Les femmes et la guerre de 14-18 (1ère partie)

publié le 23 juil. 2015, 01:56 par Jean-Pierre Rissoan   [ mis à jour : 6 janv. 2017, 16:41 ]
    Voici le texte et (une partie de) l'iconographie d'une conférence prononcée par Alain Bujard dans le cadre de notre association L'Improbable dont je vous ai déjà parlé. Avec le centenaire de 14-18, il est inutile d’expliquer le choix du sujet de cette conférence. Alain Bujard, commença sa conférence par une boutade : "qu'y-a-t-il de plus méconnu que le soldat inconnu ? réponse : sa femme". Pendant des décennies, en effet, peu de travaux ont été réalisés sur la place et le rôle des femmes durant la guerre. Sans doute, était-il « normal » de donner la priorité aux Poilus qui subissaient la plus terrible des épreuves, mais sans le travail des femmes à l’arrière, ces derniers n’auraient pu défendre la patrie dans les meilleures conditions. On sait que cette guerre fut une guerre TOTALE : à la dimension militaire s’ajoutèrent l’économie et les finances, la fabrication du matériel et des munitions, la logistique, le médical et l’infirmerie, la propagande, etc… Sans ce « reste », les militaires n’auraient pas pu se battre efficacement or les femmes y jouèrent un rôle essentiel. La bibliographie, courte et pratique de Bujard, donne quelques pistes. La partie consacrée aux ouvrières est intéressante en ce qu’elle montre non seulement la place des femmes mais leurs actions pour ne pas subir la pire des exploitations. Beaucoup d’entre elles furent donc des militantes et des dirigeantes syndicales. J’ai mis en « cul-de-lampe » les photos de Clara Zetkin et de Rosa Luxembourg, deux femmes hors normes, qui donnèrent à leur action une dimension mondiale et universelle.

    Ce travail que je présente ici peut donner la matière à une ou deux leçons au collège et/ou au lycée. Malheureusement, je ne puis publier l’intégralité de l’abondante iconographie rassemblée par Alain Bujard. Photos et images consomment, en effet, énormément de place, et mon site arrive à une dimension telle qu’il va falloir que je paie une sorte de loyer à Google ! si, si c’est sérieux. Ceux d'entre-vous qui désireraient l'intégralité de cette iconographie peuvent me la demander en utilisant l'entrée "Envoyer un message" (regardez la colonne à gauche "navigation"). Alain Bujard passe une bonne partie de son temps à diriger/animer, avec d’autres, l’Institut d’histoire sociale de la CGT - Rhône-Alpes. Outre l’enrichissement de l’histoire, cela lui donne accès à une extrême richesse documentaire. Merci à lui de nous en faire profiter.

 Jean-Pierre RISSOAN

plan général

           

        Présentation

- Les paysannes

- Les infirmières

- Les marraines de guerre

- Les ouvrières Les femmes et la guerre de 14-18 (2ème partie)

A.     Quelques chiffres

B.     Les conditions de travail

Un travail dangereux, un travail dur

La question des relations au travail

C.     Les rapports entre les syndicats et les femmes

                                    1.      Femmes en grève

        A Paris : « les midinettes », à Lyon, Dans la Loire, à Vienne

                                    2.      l’organisation syndicale des femmes

D.     Autres engagements

Bibliographie





LES FEMMES ET LA GUERRE DE 14-18

 

 

    Longtemps dans l'imaginaire collectif d'une culture partagée largement répandue, la guerre de 14 18 est incarnée par le glorieux "poilu" parti dans l'allégresse générale pour une guerre qui ne devait pas trop durer.    Petit à petit cette image d’Épinal s'est estompée. La guerre fut "longue et massacrante" comme le dira Georges Brassens, certes à propos de la deuxième guerre mondiale, dans sa chanson "Moi mon colon celle que je préfère". Des noms de lieux hantent les mémoires : Verdun, Les Eparges, La Somme .... et quand on s'interroge sur "l'arrière" c'est dans le registre "Pourvu qu'ils tiennent!" Mais dans cette histoire d'hommes que sont devenues les femmes ?     
    Elles seront les veuves dignes du sacrifice de leurs hommes. Puis, petit à petit leur rôle a été mis en lumière. Sans elles, qui firent tourner la machine économique, quel qu'ait été l'engagement des hommes sur le front, rien n'aurait été possible. Il ne faut pas en déduire, par un raisonnement d'un pacifisme à courte vue qu'elles portent une lourde responsabilité dans la guerre, son déclenchement, sa poursuite. Après tout l'opposition à la guerre a été le fait de quelques individualités tant masculines que féminines. L'originalité de la situation des femmes par rapport à la guerre tient au fait que tout en faisant tourner l'industrie de guerre, elles se mobilisent contre leurs conditions de travail, pour faire avancer leur condition de femmes, pour la paix. C'est un peu le pendant de ce que les hommes incarneront avec les mutineries.

    A travers la présentation des diverses activités des femmes pendant la guerre j'ai tenté d'éclaircir ces questions.


Alain BUJARD

LES PAYSANNES

    En août 1914 les paysans ont été mobilisés en masse, au moment même des moissons :    3,7 millions d'agriculteurs sur les 5,2 millions que compte le pays sont mobilisés. Ne restent que les jeunes, les vieux, les faibles.    850.000 femmes d'exploitants et 300.000 ouvrières agricoles labourent, sèment, fauchent. Les rendements s'en ressentent : la récolte de blé de 1917 n'est que de 39 millions de quintaux, à peine la moitié de celle d'avant guerre. Même au ralenti cependant la machine agricole a tourné grâce aux femmes.

  

 Le président du Conseil, André VIVIANI avait lancé le 7 août 1914 un vibrant appel aux femmes des campagnes pour prendre la relève de leurs maris :


"Debout, femmes françaises, jeunes enfants, filles et fils de la patrie. Remplacez dans les champs ceux qui sont sur le champ de bataille. Préparez-vous à leur montrer, demain, la terre cultivée, les récoltes rentrées, les champs ensemencés !

Il n'y a pas, dans ces heures graves, de labeur infime. Tout est grand qui sert le pays.

Debout !  A l'action ! A l'œuvre !

Il y aura de la gloire pour tout le monde.

Vive la République !

Vive la France !

    Les femmes doivent tout faire : (2-3) décider des productions, diriger la main d'œuvre renforcée par quelques milliers de prisonniers et ouvriers agricoles étrangers, labourer, semer, rentrer les foins, conduire la charrue, tailler les vignes, vendre les produits sur les marchés, où elles sont en butte  aux ménagères qui trouvent trop élevés les prix du beurre et des pommes de terre.

    La mécanisation des travaux agricoles en est encore aux balbutiements et les machines ne sont pas adaptées aux femmes. Les fabricants de matériel agricole vont lancer, à grand renfort publicitaire des machines d'un maniement plus commode, telles les "moissonneuses-batteuses qu'une femme peut conduire" (4-5).

    Pour aider les femmes le gouvernement va soutenir une initiative privée de ferme-école en Seine et Oise (Saint Germain en Yvelines), mais nous sommes déjà en 1917. (6-7)

    

A toutes ces difficultés viennent s'ajouter les réquisitions (8) de bétail pour l'armée (vaches, chevaux), le tout débouchant sur une pénurie agricole dans les années 1917/1918. 

LES INFIRMIÈRES

    La profession d'infirmière ne voit le jour qu'au début de la troisième République, lorsque le Conseil municipal de Paris décide en 1877 de la laïcisation des hôpitaux et la création de Centre de formation du personnel soignant.

    Jusque là les soins donnés aux malades étaient le monopole des congrégations religieuses. La Croix Rouge, qui à l'époque regroupe trois organisations différentes, se mobilise dès le début de la guerre. Sur le front elle met en place des "ambulances chirurgicales", au passage signalons que le front est interdit aux médecins femmes lesquelles si elles veulent exercer doivent s'engager comme infirmières. A l'arrière, la Croix Rouge organise des Hôpitaux militaires (il y en aura environ 1400 à la fin de la guerre), en même temps que la formation et l'encadrement de 68.000 infirmières, elle met en place des péniches-ambulances, des ouvroirs, et organise les aides aux soldats. A Lyon la formation est assurée par les Hospices civils. Ce n'est qu'en 1923 que sera créée l’École d'Infirmières et de Visiteuses de Lyon. (9-10)


    Les personnels de santé ont rarement vu une telle accumulation d'horribles blessures et de corps fracassés que pendant la Grande Guerre (1.700.000 morts civils et militaires). Du côté français, au début du conflit, les structures militaires de santé sont légères. Comme on pense que la guerre sera brève, aucun hôpital n'a été prévu près de la frontière de l'Est et du Nord. Les régiments ne peuvent compter que sur les médecins et les unités d'infirmiers qui leur sont attachés.

    Les emplois offerts par la Croix Rouges sont souvent l'opportunité offerte aux jeunes filles de la bourgeoisie de s'engager dans une activité charitable, bénévole, mais laïque. (11)

    Les infirmières continuent cependant d’être considérées comme du personnel subalterne.  Si les religieuses ne perçoivent qu'une indemnité modeste, les "laïques" sont traitées de "mercenaires cupides, vénales, sans qualité de cœur". Et comme elles ne font pas vœu de chasteté on leur prête des mœurs dépravées. Toucher le corps de l'autre n'est pas anodin. Pour éviter ces critiques on impose aux infirmières des conditions de vie très proches du modèle religieux : internat, ce qui interdit souvent le mariage, disponibilité sans limite, uniforme sévère avec voile, rétribution modeste.

    Voici le témoignage de l'une d'elles :

 

"Il n'y a pas que les risques physiques du métier, très réels et exponentiels en temps de guerre : infections contractées en salle d'opération, au chevet des blessés ou au contact de morts, maladies contagieuses (typhus, choléra, tuberculose ...) auxquels s'ajoutent les bombardements et intoxication par les gaz dans les zones proches du front, les affrontements directs avec l'ennemi dans les hôpitaux des zones occupées. Il y a aussi la charge mentale à supporter au quotidien : assister aux plus épouvantables amputations, garder l'odeur du sang et du pus dans les narines, regarder mourir des garçons de vingt ans qui appellent leur maman, ne pas pouvoir trouver les mots qui feraient supporter l'insupportable, être le dernier visage auquel s'accroche un moribond, la main qu'il serre et qui va lui fermer les yeux.

C'est peut être une guerre d'usure sur le front, mais l'usure règne ici aussi, sur le deuxième front. Et quand on a réussi à sauver des soldats, à leur redonner le moral, voila qu'il faut les chasser de leur refuge pour les renvoyer au casse pipe.

Une fois la semaine, je suis le bourreau qui exécute et, quand je leur annonce leur départ, je lis de la haine dans leurs yeux. Ils me gardent rancœur de les inscrire sur la fatale liste. Rescapés ils ont peur et manquent d'enthousiasme, c'est si humain que l'on ne saurait leur en vouloir".

Lucienne MARTINEAU "Journal d'une infirmière, Hôpital temporaire X, 1915" (12-13)

LES MARRAINES DE GUERRE

    Les femmes manifestent, dès le début de la guerre un grand élan de solidarité avec les soldats, dicté à la fois par la compassion et le patriotisme (14). Il prend plusieurs formes. Outre les infirmières qui s'engagent par milliers au front ou à l'arrière, se crée un vaste réseau féminin de soutien des poilus : celui des "marraines de guerre", initiative spécifique des Françaises, encouragée par les autorités dans un premier temps (15).

    La marraine entretient une correspondance avec le "filleul", qui est en principe choisi avec l'accord de l'officier commandant de l'unité.

    Elle lui envoie des colis de denrées et, à partir de 1916, peut même le recevoir en permission dans sa famille. La presse passe des petites annonces de femmes et de soldats. Les autorités finissent par craindre que l'espionnage ne profite du phénomène. Ce mouvement promu par Madeleine Clémenceau-Jacquemaire, fille de Georges Clémenceau, n'en concourt pas moins à la consolidation du moral des troupes en venant notamment en aide à de jeunes soldats sans attaches et à ceux des régions envahies. Les institutrices se révèlent des marraines très actives : elles connaissant l'art d'écrire des lettres et font adopter des filleuls par leurs élèves.

    Le conflit qui ne devait durer que quelques mois s'éternise. Le soutien du moral du soldat devient une nécessité vitale pour l'armée, mais aussi pour la nation. Il s'agit de maintenir la combativité en même temps que la discipline militaire. Quelques initiatives timides, ouvertures de quelques foyers du soldat, où l'on ne peut pas même boire du "pinard", tournées de théâtre aux armées, montrent vite leurs limites.

    La Grande Guerre a séparé les hommes des femmes, séparation qu'une intense correspondance, et quelques retrouvailles lors de courtes permissions ne peuvent réparer.

    Les soldats des régions envahies du Nord et de l'Est n'ont même pas cette opportunité, et c'est pour eux que Mademoiselle de Lens crée en janvier 1915 "la Famille du Soldat". Son objectif est d'apporter à ces soldats le soutien de femmes généreuses pour palier la séparation qu'occasionne le front. Voici comment l'une des fondatrices Henriette de VISMES voit leur rôle :

                 Les vraies marraines et les vrais filleuls, la vraie pitié et le vrai malheur ont d'autres sollicitudes et des visées plus hautes [...] Et si parfois, dans les heures immobiles au fond de la tranchée où la nuit triste peu à peu descend, un jeune filleul se prend à rêver plus ému à sa jeune marraine, c'est pour l'apercevoir au-dessus de lui, parée de toutes les grâces, mais aussi de toutes les vertus, intangible et presque sacrée, sous les traits d'un ange ou d'une saint descendue du ciel pour le secourir.

     On peut imaginer les commentaires qu'a pu susciter la lecture de ce texte dans les tranchées. Reconnaissons cependant qu'il est dans l'air du temps qui voulait ignorer l'expression de besoins bien plus terre à terre. La sexualité ne saurait être évoquée et encore moins la sexualité vénale, pourchassée et bannie d'une France qui n'aurait plus le goût de la gaudriole. (16-17-18-19-20-21-22-23-24-25).

L'autorité militaire fait la chasse aux prostituées qui travaillent contre l'intérêt du sang et de la race, agents propagatrices de la syphilis et pourquoi pas agents de l'ennemi. Pourtant ce recours aux prostituées ne doit pas cacher le fait que les relations sexuelles entre d'une part les appelés et d'autre part leurs fiancées vont se multiplier comme en témoigne l'augmentation importante du nombre de naissances hors mariage. Par ailleurs, force est de constater que, revenus des premières lignes, les hommes se précipitent dans le premier lupanar venu pour se prouver qu'ils sont encore vivants. A Paris, autour de la Gare de l'Est d'où partent les poilus pour le front et arrivent les permissionnaires, des centaines de filles attendent et démarchent les soldats. C'est devenu le grand centre de prostitution de la capitale.(26) On observe la même chose, à Lyon dans le quartier de Perrache, où, selon le Préfet en août 1917,"la place Carnot et les rues proches de la Gare appartiennent, à partir de 22 heures aux filles et aux souteneurs". Finalement la circulaire du général Mordacq -je dis bien Mordacq en non Morbaque- crée les bordels militaires le 13 mars 1918 dans les zones proches du front. Le règlement qui en découle précise que le bordel sera exclusivement réservé aux militaires, détaille la liste du matériel et des produits prophylactiques pour servir ante- et post-coït. Dans le même temps que l'on organise ces établissements, on interdit aux épouses de rencontrer leurs maris dans les cantonnements toujours au nom du même prétexte : le risque d'amollir le moral des troupes.

    La "Vie parisienne" ironise : "Le beau sexe n'a pas besoin de s'exposer inutilement à recevoir des marmites [obus de gros calibre], le pot au feu doit lui suffire."

 

Le lieutenant-colonel, directeur de l'hôpital militaire belge du Cap-Ferrat                                                                 

à

la Direction du Figaro                                                                                                                                                                                           

 

Monsieur le Directeur,

   M'autorisant de votre bienveillante sympathie pour tous ceux qui souffrent physiquement et moralement de la guerre, j'ai l‘honneur de vous prier de bien vouloir me faire parvenir l'adresse des marraines désireuses de suppléer, auprès de quelques-uns de nos hospitalisés belges particulièrement déshérités, la mère qui se languit de son gars, la sœur trop pauvre pour lui envoyer ces friandises plus appréciées que la nourriture.

   Au regret du pays perdu, du foyer souvent dévasté, se joignent pour nos protégés les angoisses de leur santé.

   Plus que tous les autres, ils ont besoin de mots affectueux, de ces lettres pleines de soleil et de tendresses maternelles. La plupart des femmes belges, qui ne sont pas sous le joug de l'envahisseur, veillent au chevet des malades et ne possèdent pas leurs ressources d'avant la guerre.

   La femme française excelle dans ce rôle si délicat et si élevé de consolatrice.

   Voulez-vous, monsieur, être assez bon pour m'aider à découvrir les âmes généreuses qui aideront au réconfort et à la guérison morale, prélude très souvent de la santé recouvrée?

   Veuillez agréer, monsieur, l'assurance de mes sentiments très distingués.

Le lieutenant-colonel,

Directeur de la gestion,

H. LOPPEUR.

 

Si quelques-unes de nos lectrices sont désireuses de répondre à ce touchant appel, il nous semble que le plus simple pour elles, est d'écrire directement au dévoué directeur de l'hôpital militaire belge du cap Ferrat. Mais il est bien entendu que nous transmettrons nous-mêmes leurs offres généreuses à l'œuvre, si elles le préfèrent.

 

Nous recevons cette lettre

13 février 1917.

Monsieur,

Étant rapatrié d'Allemagne et sans relations, je vous serais reconnaissant si vous pourriez me mettre en rapport avec une correspondante sentimentale (Sic). Dans l'espoir… etc.

 

   Le signataire est un infirmier à qui nous regrettons de ne pouvoir procurer l'honnête joie qu'il sollicite. Mais nous l'avons maintes fois dit, et puisque la poste continue de nous apporter quotidiennement, par paquets, des lettres semblables à celle-ci, nous sommes bien obligés de le redire encore :

   Nous ne tenons compte sauf exceptions, bien entendu que des lettres apostillées par des chefs. Et s'il s'agit d'une demande de marraine, nous laissons de côté sans exception tout billet dont le signataire nous déclare ingénument ou nous laisse entendre avec esprit que ce qu'il cherche, c'est une liaison «désintéressée»; le plaisir de correspondre avec une femme dont, en général, le signalement sommaire nous est fourni.

Quelques-uns, tel le rapatrié dont on vient de lire la lettre s'en remettent à nous du soin de choisir leur correspondante. Mais même si cette liberté nous est laissée, nous préférons nous abstenir. Il y a diverses raisons à cela, sur lesquelles nous nous sommes expliqués. En un mot, l'idylle n'est pas notre affaire.

 

à suivre... Les femmes et la guerre de 14-18 (2ème partie)


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