressortir le Chant des Partisans ?Par Jean Ortiz. "Nous ne sommes pas loin d’une nouvelle « occupation » : d’une insupportable ingérence." Les
« négociations » entre le gouvernement, digne, courageux, de la Grèce
et le cynique (si inique) « Eurogroupe », ont définitivement fait tomber
les masques. L’Europe telle qu’elle fonctionne aujourd’hui, dominée par
le gouvernement allemand, qui a vassalisé la plupart des autres
membres, est bien l’ennemi des peuples. La botte impitoyable d’Angela
Merkel est celle du FMI, de la BCE, de Washington, et des relents de «
grande Allemagne » garante des diktats de la finance. Nous ne sommes pas
loin d’une nouvelle « occupation » : d’une insupportable ingérence. L’acharnement, la violence d’Angela Merkel pour mettre à genoux et
humilier le magnifique peuple grec, faire capituler Tsipras, relève d’un
mépris total de la démocratie et d’une attitude fascisante. Le rapport
des forces a permis certes un bras de fer, mais ses limites,
l’insuffisance de la solidarité, l’attitude caméléonesque du
gouvernement français, à triple face, franc comme un âne qui recule,
n’ont pas permis d’imposer le respect de la démocratie et de la
souveraineté. Mais rien ne sera plus comme avant.
Il fallait à tout prix punir, étrangler la Grèce, qui a eu
l’outrecuidance de mal voter, et donner un avertissement, un carton
rouge, à tous les peuples : il n’y a pas d’autre politique possible que
le sang, la sueur, les sacrifices pour les peuples, et l’enrichissement
indécent, immoral, de quelques uns. Le pape l’a dénoncé en Amérique
latine... Mais tous les François ne se ressemblent pas. Il n’y aurait
pas d’autres voies que « l’Europe allemande », la soumission aux
marchés, la soumission pour les salariés, les humbles... Désormais,
c’est encore plus clair.
Il y a des mensonges, des revers, qui peuvent et doivent devenir des boomerangs.
La « victoire » de Merkel est une victoire à la Pyrrhus. NON, NON,
NON à cette Europe là... Des millions d'hommes et de femmes partagent
aujourd'hui l'aspiration à une Europe des peuples.
Alors: TOUS GRECS ! « Chantez compagnons, dans la nuit la Liberté
nous écoute ». La servitude n’est jamais éternelle. William Shakespeare
disait en substance : tout captif porte dans sa main gauche la clef pour
se libérer. (13-VII-2015) LE MASQUE EST JETÉ : Martin Schulz veut un «gouvernement de technocrates» pour la GrèceLe fascisme mou est dans les starting-blocks. *** Où je montre que la presse d'aujourd'hui raisonne comme le presse d'extrême-droite en 1924 hostile au mur d'argent : L’extrême-droitisation des médias français : Tsipras, mur d'argent et referendumRéférendum en Grèce jeunes et moins jeunes Qu'est-ce
qu'un discours historique ? qu'est-ce qu'un discours dont l'histoire se
souviendra ? qu'est-ce que la grandeur, la morale, l’intérêt supérieur
d'un peuple et d'une nation ? qu'est-ce que le courage, la dignité et
l'honneur ? voici : « La décision prise hier par l’Eurogroupe de ne pas accéder à la requête du gouvernement grec, qui lui demandait de prolonger le programme de quelques jours afin que le peuple ait la possibilité de se prononcer par référendum sur l’ultimatum des créanciers, constitue un acte ― sans précédent dans les annales européennes ― remettant directement en cause le droit d’un peuple souverain à choisir démocratiquement, le droit suprême et sacré de tout peuple à exprimer son opinion. Cette décision a conduit aujourd’hui la Banque Centrale Européenne à ne pas augmenter la liquidité des banques grecques et a contraint la Banque de Grèce à proposer l’activation de mesures de fermeture temporaires des banques et de limitation des retraits bancaires. Il ne fait désormais plus aucun doute que cette décision a pour seul et unique objectif de faire pression par la voie du chantage sur la volonté du peuple grec et d’entraver le déroulement régulier du processus démocratique de référendum. Ils ne parviendront pas à leurs fins. Ces actes produiront le résultat exactement inverse de celui qui est escompté. Ils affermiront davantage encore le peuple grec dans sa volonté de rejeter ces propositions inacceptables, produites par la logique des mémorandums, et les ultimatums des créanciers. Mais une chose est sûre: le refus de ce prolongement de quelques jours et la tentative d’annulation d’un processus démocratique d’une importance majeure constituent, au regard de la tradition démocratique européenne, une offense et une honte immense. Pour cette raison, j’ai de nouveau envoyé aujourd’hui la demande de court prolongement en l’adressant cette fois au Président du Conseil Européen et aux 18 dirigeants des États-membres de la zone euro, ainsi qu’aux responsables de la Banque Centrale Européenne, de la Commission et du Parlement Européen. J’attends de connaître leur réaction immédiate à ce qui constitue une exigence élémentaire de démocratie. Eux seuls peuvent, toutes affaires cessantes, et éventuellement dès ce soir, inverser la décision de l’Eurogroupe et donner la possibilité à la BCE de rétablir l’alimentation des banques grecques en liquidité. Quoi qu’il arrive, cependant, les jours qui viennent exigeront de nous que nous fassions preuve de clairvoyance et de patience. Les dépôts des citoyens dans les banques grecques sont absolument garantis. Nous devons faire face aux difficultés qui pourraient survenir avec sang-froid et détermination. Plus nous ferons preuve de calme, plus vite nous les dépasserons et plus leurs conséquences seront bénignes. Nous avons aujourd’hui l’occasion de nous prouver à nous-mêmes et de prouver au monde entier que la justice peut l’emporter. Nous avons une fois de plus l’occasion historique d’adresser à l’Europe et au monde entier un message d’espoir et de dignité. Et rappelez-vous : en ces heures cruciales, où nous sommes tous appelés à nous hisser à la hauteur de notre histoire, nous n’avons peur que de la peur. Et nous ne la laisserons pas nous gagner. Nous réussirons. La dignité opposée par les Grecs au chantage et à l’injustice constituera, dimanche prochain, un message d’espoir et de dignité adressé à l’Europe entière. » Alexis Tsipras 28/06/2015, 21:00 ***
Le
peuple grec se prononcera dimanche 5 juillet lors d’un referendum
portant sur la question «Oui ou Non à l’accord proposé par les
créanciers.» Athènes, correspondance de Marie-Laure Koucoutsi (l'Humanité, 27 juin) Le Premier ministre Alexis Tsipras est rentré en urgence à Athènes vendredi soir, interrompant les négociations de Bruxelles, après avoir dénoncé la proposition « d’une austérité humiliante, étouffante, antidémocratique » faite par les partenaires-créanciers, chefs d’état et technocrates de l’Eurogroupe, du FMI et de la Banque Centrale Européenne. « Elle piétine la souveraineté de la Grèce ainsi que les principes d’humanisme et de solidarité qui ont inspiré création de l’édifice européen. » Alexis Tsipras a convoqué immédiatement un Conseil de crise, transformé vers 23h30 en Conseil des Ministres exceptionnel. Le Premier Ministre grec a ensuite prononcé une déclaration officielle invoquant l’âpreté et la durée des négociations, mais aussi la dignité du peuple grec et sa souveraineté nationale remises en jeu par la proposition des créanciers. « L’avenir de la jeunesse grecque est compromis par les mesures d’austérité proposées par les autorités de Bruxelles. » Il a conclu enfin que n’ayant pas de mandat électoral pour sortir de l’Union monétaire, il avait décidé avec l’unanimité de son Conseil de poser la question au peuple grec en referendum : accepter ou non l’accord des créanciers et ses conditions léonines, bien qu’il mette définitivement en péril la survie même du pays en violant les droits humains élémentaires. Tsipras s’est engagé à respecter la décision populaire pour donner ainsi l'exemple de la démocratie à cette Europe qui en a perdu le sens. « Nous prendrons cette décision de manière démocratique, pour nous, pour nos enfants, pour la dignité et la souveraineté de notre peuple.» Tsipras a annoncé qu’il allait demander aux institutions de prolonger encore quelques jours le pays, pour que les banques du pays fonctionnent jusqu’aux élections « et éviter une pression intolérable sur le droit du peuple grec à un choix démocratique ». S’étant clairement déclaré pour un NON sonore, Tsipras est rentré préparer la journée de samedi qui s’annonce chargée. L’un après l’autre, les ministres ont déclaré aux caméras de la chaîne publique ERT qu’ils appelaient à voter pour le non, les conditions inacceptables faites par l’Eurogroupe et les créanciers ne laissant pas d’autre choix. L’agence Bloomberg a aussitôt fait savoir que les banques grecques resteraient ouvertes lundi. De fait, les distributeurs sont déserts. Les bureaux du FMI avaient annoncé hier soir qu’un retard du remboursement de 1,7 milliard d’Euros au FMI mardi prochain « ne signifierait rien d’autre qu’un retard de paiement » et non une faillite, démentant l’annonce faite précédemment par Mme Lagarde. Pour les Grecs, le NON est le symbole de la résistance populaire du
pays au fascisme, puisque c’est cette réponse opposée à Mussolini le 28
octobre 1940, qui constitue le moto central de l’une des deux fêtes
nationales. « Je suis sûr que votre réponse honorera l’histoire de notre
pays. Rappelons ensemble à l’Europe qu’elle est la maison des peuples,
qui nous appartient comme nous lui appartenons. Pour la souveraineté et
la dignité de notre peuple ! » Tsipras, vendredi 26 juin 2015. (...) à lire et à diffuser d'urgence à tous vos amis. faisons boule de neige ! Document: l'intégralité des propositions grecques à la Commission Européenneà cueillir sur http://www.humanite.fr/document-lintegralite-des-propositions-grecques-la-commission-europeenne-578009 à cueillir aussi: ;http://blogs.mediapart.fr/blog/vicky-skoumbi/220615/lettre-ouverte-aux-dirigeants-europeens-halte-au-coup-d-etat-financier-athenes *** |