à propos du memorial day à la française...Voici un communiqué de l'ANACR. Le souvenir de près de 1 million et demi de tués, de 2 millions de gazés, blessés et mutilés entre 1914 et 1918, de millions de veuves et orphelins, reste présent avec force chaque 11 novembre, lorsque, autour des monuments aux morts où leurs noms sont gravés, la nation dans chaque ville et village de France rend annuellement, depuis 1922, hommage à leur sacrifice pour préserver l’indépendance et l’intégrité de notre pays. L’ampleur inégalée du drame qu’a représenté pour la France la Première Guerre mondiale justifierait s’il en était besoin que soit gardée sa spécificité à la cérémonie du 11 novembre, sans que lui soit associée la mémoire des victimes d’autres conflits dans lesquelles notre pays fut impliqué quand son indépendance et la liberté de son peuple furent à nouveau menacées, ou lorsqu’il fut confronté à ceux liés au processus de décolonisation. Tous eurent leur spécificité, tout s’accompagnèrent de lourds sacrifices arrachant des femmes et des hommes à l’affection des leurs, meurtrissant les corps et les âmes de nombre de ceux qui y survécurent, laissant dans la conscience des familles et de la Nation une empreinte indélébile. Entre 1940 et 1945, dans notre pays asservi, des Combattants Volontaires De La Résistance qui, s’étant dressés contre l’occupant nazi et ses complices pétainistes, sont morts sous la torture, fusillés, massacrés, au combat ou dans les camps nazis, de même que hors de nos frontières les Français Libres qui, ayant volontairement répondu à l’appel du 18 juin du Général de Gaulle, sont tombés sur les fronts d’Afrique, d’Asie, d’Europe, de l’Atlantique et du Pacifique, méritent que la mémoire, non seulement de leur sacrifice mais aussi du sens du combat patriotique, démocratique, humaniste, anti-fasciste pour lesquels ils ont donné leur vie, soit honorée de manière spécifique. C’est pourquoi l’ANACR ne saurait approuver l’idée de M. le Président de la République (qui, dans son intervention, n’a pas cité les combattants de 39/45, les Résistants, Déportés et les Français libres) d’honorer de manière indifférenciée, le 11 novembre, la mémoire de celles et ceux qui sont tombés durant tous les conflits dans lesquels la France a pu et peut se trouver impliquer ; car cela aurait pour conséquence -par la confusion mémorielle qu’elle instaurerait- d’hypothéquer gravement la mémoire de chacun d’eux. Et quelle que soit la précaution prise par le chef de l’Etat en affirmant qu’aucune commémoration ne sera supprimée, elle s’inscrit de fait dans la démarche de Journée unique du souvenir, condamnée par l’UFAC et la quasi-totalité des Associations du Monde Combattant. Quant à la proposition d’inscrire sur les Monuments aux Morts les noms de tous les « Morts pour la France », elle comporte, du fait des critères larges d’attribution du titre il y a plus de six décennies, le risque de voir dans certains cas être aussi concernées par cette mesure, des personnes ayant appartenu pendant l’occupation aux organisations collaborationnistes et aux services criminellement répressifs du régime dit de L’Etat français, ce qui serait source de scandale et de trouble. Un projet de loi doit être déposé par le Gouvernement pour donner une assise légale à la proposition de M. Le Président de la République, l’ANACR s’adressera à tous les groupes parlementaires de l’Assemblée nationale et du Sénat pour leur demander de ne pas le voter. Paris, le 12 novembre 2011 Association Nationale des Anciens Combattants et Ami(e)s de La Résistance |