A Tegucigalpa (Honduras), trois Indiens ont symboliquement « exécuté » de neuf flèches le découvreur de l'Amérique, Christophe Colomb, « condamné à mort » au terme d'un procès symbolique de plusieurs mois, comme instigateur « du plus grand holocauste contre l'humanité ». Antonio Sanchez (cinquante-trois ans), Roberto Bautista (vingt et un ans) et Domingo Sanchez (soixante ans) ont décoché leurs flèches contre Colomb, représenté sur une peinture de deux mètres de haut sur un mètre de large sous les acclamations de quelque 2.000 Indiens lencas. «L'exécution » de l'explorateur a coïncidé avec le 506° anniversaire de son arrivée en Amérique, le 12 octobre 1492. Le «procès» était organisé par le Conseil civique des organisations populaires et indiennes (COPIN). Colomb a été « trouvé coupable d'enlèvement, ethnocide, vol, viol de nos femmes, invasion, traite d'esclaves, génocide de nos anciens, tortures contre des milliers d'indiens et assassinats en masse », a expliqué Oswaldo Martinez, porte-parole du jury. L'Humanité, datée du 14-X-1998. Lorsque le pape Jean-Paul II visita le Pérou, il reçut cette lettre de la part de divers mouvements indigènes : "Jean-Paul II, nous Andins et Indiens américains, avons décidé de profiter de votre visite pour vous rendre votre Bible, puisqu'en cinq siècles elle ne nous a pas donné l'amour, la paix et la justice. S'il vous plaît, emportez votre Bible et rendez-la à nos oppresseurs, parce que, plus que nous, ils ont besoin de son enseignement moral. Depuis l'arrivée de Christophe Colomb une culture et une langue, une religion et des valeurs typiquement européennes ont été imposées par la force à l'Amérique latine. La Bible nous est arrivée comme une partie de la transformation imposée par la colonisation. L'épée espagnole qui a attaqué et tué les corps des Indiens, de jour comme de nuit, est apparue comme la croix qui a attaqué l'âme indienne". |