Hier soir, place des Martyrs de Stalingrad, à Paris, station de métro J. Jaurès, se tenait le premier meeting de campagne du candidat Mélenchon. Les caméras de la chaîne LCP étaient en place, on peut lire la vidéo de l’évènement sur le blog de Mélenchon. J’ai pu compter le nombre de manifestants -400- des soi-disant Identitaires lyonnais, par comparaison, oui, on peut dire que sur cette place du populeux XIX° arrondissement de Paris, ils étaient bien dans les cinq ou six mille. Et non pas 2 à 3 mille comme le sous-estime le journaliste du Monde. Mais il faudra s’y faire : ce sera comme cela durant toute la campagne. Le Progrès de Lyon consacre à l’évènement l’équivalent-surface de quatre timbres-poste. A l’écouter[1], on constate à l’évidence que Mélenchon prend la posture du candidat, il est entré dans un personnage et j’y vois une raison simple : pour lui, c’est quelque chose de très sérieux qui se prépare. Il prend cette nouvelle tâche que lui confient les forces démocratiques avec la hauteur de vue qui sied[2]. Il a même des accents gaulliens. Je parle d’un temps que les moins de cinquante ans ne peuvent pas connaître sauf à louer les conférences du Général auprès de l’Institut National de l’audiovisuel (INA). Il ne faudrait pas qu’il exagère ce point, je le dis très amicalement, parce que les ennemis du vrai changement seront toujours là pour monter en épingle un truc bénin, un tic de langage, etc…Il n’y aura aucun cadeau. Relevons au passage le choix des organisateurs du lieu de ce premier meeting : place de Stalingrad, métro Jaurès ! Stalingrad, bataille cruciale, décisive, tournant de la guerre en Europe, première défaite de l’armée nazie, saluée comme il se doit, immédiatement, par le général de Gaulle sur les ondes de « Ici Londres, les Français parlent, etc.. ». Mélenchon a rappelé la dette de l’Europe à l’égard des héros soviétiques de cette victoire. Quant à Jean Jaurès, première victime de la guerre de 1914-1918, il est notre bien commun à nous tous, hommes de gauche de France, le tronc commun aux socialistes, aux communistes, aux pacifistes, le fondateur de l’Huma, aujourd’hui en danger de mort financière ; Jaurès définitivement installé au Panthéon de l’humanité libre. Vers la seizième minute de son discours -détail qui vous permet de vous y diriger directement-, après avoir dédicacé cette soirée au peuple grec, en pleine résistance face à l’agression des forces d’argent, J.-L. Mélenchon déclare "Je dédicace (également) notre soirée à la décision du juge qui a relaxé Xavier Mathieu, le leader des Conti[3]. (…) Dans un peuple libre, l’action syndicale pour conserver et gagner son gagne-pain, n’est pas un crime, c’est un droit. Xavier Mathieu et vous autres les syndicalistes qui avez le cran de résister, quand il se fait mille fichages par jour, quand il se fait 900.000 gardes à vue par an, soit 1,5% du total de la population, nous saluons votre courage et nous disons : « le premier devoir d’une conscience libre, c’est de résister, la France doit redevenir terre de résistance… »". Le candidat est alors interrompu par le peuple présent qui scande « résistance ! ré-sis-tance ! , ré-sis-tance !... ». C’est un grand moment de politique. Alors, je me suis souvenu que de Gaulle avait approuvé le programme du Conseil National de la Résistance (C.N.R.) lequel demandait « l’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale, impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l’économie », ces féodalités qui mettent aujourd’hui la Grèce à genoux, d’autres peut être bientôt, et la France un de ces jours ? Ça jamais ! Résistons ! Alors oui, Mélenchon peut se permettre de prendre des accents gaulliens. La situation est telle que le sort même de notre pays est jeu. Vive la République ! Mélenchon, présidons ! [1] Voir aussi sur son blog, la vidéo de sa déclaration qui suit la décision de la conférence nationale du PCF du 5 juin 2011. [2] Sied = du verbe seoir et qui signifie « qui convient », « qui est adapté ». Je vous assure que cela existe. Ce vieux verbe faisait toujours rire mon ami Wilhelm, allemand, professeur de langue française, un érudit rare. |
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