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Périclès : l'éloge d'Athènes à la Vouli...

publié le 18 juin 2015, 06:05 par Jean-Pierre Rissoan   [ mis à jour : 30 mars 2021, 03:30 ]

    

    La Grèce pays-naisseur de la démocratie revient au devant de la scène. A la vouli (chambre des députés), le comité parlementaire pour la vérité sur la dette grecque commence à rendre publiques devant les député(e)s ses premières conclusions. A cette occasion (17 juin 2015), les députés rappellent le texte de Périclès que je faisais apprendre par cœur à mes élèves : "Du fait que l’État, chez nous, est administré dans l’intérêt de la masse et non d’une minorité, notre régime a pris le nom de démocratie".

    Voici ce texte qui est un extrait de la fameuse oraison funèbre des Athéniens morts pendant la première partie de la guerre du Péloponnèse. C'est un discours prononcé par PÉRICLÈS et que nous a rapporté l'historien THUCYDIDE (431 av. N.E.). Il contient un magnifique éloge de la démocratie athénienne.

N.B. les mots ne sont pas les mêmes car il s’agit de traduction par des auteurs différents. 

ci-dessous : Périclès prononçant l’éloge d’Athènes.


Tableau montrant Périclès durant son oraison funèbre.selon le peintre allemand Philipp Foltz.


 PÉRICLÈS : L’ÉLOGE D’ATHÈNES

  

 La constitution qui nous régit n'a rien à envier aux autres peuples. Elle leur sert de modèle et ne les imite point.

    

    Elle a reçu le nom de DÉMOCRATIE parce que son but est l'intérêt du plus grand nombre et non d'une minorité. En ce qui concerne les différends particuliers, l'égalité est assurée à tous par la loi. Mais en ce qui concerne la vie publique, c'est le mérite personnel bien plus que les distinctions sociales qui ouvre la voie aux honneurs.

     Aucun citoyen capable de servir la patrie n'en est empêché par l'indigence ou par l'obscurité (i.e. la pauvreté, jpr) de sa condition. On voit ici les mêmes hommes soigner à la fois leurs propres intérêts et ceux de l’État. On voit de simples artisans comprendre suffisamment les questions politiques. C'est que nous regardons le citoyen qui ne s'occupe pas des affaires publiques non comme un ami du repos mais comme un être inutile.

    Nous savons découvrir par nous-mêmes et juger sainement ce qui convient à l’État. Nous ne croyons pas que la parole nuise à l'action, ce qui nous paraît nuisible, au contraire, c'est de ne pas s'éclairer par la discussion.

     Libres dans notre vie publique, nous les sommes également dans la vie privée. Chacun peut se livrer à ses plaisirs sans encourir de blâme. Malgré cette tolérance dans notre vie privée, nous nous efforçons de ne rien faire d'illégal dans notre vie publique.

    Nous sommes pleins de soumission envers les magistrats ainsi qu'envers les lois surtout celles qui ont pour objet la protection des faibles et qui, bien que non écrites, n'en apportent pas moins la honte à ceux qui ne les respectent pas...

     En résumé, j'ose le dire, ATHÈNES est l'école de la Grèce.

 

 Rapporté par THUCYDIDE,

                                                               "Histoire de la guerre du Péloponnèse".

 Photo : Louisa Gouliamaki/AFP

Le ministre des finances, Yanis Varoufakis, mardi 16 juin 2015, au parlement grec.
Il semble faire revivre l'Ecclesia
Photo : Louisa Gouliamaki/AFP
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