Considérant que,
lorsque deux
candidats -l’un de gauche, l’autre EELV- étaient en lice pour le second
tour,
tout risque d’élection d’un conseiller de droite ou FN était écarté, les
dirigeants EELV ont pris la lourde responsabilité de maintenir leur
candidat
contre le candidat de gauche.
J’ai publié sur ce blog, la
lettre de Jack RALITE, autorité morale, qui dénonce ce comportement avec
des
mots chargés de tristesse et remplis par l’élévation de la pensée.
Voici deux exemples où ce qui
devait arriver arriva :
Canton de
Villeurbanne-centre (Rhône) :
Sont face à face au second tour
le candidat socialiste, arrivé en tête, avec 2498 voix et le Vert avec
2073 v..
Les voix disponibles pour le second tour sont de 604 à gauche, 1481 à
droite et
1887 à l’extrême-droite. Il y a 528 abstentionnistes supplémentaires
qui refusent ce choix. Le total des voix
disponibles s’élèvent donc à : 604+1481+1887-528= 3444.
Comment se sont-elles
réparties ?
Le nombre des nuls&blancs
augmente de 785 unités. Le candidat socialiste gagne 982 v. et EELV
1677.
Ce ne sont pas les 489 voix
communistes qui ont abondé le score EELV. Le gain de 1677 est dû
essentiellement au report des voix de droite et du FN tout heureux de ce
coup
de canif porté à la domination socialiste sur Villeurbanne.
L’analyse est encore plus claire,
si faire se peut, à Nomeny.
Canton de
Nomeny (Meurthe&Moselle)
Le candidat socialiste arrive en
tête avec 973 voix. Face à lui, l’écolo du coin avec 817 voix. Les voix
disponibles pour le second tour se montent à 230 à gauche, 760 à droite
et 799
voix du FN. Il faut retrancher 112 abstentionnistes supplémentaires par
rapport
au premier tour. Soit : 230+760+799-112= 1677 voix.
Le "dispatching" fut le
suivant : il y a 200 nuls&blancs de plus qu’au 1er tour.
Le
candidat PS gagne 357 voix et l’écolo 1120 !
1120 voix sur 1677 alors que les
230 voix communistes se sont portées sur le PS (même si on ne peut
jamais être
affirmatif à 100%).
Je cite ici le texte de J. Ralite :
"Les choses sont simples : pour
l’emporter, les candidats PS/EELV[1] ont besoin des voix non
pas
seulement de la droite, mais aussi de l’extrême droite. Et la droite,
pour la première fois explicitement à Saint-Denis, appelle à voter
PS/EELV[2]. En lui-même, cet
élément suffirait à disqualifier ce qui se produit ici. Mais allons
au-delà.
Imagine-t-on ce que serait un conseiller général de gauche qui, devancé
au
premier tour, l’emporterait au second par l’apport de voix de droite
mais
surtout, dans le rapport des forces actuels, par l’arbitrage du FN ?
Mesure-t-on le désarroi, la confusion, la brèche que cela créerait ? Ainsi, un homme, une femme
de gauche pourrait être
élu-e à la faveur de pratiques devant lesquelles certains hiérarques de
droite
même reculent ? Et dans des territoires si emblématiques de ce que la
gauche peut faire de meilleur au service des populations ? Mais c’en
serait fini de la dignité de la politique, de l’honneur que l’on a,
tous,
de croire en quelque chose qui dépasse nos seuls intérêts !
Que l’on n’invoque
pas ici le pluralisme, encore moins
la démocratie. Ce qui blesse le pluralisme, ce n’est pas qu’un candidat
respecte les principes du désistement républicain. Et ce qui souille la
démocratie, c’est bien que l’on puisse sacrifier les valeurs
fondamentales aux
intérêts égoïstes".
La candidate verte de
Villeurbanne s’est déclarée "ravie
que les Villeurbannais donnent un peu d’oxygène à la démocratie locale".
La
démocratie avec les voix du FN ? EELV a plus d’un tour dans son sac. La
linotte est l’oiseau emblématique des écologistes.
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[1]
J. Ralite fait allusion à la situation de la banlieue parisienne -dont
il est
élu- où des candidats socialistes ont adopté le même comportement que
EELV.
[2]
Elle le fit aussi à Villeurbanne.