Il est urgent de couper le cou à cette chimère
du "triomphe",
de la "forte poussée" du F.N. qui, à l’évidence, en ravit beaucoup.
Il y a là des calculs politiciens qui nous échappent encore et que l’on
ne
découvrira que plus tard.
Cela a toujours, TOUJOURS, été dit et écrit : la forte
abstention favorise le F.N.. Dans mon livre Traditionalisme &
Révolution,
j’avais été amené à exploiter les données d’un sondage pré-électoral de
mai
1984 : "Dans le numéro du
"Monde" du mercredi 6 juin 1984, Jérôme Jaffré, directeur des études
politiques à la SOFRES, nous fait part d'une "exploitation inédite
des sondages de la SOFRES réalisés au cours du
mois de mai"[1].
(…). Enfin, la détermination de ces
électeurs est grande –ce qui correspond à mes expériences personnelles-
puisque
82% déclarent s'intéresser "beaucoup"
ou "un peu" à la
politique au lieu de 61% pour l'ensemble national".
Donc, ce sont des électeurs qui se déplacent davantage que
les autres. Et une forte abstention fait mécaniquement monter le
pourcentage
des votes qui s’expriment en faveur du F.N..
Mais je l’ai déjà dit dans ce blog : CE QUI COMPTE EST
LE NOMBRE DES INSCRITS qui ont voté pour tel ou tel parti.
Une anecdote : G. Pompidou avait organisé, en 1972, un
référendum sur l’élargissement de l’Europe. Le PS de Mitterrand avait
appelé à
l’abstention. Le PCF de G. Marchais à voter NON. PCF qui sortait d’une
présidentielle où son candidat -J. Duclos - avait obtenu plus de 21%
(sic) des
exprimés. Les résultats du referendum donnèrent 67,7% au OUI et 32,3% au
NON.
Le PCF étant le seul parti à avoir appelé au vote négatif déclara par la
bouche
de G. Marchais que son influence était passée de 21 à 32% !! Or, en
réalité, le chiffre des NON s’élevait à 5 millions de voix et aux
législatives
le PCF obtenait 5 millions de voix…
Donc, pas de fanfare, ni trompette et tambour pour la marine
de guerre.
L’effondrement de la participation électorale fait même
parfois/souvent reculer le F.N., en voici quelques exemples.
|
2004
|
FN 2004
|
2011
|
FN 2011
|
Circonscrip
|
Ins.
|
Vot.
|
voix
|
Ins.
|
Exp.
|
Ins.
|
Vot.
|
voix
|
Ins.
|
Exp.
|
9-4*
|
351330
|
59,2
|
21923
|
6,2
|
10,5
|
388370
|
36,3
|
21671
|
5,6
|
15,7
|
Vaulx-en-V.
|
15328
|
55,2
|
1459
|
9,5
|
19,1
|
19673
|
27,4
|
1116
|
5,7
|
21,1
|
St-Denis
NO
|
10780
|
56,1
|
911
|
8,5
|
15,7
|
12228
|
28,6
|
615
|
5,0
|
18
|
AubervillE
|
13564
|
52,6
|
1285
|
9,5
|
18,7
|
15162
|
27,7
|
886
|
5,8
|
21,5
|
Algrange
(57)
|
4351
|
49,1
|
325
|
7,5
|
15,8
|
4302
|
35,6
|
321
|
7,4
|
21,6
|
Aubagne**
|
5923
|
65,5
|
840
|
14,2
|
22,7
|
6833
|
40,6
|
797
|
11,7
|
29,6
|
·
= département du
Val-de-Marne (ensemble des cantons renouvelables)
·
**=commune
seulement (Bouches-du-Rhône).
On ne peut pas parler de lame de fond du F.N.. Ses
progressions spectaculaires sont dues à la faiblesse de la participation
électorale.
Je reviendrais sur le cas du canton d’Algrange,
surmédiatisé.
[1]
J. JAFFRE, "Qui sont les électeurs des petites listes ?".