À propos de jérusalem. Par Olivier Gebuhrer et Pascal Lederer, coanimateurs d’Une autre voix juive.

publié le 20 déc. 2017, 09:40 par Jean-Pierre Rissoan   [ mis à jour : 20 déc. 2017, 09:40 ]

    Une autre voix juive (1)  s’insurge contre la déclaration intempestive, irresponsable, du président des États-Unis à propos de Jérusalem, dont il voudrait faire la capitale d’Israël. Cette déclaration insensée crée toutes les conditions de nouveaux affrontements graves dans une région du monde déjà meurtrie par des morts civiles de masse, des destructions sans nombre : elle rompt avec des résolutions majeures de l’ONU. Une autre voix juive considère que, ce faisant, les États-Unis d’Amérique ont renoué avec un passé que l’on pouvait espérer révolu. Jérusalem a été, est et sera une capitale partagée. La caution ainsi apportée par le président des États-Unis aux pires exactions du gouvernement israélien actuel n’y pourra rien. Les droits fondamentaux du peuple palestinien prévaudront ; cette décision ne fait que retarder sans bénéfice pour aucun des peuples de la région le moment d’une paix juste durable et négociée fondée sur les résolutions de l’ONU.

    Les déclarations du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) à cet égard en font un petit appendice de la volonté des États-Unis. Le Crif s’est de ce fait, une fois de plus, déconsidéré.

    Une autre voix juive prend acte de la déclaration sans équivoque du représentant français à l’ONU François Delattre au Conseil de sécurité du 8 décembre. Cette déclaration est censée refléter les positions du président de la République française. Une autre voix juive regrette vivement que, dans de telles conditions, l’Élysée ait maintenu l’invitation de la France à Benyamin Netanyahou. Elle s’inquiète du double langage possible alors que notre compatriote Salah Hamouri croupit sans chef d’accusation dans une geôle israélienne en plein désert. Une autre voix juive demande au gouvernement français la fermeté indispensable conduisant à sa libération immédiate. Benyamin Netanyahou ne devrait pas être aidé par la France ni par l’Union européenne à « avoir la tête haute », alors qu’il poursuit sans désemparer colonisation des territoires occupés de Palestine, répression sans limite des manifestations légitimes palestiniennes et déclarations incendiaires de son gouvernement mettant en danger le caractère démocratique d’Israël.

Une autre voix juive considère que le temps est venu pour la plus haute autorité de la République française de reconnaître l’État de Palestine avec Jérusalem comme capitale partagée, conformément au vote de l’Assemblée nationale et du Sénat.

Une autre voix juive s’insurge contre une politique de « l’apaisement » qui dans le passé a prouvé qu’elle ne pouvait conduire qu’au désastre. Il est temps de procéder à la suspension des accords de coopération entre l’Union européenne et Israël. La France devrait être en première ligne. Pour sa part Une autre voix juive continuera d’agir sans relâche dans ce sens.

 

Olivier Gebuhrer et Pascal Lederer

(1) http://uavj.free.fr/UAVJQui.htm

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