EXTRÊME-DROITE : le vide-grenier…

publié le 17 déc. 2016, 02:55 par Jean-Pierre Rissoan   [ mis à jour : 6 janv. 2017, 03:41 ]

La création de nouveaux concepts idéologiques pour édifier les masses à la veille d’échéances importantes voire essentielles n’est pas chose facile même pour les conservateurs, surtout pour eux d’ailleurs puisqu’ils sont là pour conserver un état de choses brinquebalant. Ils sont amenés à répéter les mêmes choses mais, ayant la mémoire courte, ce qui doit heurter le Maréchal là où il se trouve, ils sortent de leur grenier des choses qu’ils croyaient inédites mais qui sont rancies.

Voici que le vicomte Philippe Marie Jean Joseph Le Jolis de Villiers de Saintignon sort de l’obscurité médiatique pour présenter un nouveau livre et Marion Maréchal-LePen se presse pour n’en pas perdre la moindre lettre. Je cite Le Monde : « Pense clair et marche droit », le refrain de La Royale, le chant historique de l’Action française, devenu maxime scoute, fut rappelé par le chauffeur de salle. Il ne manquait d’ailleurs que Le Prince Éric, dans la salle pleine du palais des congrès de Versailles (1.800 places), où s’est massée mardi 13 décembre, au soir, une foule blanche, chrétienne et familiale, venue assister à la conférence de Philippe de Villiers qui poursuit sa tournée de présentation de son dernier best-seller Les cloches sonneront-elles encore demain ? (Albin Michel, 320 p., 22,50 €). Mais, assise au premier rang, non loin de Véronique Besse, la seule élue villiériste de l’Assemblée nationale[1], une jeune femme pouvait jouer les rôles de princesse. Marion Maréchal-Le Pen était venue écouter le vicomte perché[2].

Les cloches sonneront-elles encore demain ? Question existentielle pour les amoureux du cœur planté d’une croix portant quelque barbelé sanglant. Le vicomte peut-il ignorer que Jacques Bardoux, pétainiste notoire, disait la même chose il y a trois quarts de siècle ?

Ce membre de l’Institut, sénateur du Puy du fou, pardon du Puy-de-Dôme se mortifiait dans son livre L’Ordre nouveau [3], publié en 1939, sur l’état de la France. Il en souhaite « la renaissance ». « Mais » s’interroge-t-il « comment (faire) si la vieille cloche paysanne au sommet de l’Église (sic) romane (et pourquoi pas gothique ? JPR), au-dessus des tombes ancestrales, cesse de sonner son appel millénaire ? ».

On sait –enfin ceux qui ont lu mon livre plus quelques autres- que Bardoux sera un bon collaborateur du maréchal Pétain qui préfacera une de ses publications en 1941, en présence de l’ennemi.

Cette pensée traditionaliste Bardoux -De Villiers – Marion LePen – Pétain – sent le cadavre.   



[1] Élue de la circonscription de Vendée qui a donné le plus de voix à Fillon lors de la primaire de la Droite…

[2] En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/politique/article/2016/12/14/marion-marechal-le-pen-s-affiche-avec-philippe-de-villiers_5048639_823448.html#jGgPOKdYm38qMtBX.99

[3] Jacques BARDOUX, "L'ordre nouveau face au communisme et au racisme", librairie Hachette, Paris, 1939, pp. 185-186.

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