III. NOZEROY au gré des élections...

publié le 19 oct. 2020, 03:24 par Jean-Pierre Rissoan   [ mis à jour : 30 nov. 2020, 03:15 ]

Les élections cantonales –ou les résultats par canton – confirment un tempérament politique – mot d’A. Siegfried – nettement marqué à droite.

Pendant longtemps, le conseiller général était élu au suffrage censitaire. On a donc des notables – négociants, notaire, magistrat à Lons – qui représentent le canton à l’assemblée départementale qui porte le nom –création de la Révolution – de Conseil Général. La révolution de 1848 réintroduit le suffrage universel masculin mais on manque d’éléments pour analyser la personnalité du Conseiller général élu en 1851.

En 1855, nous sommes sous le Second empire qui pratique « la candidature officielle » : les élections sont libres en apparence mais le préfet, le sous-préfet indiquent à la population – via le maire qui est nommé – quel est le « bon » candidat pour lequel il faut voter. En 1855, c’est un général de brigade, Gabriel Tyrbas de Chamberet, qui est élu puis réélu sans interruption jusqu’après la chute de l’empire. Chevalier de la Légion d’honneur sous Louis-Philippe (1847), il est officier en 1856 puis commandeur en 1869 : ses états de service ont manifestement plu à sa majesté impériale. On nous dit qu’il était «royaliste», qui peut en douter ?

 SOUS LA III° REPUBLIQUE

 1877 est une date rupture : la majorité des Français opte pour le régime républicain de Gambetta plutôt que pour la monarchie de Mac-Mahon lequel doit «se soumettre». A Nozeroy, le général est remplacé par le maire du chef-lieu : le docteur Charles-Auguste Boichin qui est « républicain ». C’est un progrès ; Nozeroy prend le train de l’avenir. Mais, né dans le département de l’Isère, ayant fait ses études de médecine à Paris, le Dr Boichin n’a pas sur les épaules et sa conscience la pesanteur historique du catholicisme traditionaliste des hauts plateaux du Jura. Cela n’enlève rien à son mérite. Il est élu jusqu’en 1901 : tout porte à croire qu’il a suivi l’évolution des Républicains de Jules Méline.

Avec le long mandat (1901-1918) de Louis Milcent, nous avons l’occasion de présenter une tendance profonde de la droite traditionaliste française. D’autant plus intéressante que je lui ai consacré plusieurs pages dans mon livre. Milcent est un ami d’Albert de Mun, fondateur avec lui, des Cercles catholiques ouvriers. L’objectif est limpide : il faut éloigner les ouvriers des idées révolutionnaires et pire encore socialistes. Pour cela il faut présenter la doctrine sociale de l’Eglise qui est à l’opposé du libéralisme du bourgeois capitaliste[1]. De surcroît, Milcent, maire de Vaux-sur-Poligny, est un militant du syndicalisme agricole, créateur du Syndicat agricole de Poligny (1884) et de la caisse de Crédit agricole (1885), il est aussi fondateur du Syndicat des Fruitières du Jura. On sait qu’à la différence du syndicalisme ouvrier, le syndicalisme paysan officiel rassemble patrons et salariés, employeurs et employés tous unis dans un rejet de la lutte des classes et dans la même ferveur à l’égard de la sainte religion[2]. Tout cela fournissant des militants et des électeurs pour la Fédération Républicaine, qui est à la droite ce que le parti Radical-socialiste est à la gauche.

De 1928 à 1940, c’est Joseph Bœuf qui occupe le siège de conseiller général du canton de Nozeroy. Il est maire de Censeau et est élu, en 1928, avec l’étiquette Union nationale : 802 voix – soit 88% des suffrages exprimés - contre 113 à un courageux candidat radical. L’idéologie de l’Union nationale repose sur le nationalisme et sur l’anti-bolchevisme. A la veille de la seconde guerre, Bœuf porte l’étiquette URD : Union républicaine démocratique, groupe de la Fédération républicaine dont je vais parler. La Fédération républicaine est une sorte d'agglomération de diverses tendances réactionnaires qui est puissante aussi bien à Paris, dans les quartiers de la bourgeoisie patronale, que dans la France profonde comme on ne disait pas encore. Si elle participe à l'écume des évènements parisiens, la Fédération républicaine plonge ses racines dans la France rurale et catholique et Nozeroy est un bon exemple. C'est la Fédération républicaine qui prépare les Français au quasi unanimisme maréchaliste de juin 1940 car « la Fédération républicaine » comme l'écrit René Rémond, historien connu des Droites françaises, « a graduellement repris à son compte l'héritage du traditionalisme... ». Parmi ses leaders les plus connus, je cite arbitrairement Édouard Frédéric-Dupont, Louis Loucheur, Louis Marin, François de Wendel, Philippe Henriot et Xavier Vallat, et dans la génération précédente Jules Méline, ancien président du conseil, Eugène Motte, patron du textile et député du Nord.

Comment s'étonner, dès lors, qu'elle fournira l'essentiel des hommes du régime de Vichy ? Ce parti politique (en réalité un conglomérat) fait le lien entre les masses paysannes catholiques, la grande bourgeoisie d'affaires, le traditionalisme et le régime de Pétain. Certains de ses leaders, Xavier Vallat et Philippe Henriot, seront parmi les pires collaborateurs à Vichy (mais pas Louis Morin, son président, dont le patriotisme servira de boussole). Jacques Bardoux cite en termes élogieux la Fédération républicaine et sociale dans ses livres. Il en présidait la fédération du Puy-de-Dôme qu'il avait créée. Lui également collaborera avec Vichy jusqu'en 1943.

 SOUS LE RÉGIME DE VICHY

 Le cas de Nozeroy démontre l’implantation locale de la Fédération républicaine et, en même temps, sa complexité. Car J. Bœuf perd son poste de conseiller au profit du maire de Nozeroy, de 1943 à 1945, puis retrouve son siège, à la Libération, en 1945 jusqu’en 1949. Que s’est-il passé ?

Il semble que J. Bœuf n’entrait pas dans les vues du régime de Pétain. Par ailleurs, l’État français reprit en main tout ce qui relevait, sous la République, du suffrage universel et s’attaqua aux Conseils généraux. Il les remplace par les Conseils départementaux institués par la loi du 7 août 1942. Parmi les différences, avant tout liées à la nature autoritaire du régime, la plus importante est naturellement la disparition du principe électif. Le choix des candidats par les préfets doit prendre en compte leur ralliement au régime mais aussi leur influence sur l’opinion : avoir été élu sous la III° république est un critère important mais il ne faut pas négliger la représentation sociale. « Il convient en effet de s’appuyer sur les représentants les plus légitimes et les plus traditionnels de l’opinion », ne doivent être exclues du choix du préfet « que les personnalités appartenant aux milieux condamnés : gaullistes, communistes, bellicistes»[3]. Exit donc Joseph Bœuf et bienvenue au maire de Nozeroy, Henri Miélot, nommé comme l’ensemble du nouveau Conseil, par un décret signé Pierre Laval et paru au J.O. de l’Etat français, le 24 mars 1943. Henri Miélot, maire, était donc un bon pétainiste, homme de cette « terre qui ne ment pas ». En 1945, il est évincé et Bœuf retrouve son siège.

 A LA LIBÉRATION

 J’ai la chance de posséder les statistiques complètes, département par département, et canton par canton, des résultats du referendum du 13 octobre 1946 et des élections législatives du 10 novembre de la même année.[4] Le referendum vise à approuver ou rejeter le projet de constitution élaboré par le Tripartisme : MRP, PCF, SFIO. Ces partis proposent le vote « oui », mais De Gaulle appelle à voter « non ! Franchement non ! ». Le vote non permet de mesurer le poids politique du Général dans le pays, sachant qu’il a démissionné en janvier 46 du gouvernement. Cette division provoque le désarroi de nombreux électeurs qui s’abstiennent massivement. On sait que, par rapport au nombre d’inscrits, le oui obtient 35%, le non 32% et environ 31% des Français s’abstinrent. Et à Nozeroy ?

Disons d’abord que le département du Jura vota majoritairement oui à 33,1% des inscrits mais l’abstention fut de 37,1%. Le canton de Nozeroy vota contre le projet de constitution avec 1262 voix contre 594 oui. Pour les élections législatives, on dénombre 23,2% d’abstentions dans le Jura à comparer aux 37,1% du referendum. Quatre listes se présentèrent au suffrage des Jurassiens puisqu’on pratiquait alors le scrutin de liste départementale avec représentation proportionnelle, la liste de chacun des trois partis au gouvernement (PCF, SFIO er MRP) plus le Rassemblement des Gauches républicaines (RGR) coalition de courants radicaux laïques dont Edgar Faure était la tête de liste départementale, liste libérale hostile au programme économique du Tripartisme. 2153 citoyennes et citoyens exprimèrent leur vote. La liste MRP est la seule dans laquelle peuvent se reconnaître les catholiques : elle obtient pile 70% ce qui est un recul sensible par rapport à l’élection de 1928 (88%) mais reste très largement majoritaire. RGR : 16,8% des votes exprimés, PCF : 7% et socialistes SFIO : 6,1%. On aura relevé l’absence d’une liste PRL. Quel score aurait-elle pu faire ?

Je prends le cas d’un canton voisin, celui de Mouthe dans le Doubs, qui a la même morphologie électorale que Nozeroy mais où se présentait une liste PRL. L’orientation politique du PRL est donnée par sa tête de liste départementale : le marquis Roland de Moustier… c’est le parti conservateur-catholique dans toute sa splendeur[5]. Mouthe-canton a rejeté massivement la constitution (1672 contre ; 649 pour). Aux législatives, le PRL obtient 47,4% des suffrages exprimés, le MRP 25,6% soit 73% pour les partis « catholiques ». PCF : 10,2% et SFIO : 16,7%.

Les votes antérieurs et les votes qui vont suivre montrent qu’un candidat traditionaliste aurait fait un aussi bon score à Nozeroy que le marquis à Mouthe.

 SOUS LA IV° REPUBLIQUE

 En 1949, au demeurant, le canton désigne un homme de droite extrême, Pierre Gilles, un membre du PRL – parti républicain de la liberté – qui rassemble tous les nostalgiques de Vichy, tous les ennemis du Tripartisme, tous les non-gaullistes. Voici comment je présente les grandes lignes de la politique PRL dans mon livre (NB. Les passages en italique sont des extraits de la profession de foi PRL)[6] : Le PRL dénonce la scandaleuse alliance gouvernementale du tripartisme ainsi que sa faillite. Il se présente comme un parti antimarxiste qui veut le développement de l'initiative individuelle et la responsabilité de l'homme par opposition à l'anonymat du numéro matricule. (...). Dans le domaine colonial, pour la défense de notre Empire, (...) le P.R.L. veillera à l'intégrité de l'Empire contre les menées séparatistes fomentées par les agents de l'étranger (lire : les communistes, en Indochine). Concernant le problème allemand, le PRL veut que la France obtienne la propriété du bassin de la Sarre, le contrôle de la Rhénanie (on se croirait revenu à Poincaré en 1923, JPR). Au plan des institutions (la France n'a toujours pas de constitution à cette date, le projet de constitution socialo-communiste, instrument d'oppression et de dictature (sic) ayant été repoussé), au plan des institutions donc, le P.R.L. propose une deuxième chambre, en plus de la première élue au S.U., qui représenterait à la fois les collectivités locales, les collectivités syndicales, culturelles et familiales. C'est le retour des communautés naturelles, chères au cœur de nos traditionalistes de toujours. D'ailleurs, les syndicats seraient des syndicats professionnels de patrons, de cadres et d'ouvriers qui fixeraient les modalités de la mise en place du contrat d'association qui remplacerait le salariat. C'est du J. Bardoux, dans le texte. Le P.R.L. se déclare pour les droits de la famille, la liberté de l'enseignement (privé catholique, évidemment), pour le respect du droit "inviolable et sacré de la propriété" tel que nos ancêtres de 1789 l'avaient proclamé. Cette fois, pour nos contre-révolutionnaires, la Révolution de 1789 a du bon. Saint patrimoine.

On voit donc, que, immédiatement après la guerre, en pleine euphorie de la Libération, il y a une poignée d'irréductibles qui gardent un fonds de pensée pétainiste. Pierre Gilles ralliera le nouveau parti fondé par Antoine Pinay, ancien membre lui-même du Conseil national de Vichy, le Centre national des Indépendants et paysans, C.N.I.P., pierre angulaire de la IV° république.

Après 1967, nous avons une succession de Divers droite, R.P.R., UMP.. La droite domine insolemment au point de se permettre une opposition UMP vs UMP comme en 2004.

Cependant, le canton s’émancipe, qui l’eût cru ?, en 2011 le candidat de droite est battu au second tour par un candidat de gauche qui l’emporte avec 4 – quatre - voix de majorité. A quoi tient la démocratie …Quand on dit que chaque voix compte !

 

LE CANTON DE NOZEROY LORS DES RÉCENTES PRESIDENTIELLES

 Faute de statistiques précises, je ne puis remonter qu’à la présidentielle 2002.

On se souvient que ce fut die große Freiheit comme disent les Allemands, la grande liberté, la débandade des électeurs qui décidèrent, aidés en cela par les médias, de n’en faire qu’à leur tête. Et il n’y avait pas moins de seize candidatures. Comment a voté le canton de Nozeroy avec sa rigidité cléricale ?   

Les candidats qui pourraient se retrouver dans l’esprit sinon la lettre de la profession de foi PRL de 1946 ont obtenu 53,5% des suffrages exprimés[7]. Bayrou, candidat issu de l’arbre MRP a obtenu 10,5% soit nettement plus que son score national (6,8%). Christine Boutin fait 4 fois plus dans le canton qu’en France : 4,9 au lieu de 1,2%. Madelin, ultra-libéral, 3,91 en France mais 6,24% dans le canton. Les duettistes Mégret – LePen obtiennent 20,45% à eux deux, Le Pen fait 1,2% de plus qu’en métropole (18,1). Au total 64% des électeurs du canton ont voté pour la droite, droite-extrême et extrême-droite. Ce sont les racines chrétiennes de la France… La gauche, lato sensu, obtient 26,3% mais 37,6% en France[8]. Enfin trois candidats – Saint-Josse, Mamère et Lepage – obtiennent 10,51% à Nozeroy et 11,3 dans le pays.

Au second tour, LePen n’obtient que 16,96% alors que son potentiel était de 20,45. Il ne gagne que 4 voix –dans le cadre d’une mobilisation générale de l’électorat (2175 vs 1989)- alors que Mégret avait obtenu 44 voix. Tout se passe comme si les électeurs se sont dit « quelle bêtise n’a-t-on pas faite ?». Et, cerise sur le gâteau, Jacques Chirac fait mieux à Nozeroy-canton (83,04%) qu’en France (82,2). Dieu est miséricordieux.  

En 2007, le second tour permet une comparaison Droite-Gauche avec le duel Sarkozy-Royal. A l’échelon national, la victoire de Sarkozy avec 53,2% des suffrages exprimés est considérée comme « large » ! Que dire alors de son score à Nozeroy-canton : 68,8%... Notons cependant que la candidate socialiste avec 31,2% - mais moins de 14% au premier tour – fait un score honorable dans ce fief de la droite-extrême.

En 2012, un des faits importants est l’émergence de la gauche révolutionnaire qui avait pratiquement disparu en 2002 et 2007. C’est J.-L. Mélenchon qui obtient 11,1% au plan national avec le soutien essentiel du Parti Communiste. Comment a réagi notre canton imprégné pendant des siècles de la présence divine et de l’existence du diable ? Le candidat du Front de Gauche obtient 8,3% ce qui est, somme toute, historique. Le candidat socialiste, Hollande, obtient quant à lui 16,4%. Le canton fait une bonne place – en termes arithmétiques – à Marine Le Pen qui arrive à 18,9% ce qui, ajouté au score de Sarkozy et Dupont-Aignan, donne à la droite autoritaire, religieuse et anti-communiste le total de 55,9%. Au second tour, le duel gauche-droite, remporté en France par Hollande (51,6 vs 48,4), est gagné par Sarkozy à Nozeroy : 64,7% contre 35,3.

En 2017, le canton de Nozeroy a disparu, suite à la réforme départementale créant des cantons hypertrophiés élisant deux conseillers… Un rapide comptage, intégrant les plus « grosses » communes de l’ancien canton, donne – pour le second tour – un rapport 61/39 pour Macron vs LePen. C’est exactement le même rapport qu’au plan du département du Jura. Sur les dix communes sondées, cinq ont placé LePen en tête, quatre autres ont mis F. Fillon, la dixième plaçant Macron. Il est à relever que les électeurs de la commune de Nozeroy ont voté Mélenchon à hauteur de 16,1%... qui l’eût-cru ?

 

Je signale l’existence de l´Association des "Amis du Vieux Pays de Nozeroy" dont on trouve facilement le site sur internet.

 

 

 



[1] On trouvera quelques pages de mon livre sur l’histoire des « cercles catholiques ouvriers » sur ce site et, pour faciliter le travail :   https://drive.google.com/file/d/0B4Fe2vnvqlt8NWVjYzljNmEtM2Q2YS00NmEyLWEy MDYtODliMzUyOWFiZTRj/view

[2] Sur le syndicalisme paysan animé par les « chefs de terre » comme Milcent voir mon livre, chapitre « La Gueuse » : https://drive.google.com/file/d/0B4Fe2vnvqlt8NmRkNzg0ZjUtMDQ1Ni00OTRiLWE1NDktNWR jMzYzMDA3N2E3/view

[3] Extrait des circulaires officielles, dans « La commission administrative et le conseil départemental du Pas-de-Calais de 1940 à 1944» : « sélectionner un personnel politique et gérer un département au temps de l’État français », Philippe Roger, dans Revue du Nord 2014/4 (n° 407), pages 877 à 916. En ligne. Nonobstant son libellé, ce travail ne traite pas seulement du Pas-de-Calais, Ce qu’il dit des modalités d’application de la loi du 7 août 1942 est valable pour l’ensemble des départements…

[4] RÉSULTATS DETAILLES du REFERENDUM du 13 Octobre 1946 et des ÉLECTIONS à l'ASSEMBLÉE NATIONALE du 10 Novembre 1946 PAR DÉPARTEMENT ET CANTON et des ÉLECTIONS au CONSEIL de la RÉPUBLIQUE des 24 Novembre et 8 Décembre 1946 PAR DÉPARTEMENT (France métropolitaine et France d'Outre-Mer), édition du journal LE MONDE.

[5] L’honnêteté oblige à dire que le père de Roland de Moustier vota contre les pleins pouvoirs à Pétain en 1940 et mourut en déportation. Respect.

[6] Profession de foi du PRL, 1946. Source : BARODET. Sur ce site, lire le chapitre 18, « Sortez les sortants ».

[7] Ces candidats sont : Mégret, LePen, Boutin, Madelin et Chirac.

[8] J’ai comptabilisé les suffrages de Taubira, Chevènement, Jospin, Hue et ceux des trois candidats trotskystes

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