Mes divers articles s’inscrivent dans une série intitulée « l’actualité à la lumière de l’histoire » et dans mon livre, j’ai placé en exergue ce conseil de F. Braudel à Marc Ferro : "et n’hésite pas à reculer pour expliquer : plus tu recules dans le passé, mieux tu analyses".
Qu’est-ce que l’histoire peut bien apporter à la compréhension d’un
fait -somme toute mineur- comme la candidature non-communiste de 2012 ?
Je
tâche, actuellement, de conduire à sa fin la rédaction de mon second
livre, rédaction qui m’a amené à suivre le déroulement de nombreuses
révolutions de par le monde.
Ainsi ai-je rencontré les Lollards[1]
« Il
y eut, la révolte anglaise des Lollards (1381-1414), où l'on voit les
paysans du Kent et de l'Essex s'unir au peuple de Londres derrière le
prêtre John Ball ; c’est un épisode qui suscite une réflexion de longue
portée. "Bon peuple" déclare John Ball "ne
crois pas que rien ne puisse jamais aller bien en Angleterre, tant que
tout ne sera pas mis en commun et qu'il n'y aura plus ni noble ni
vilain, mais que nous serons tous d'une seule et même condition".
Les Lollards, révolutionnaires authentiques, ne faisaient que
matérialiser dans l'action les idées de John Wyclif, clerc d'Oxford, qui
écrivit, en 1374, dans son traité : "primitivement,
tous les biens créés par Dieu devaient être en commun. La preuve en est
la suivante : chaque homme devait être en état de grâce ; s'il est en
état de grâce, il est le maître du monde et de tout ce qu'il contient ;
d'où il sort que chaque homme doit être le maître du monde entier. Mais,
à cause de la multitude des hommes, cela ne peut arriver s'ils ne
tiennent toutes choses en commun. C'est pourquoi toutes choses doivent
être en commun". Wyclif est condamné pour hérésie en 1382. Les
Lollards engagent néanmoins la lutte : de la difficulté de l’Église à se
faire obéir ! Ces thèses audacieuses inspireront Thomas More. Les
hommes ont besoin d'utopie ».
Puis, il y eut les Hussites.
Les Tchèques furent dans un tout premier temps influencés par les thèses de Wycliffe : « la grâce n’est pas étrangère à la Seigneurie, elle en est la véritable base ».
Autrement dit, le seigneur, quel que soit son grade, n’a d’autorité
réelle que si celle-ci est fondée sur l’état de grâce, sinon il est
permis au peuple de contester la réalité de son pouvoir. Thèse
éminemment révolutionnaire. Les Hussites ont contesté la cupidité de
l’Eglise catholique romaine, altérée de pouvoir et de richesse surtout
depuis Innocent III. Ils ont lancé la prédication en langue nationale.
Ils ont combattu par la violence les indulgences que Jean XXIII[2] comptait
utiliser pour financer sa guerre contre le roi de Naples. Les Hussites
ont aussi exigé et appliqué la communion sous les deux espèces, ont nié
le droit de l’Eglise à posséder des biens de sorte que de nombreuses
sécularisations furent opérées par moult nobles et bourgeois. Tout cela,
on le retrouvera avec le luthérianisme.
Mais le hussitisme eut des prolongements après la mort - dans des conditions ignominieuses[3] - de Jean Huss. Il y eut d’abord le radicalisme pragois au caractère évident de révolution sociale. Puis le Taborisme est une tentative quelque peu naïve de société communiste : « ils
voulaient vivre dans l’imitation de l’Eglise primitive, et mettaient
tout en commun ; ils se nommaient tous frères, et l’un fournissait ce
dont manquait l’autre »[4].
Mais
ces communautés taborites expriment, en un sens, une révolution aboutie
qui va au bout de sa réflexion, de sa sincérité. Leurs existences
donnent l’essence de ce mouvement historique.
La philosophie de Thomas Münzer
Voici ce qu’en dit F. Engels :
« Il rejetait la Bible comme révélation tant unique qu'infaillible. La véritable révélation vivante c'est, disait Münzer, la raison (c’est moi qui souligne, JPR)[5]révélation
qui a existé de tous temps et chez tous les peuples et qui existe
encore. Opposer la Bible à la raison, c'est tuer l'esprit par la lettre.
Car le Saint-Esprit dont parle la Bible n'existe pas en dehors de
nous. Le Saint-Esprit, c'est précisément la raison. La
foi n'est pas autre chose que l'incarnation de la raison dans l'homme
et c'est pourquoi les païens peuvent aussi avoir la foi. C'est cette foi, c'est la raison devenue vivante qui divinise l'homme et le rend bienheureux. C'est
pourquoi le ciel n'est pas quelque chose de l'au-delà, c'est dans cette
vie même qu'il faut le chercher et la vocation des croyants est
précisément d'établir ce ciel, le royaume de Dieu, sur la terre. De même
qu'il n'existe pas de ciel dans l'au-delà, de même il n'y existe pas
d'enfer ou de damnation. De même, il n'y a d'autre diable que les désirs
et les appétits mauvais des hommes…».
« Sa
doctrine politique se rattachait exactement à cette conception
religieuse révolutionnaire et dépassait tout autant les rapports sociaux
et politiques existants que sa théologie dépassait les conceptions
religieuses de l'époque. De même que la philosophie religieuse de Münzer
frisait l'athéisme, son programme politique frisait le communisme, et
plus d'une secte communiste moderne, encore à la veille de la révolution
de mars (1848 en Allemagne, JPR),
ne disposait pas d'un arsenal théorique plus riche que celui des sectes
« münzériennes » du XVIe siècle. Ce programme (…) exigeait
l'instauration immédiate sur terre du royaume de Dieu, du millénium des
prophètes (…). Pour Münzer, le royaume de Dieu n'était pas autre chose
qu'une société où il n'y aurait plus aucune différence de classes,
aucune propriété privée, aucun pouvoir d'État autonome, étranger aux
membres de la société. Toutes les autorités existantes, si elles
refusaient de se soumettre et d'adhérer à la révolution, devaient être
renversées, tous les travaux et les biens devaient être mis en commun
et l'égalité la plus complète régner. »
Même aux Pays-Bas…
Geert Groote[6] (1340-1384) -contemporain des Lollards anglais et de John Ball- se rebelle contre les abus de l’Eglise, « exalte les vertus de pauvreté et de simplicité », prône « le partage des richesses et la prédication en langue vulgaire » et non plus en latin. Il fonda la communauté des « Frères de la vie commune » (De Voogd). Communauté enseignante dont Érasme fut l’élève. La Frise, qui s’était proclamée "immédiate d’Empire"[7] avait des velléités d’indépendance autant que ses paysans mutins qui luttaient contre l’injustice (révolte du "pain et du fromage"1491-1492).
Les Etats de Frise -l’assemblée provinciale- sont élus par les
propriétaires terriens au suffrage indirect, cas unique dans les 17
provinces. Mais un adage frison ne dit-il pas « every Frisian is a nobleman » ? Ces éléments expliquent le succès de l’anabaptisme au sein de son petit peuple :
"True
evangelical faith cannot lie dormant. It clothes the naked, it feeds
the hungry, it comforts the sorrowful, it shelters the destitute, it
serves those that harm it, it binds up that which is wounded, and it has
become all things to all people"[8].
Anabaptisme hérétique et pourchassé. Les Anabaptistes furent au premier rang des victimes de la sauvagerie répressive : « On ne saurait compter ceux qui furent torturés, brûlés ou exécutés, mais leur courage et la ténacité de ces émissaires restèrent inébranlables » écrit Engels et H. Pirenne confirme cette sentence : « Nulle confession n’a fourni autant de victimes à la répression de l’hérésie » .[9]
L’anabaptisme redynamise les Lollards…
L’édit des 39 articles est la constitution de l’Eglise anglicane. Ce n’est pas rien. « Toujours valable aujourd’hui » écrivait Roland Marx en 1976.
Et dans ce texte (sacré ?) on parle de choses aussi triviales que le
droit de propriété. En effet, l’article 38 dénonce nommément les
Anabaptistes, preuve manifeste de leur importance concrète dans les
villes et campagnes anglaises, preuve des sentiments révolutionnaires
qui habitent le peuple anglais durant cette première étape de la
Révolution. Il faut savoir d’abord que le maître J. Calvin a publié un
texte sévère et définitif sur les Anabaptistes de Genève et de la
Confédération helvétique : « Brievre instruction pour armer tous bons fidèles contre les erreurs de la secte commune des Anabaptistes ».Cela en 1544. Il fut introduit en Angleterre et traduit en langue vernaculaire en 1549. On voit donc la mobilisation des esprits contre la secte honnie.
Que dit l’article 38 ?
“Article XXXVIII: Of Christian men's good which are not common. The riches and goods of Christians are not common, as touching the right, title, and possession of the same, as certain Anabaptists do falsely boast; notwithstanding every man ought of such things as he possesseth liberally to give alms to the poor, according to his ability”.
Comme
on le voit, les biens des Chrétiens ne sont pas propriété commune, ce
sont les Anabaptistes qui divulguent cette grossière tromperie. Bien
entendu, chacun se doit en fonction de ses possibilités de faire un peu
l’aumône. Mais le substrat est clair : pas de communisme en Angleterre !
Les Diggers de Winstanley
Nous sommes ici en pleine révolution anglaise.
Le texte suivant est extrait de L’Etendard dressé des Vrais Niveleurs, qui est, si l’on en croit O. Lutaud, la réponse de G. Winstanley et treize amis co-signataires à The agreement of the people de Lilburne[10]. Mais le texte est adressé surtout « aux puissances d’Angleterre et à toutes les Puissance du monde ».
« Wheresoever
there is a people united by common community of livelihood into
oneness, it will become the strongest land in the world, for then they
will be as one man to defend their inheritance (…) Whereas on the other
side, pleading for property and single interest divides the people of a
land and the whole world into parties, and is the cause of all wars and
bloodshed and contention everywhere (…) But when once the earth becomes a
common treasury again, as it must, then this enmity of all lands will
cease, and none shall dare to seek dominion over others, neither shall
any dare to kill another, nor desire more of the earth than another »[11]
Pensée d’une incroyable lucidité.
Les
Diggers ? On connaît le "passage à l‘acte" de ces utopistes qui, un
jour d’avril 1649, se sont emparé de terrains communaux sur la colline
de St. George’s Hill (Walton-on-Thames, Surrey), constituant une communauté et ont entrepris de les bêcher avec leur outil (a dig),
les ensemencer et se partager la récolte. Il est vrai que l’Angleterre
vivait une pénurie de grains, voire une famine à cette date, et ce
passage à l’acte est parfaitement fondé. Nonobstant, les propriétaires
locaux les ont fait ultérieurement déguerpir manu militari, et ce, partout où l’expérience fut tentée. De tout cela, il reste le souvenir et les écrits de Winstanley.
Winstanley
est souvent cité comme communiste chrétien. Il est certainement déiste,
à coup sûr anticlérical. Mais sa démarche est matérialiste. D’une part,
il s’appuie sur les nécessités vitales, les besoins du peuple :
« The declaration of righteous law shall spring up from the poor, the base and despised ones and fools of the world »[12]
D’autre part, son Dieu est à l’image de la Raison qu’il vénère :
« (…)
Le riche dit au pauvre que ce dernier offense la loi de la Raison s'il
prend au riche ; or moi j'estime que cette loi est rompue si les riches
ont l'abondance grâce aux pauvres (...). Est-ce la lumière de la Raison
qui veut que certains accaparent tout ? (...), que le prêteur aille
emprisonner l'autre et le fasse mourir de faim au secret ? Est-ce la
lumière de la Raison qu'une portion de l'humanité aille tuer et pendre
l'autre, parce que cette dernière ne veut pas observer la même démarche ?
… ». Winstanley qui dit par ailleurs « la Raison est l’esprit qui noue toutes créatures ensemble » (cité par Lutaud).
Notre Babeuf et ses immortels "Égaux"…
«La
Révolution française n'est que l'avant-courrière d'une autre révolution
bien plus grande, bien plus solennelle et qui sera la dernière». Ni
«loi agraire», ni «partage des campagnes» ! «Nous tendons à quelque
chose de plus sublime et de plus équitable, le bien commun ou la
communauté des biens ! Plus de propriété individuelle des terres, la
terre n'est à personne. Nous réclamons, nous voulons la jouissance
communale des fruits de la terre : les fruits sont à tout le monde. Nous
déclarons ne pouvoir souffrir davantage que la très grande majorité des
hommes travaille et sue au service et pour le plaisir de l'extrême
minorité. Assez et trop longtemps moins d'un million d'individus dispose
de ce qui appartient à plus de vingt millions de leurs semblables, de
leurs égaux. Qu'il cesse enfin, ce grand scandale !... L'instant est
venu de fonder la République des Égaux. Les jours de la restitution
générale sont arrivés ». (extrait du Manifeste des Égaux, 1796).
Preuve
claire de la proximité des Égaux avec les couches populaires et leur
sensibilité à leurs problèmes : le gouvernement de la République qu’ils
se proposent d’installer « fera
disparaître le ver rongeur de l’inquiétude générale, particulière,
perpétuelle de chacun de nous sur notre sort du lendemain, du mois, de
l’année suivante, de notre vieillesse, de nos enfants et de leurs
enfants ». L’insécurité sociale ? Le chômage ? La hantise de ne
pouvoir donner à manger à ses enfants ? Le stress permanent du père et
de la mère de famille ? Les Égaux connaissent. Mieux : ils agissent
contre ce ver rongeur…
Comme on le voit, je souhaite -suivant en cela l’illustre G. Lefebvre- éviter « d’examiner
la pensée de Babeuf, non, comme on l’a fait plus d’une fois, sous la
forme d’un système conçu dogmatiquement et avec une parfaite cohérence,
mais comme un
flux où le communisme millénaire, transmis par les livres, s’est
enrichi et vivifié par l’observation de la société et sous l’influence
des évènements »[13].
Le
"communisme millénaire" !… Quelle belle expression et il est vrai que
tous les mouvements sociaux d’envergure aboutissent à ce point de
réflexion : les Lollards anglais, les Taborites tchèques, puis tout ce
que nous avons rencontré dans l’étude des révolutions voisines…le "flux"
traverse la France des Philosophes et les Égaux s’en sont inspirés. A
cela fait écho la poésie - propre de l’homme - de l’écrivain cubain
Alejo Carpentier : « Selon
le contenu des siècles, le mythe changeait de caractère, répondant à
des désirs toujours renouvelés, mais il restait toujours le même : il y
avait, il devait y avoir, il fallait qu'il y eût, à l'époque présente, à
n'importe quelle époque présente, un monde meilleur »[14].
Au XIX° siècle
L’idée communiste parcourra tout le XIX° siècle, comme un spectre bien connu. On ne va pas en retracer l’histoire ici.
Elle
fait son apparition à la chambre des députés de la III° république où
Jules Guesde reprend le flambeau en répliquant à ses adversaires
politiques :
"Nous ne renions pas, en effet, les communistes d'autrefois. Que, passant par-dessus les Babouvistes, vous nous rattachiez à la République de Platon, à l'Utopie de Thomas Morus, à la Cité du soleil de
Campanella, tout ce grand passé, nous nous glorifions de le faire nôtre
; nous réclamons comme notre tradition préhistorique le grand rêve
communiste de tous ceux qui, du cerveau ou de la main, ont lutté pour le
bien-être ou le bonheur commun. Ceux-là, nous les saluons"[15].
Jules
Guesde avait bien senti et ressenti en lui le passage du flux du
communisme millénaire... Il se savait maillon d’une chaîne humaine. Le
P.C.F. à Tours fut à son tour un maillon, il existe toujours, mal en
point, certes, mais vivant. Pourquoi serait-il le dernier ?
L’immobilisme est le contraire de la dialectique.
Comme
il a eu raison de ne point changer d’appellation. Renoncer au mot
« communiste » après l’effondrement de ce que vous savez, c’eût été
admettre que l’expérience bolchevique était le seul vrai communisme et
que le flux millénaire, comme les chutes du Niagara, coulait
verticalement dans l’oubli et la fin de l’Histoire… Non, ne laissons pas
ce plaisir au Figaro et à quelques journalistes du Monde. J.-L.
Mélenchon n’a pas fait une OPA sur le flux millénaire du communisme. Il
ne faut pas confondre les "superstructures"
- le PCF en est une - avec les infrastructures : le flux des
manifestants de Septembre-Décembre a bien montré la survivance du flux
millénaire…
La lutte continue ! et comme le dit, stupéfait, Alain Juppé :"c'est une grande spécificité française, qui plonge nos
partenaires européens dans la perplexité, que de voir resurgir un Parti
Communiste en 2012".
[1] La plupart des textes qui suivent sont extraits soit de mon premier, soit de mon second livre (à paraître).
[2] Élu
pape par le concile de Pise en 1410, il fut déposé par le concile de
Constance en 1415. Il est considéré comme un antipape par l’Église
catholique romaine, puisque, aussi bien, un pape prit le nom de Jean
XXIII, en 1958. Ce début de XV° siècle marqua l’acmé de la crise de
l’Eglise romaine.
[3] Huss
est convoqué au Concile de Bâle muni d’un sauf-conduit. En fait, on lui
a tendu un traquenard, il y sera kidnappé, jugé et brûlé vif.
[4] Cité par MOLLAT & WOLFF les révolutions populaires en Europe aux XIV° et XV° siècles, Flammarion, coll. Champs, Paris, 1993, 336 pages.
[5] Münzer annonce les thèses de l’anglais Winstanley (cf. infra).
[6] Gérard le Grand, né à Deventer, Province de l’Overijssel, Est des Pays-Bas.
[7] C’est-à-dire
immédiatement sous l’autorité de l’Empereur, ce qui, compte tenu des
distances et des préoccupations de l’Empereur, correspondait à une
indépendance de fait.
[8] « Celui
qui a la vraie foi dans l’Évangile ne peut rester inactif : il habille
ceux qui sont nus, il nourrit ceux qui ont faim, il réconforte celui qui
souffre, il abrite le sans-logis, il rend service même à ceux qui lui
nuisent, il soigne celui qui est blessé, et ainsi, toute chose est à
tout le monde ».
[9] « Les anciennes démocraties aux Pays-Bas », Flammarion, 1928.
[10] D’où l’auto-appellation de "vrais Niveleurs" qui se veut polémique face à Lilburne et ses amis "qui se dédouanaient de l’accusation de communisme" (O. LUTAUD).
[11] Cité par C. HILL, The world turned upside down, traduction de LUTAUD : « Là
où un peuple est ainsi accordé au point de ne faire qu'un, en un même
communisme de vie ce peuple va constituer le pays le plus fort du monde :
car ils ne feront qu'un seul homme pour défendre leur héritage...,
tandis qu'inversement la revendication de la propriété et de l'intérêt
particulier divise le peuple d'un pays, et divise le monde entier en
sections —, ce qui provoque partout guerre, lutte, sang versé.. » dans Cromwell, les Niveleurs et la République. Puis (JPR) : « Mais
une fois la terre redevenue un trésor commun - ce qui doit être - alors
l’inimitié entre tous pays cessera et personne ne cherchera à établir
sa domination sur les autres, ni n’osera tuer son prochain, ni ne
désirera la terre de son voisin ».
[12] Cité par C. HILL, « La proclamation de la loi juste (en Français d’aujourd’hui, on a envie de traduire « les Droits de l’Homme ») jaillira de chez les pauvres, de la base, des exclus et autres fous du monde entier ».
[13] Propos de l’Historien Georges Lefebvre cités par J. BRUHAT. Il est évident que sous la plume de G. Lefebvre, « millénaire » n’a rien à voir avec le millénarisme.
[14] Cité par MAZAURIC, dans Antoine CASANOVA (Besançon) et Claude MAZAURIC, Vive la Révolution ! Messidor – Éditions sociales, Paris, 1989, 222 pages, « Vive la révolution… ».
[15] Jules Guesde, discours à la chambre des députés, 24 juin 1886.