Du colloque d’Arras qui s’est tenu du 24 au 26 novembre 2017, organisé par nos amis de l’ARBR, j’ai ramené – entre mille autres choses – cette suite de déclarations faites par des hommes éminents sur Robespierre, l’Incorruptible. C’est un RELIGIEUX D'AMIENS, dans un courrier daté du 11 juillet 1790, qui lui attribue ce surnom d'INCORRUPTIBLE. BARERE (1755-1841) Barère fut plus que Robespierre l'homme central du Comité de salut public, Robespierre dut affronter son opposition jusqu'au 9 Thermidor. Il dira bien après : "J'ai réfléchi sur cet homme [Robespierre], j'ai vu que son idée dominante était l'établissement du gouvernement républicain... Nous ne l'avons pas compris, il avait le tempérament des grands hommes et la postérité lui accordera ce titre... C'était un homme pur, intègre, un vrai républicain." CAMBON "Nous avons tué la République, au 9 thermidor, en croyant ne tuer que Robespierre. Je servis à mon insu les passions de quelques scélérats. Que n'ai-je péri, ce jour-là, avec eux ! La liberté vivrait encore... " BILLAUD-VARENNE (membre du CSP 6 septembre 1793 – 1er septembre 1794) "Nous nous sommes bien trompés ce jour-là ! La Révolution a été perdue le 9 thermidor. Depuis, combien de fois j'ai déploré d'y avoir agi de colère... Pour quoi ne laisse-t-on pas ces intempestives passions et toutes les vulgaires inquiétudes aux portes du pouvoir ? Le malheur des révolutions, c'est qu’il faut agir trop vite, vous n'avez pas le temps d'examiner, vous n'agissez qu'en pleine et brûlante fièvre... Si Danton, Robespierre et Camille fussent restés unis, il n’y aurait pas eu de 18 brumaire possible". VADIER (1736-1828) "Pardonne-moi le 9 thermidor ! Nous avons méconnu Robespierre, nous l'avons assassiné". A 92 ans, il déclarait qu'il n'y avait pas dans sa vie un seul acte qu'il se reprochât (et pourtant, il y en avait ! JPR), sinon d'avoir méconnu Robespierre. SOUBERBIELLE (médecin et ami personnel de Robespierre) "Robespierre était la conscience de la Révolution, ils l'ont immolé parce qu'ils ne l'ont pas compris". BABEUF Babeuf qui avait applaudi à la chute de Robespierre exprime peu après, le 6 novembre 1795, le profond désenchantement du peuple : "Osons dire que la Révolution, malgré les obstacles et toutes les oppositions, a avancé jusqu'au 9 thermidor et qu'elle a reculé depuis". En 1796, il déclarait encore: "Nous ne faisons que succéder à de premiers généreux défenseurs du peuple [Robespierre, Saint Just] qui, avant nous, avaient marqué le même but de justice et de bonheur auquel le peuple doit atteindre". Futur LOUIS XVIII En 1797, le frère du ci-devant Louis XVI déclarait : "il serait injuste de regarder Robespierre comme un homme cruel et de l'appeler tyran, il faudrait au contraire voir en lui, comme dans Sylla, une forte tête, un grand Homme d’État. Richelieu eut fait plus que Robespierre s'il se fût trouvé dans une position semblable". NAPOLÉON BONAPARTE En 1797, encore simple général, Bonaparte évoque "le seul gouvernement fort qu'a eu la France depuis les origines de la Révolution, celui de Robespierre". Pour mémoire, en 1803, il a reconnu le travail et l'intégrité des frères Robespierre en attribuant à leur sœur Charlotte une pension à vie, il considérait Robespierre comme "l'homme-clef" de la Révolution. CHATEAUBRIAND L'écrivain monarchiste affirmera :"Aux yeux de la postérité, Mirabeau restera le champion de l'aristocratie et Robespierre, celui de la démocratie" ROMAIN ROLLAND "Le Robespierre de 1794 n'était plus celui de 1789 à 1793. A mon avis, il n’a jamais été plus grand que dans son rôle de lucide et intrépide opposant pendant l'Assemblée Constituante; il a été vraiment alors la voix du peuple et sa lumière. Mais les révolutions usent les hommes. Il avait une chétive santé et il porta une tâche surhumaine, c'est miracle qu'il ait pu tenir jusqu'en juillet 1794". |