OBAMA ...Pschitttttt ? yes, we can...

publié le 6 janv. 2015, 09:58 par Jean-Pierre Rissoan

publié le 5 août 2011 11:25 par Jean-Pierre Rissoan   [ mis à jour : 5 sept. 2011 08:39 ]

5.08.2011

    "Yes, We can !" Qui ne se souvient de ce slogan mobilisateur et enthousiasmant du candidat Obama lors de la campagne 2008 de la présidentielle des Etats-Unis. Aujourd’hui, avec la crise de la dette -liée pour l’essentiel aux Républicains qui depuis Ronald REAGAN ont laissé filer les déficits, réduits sans honte les impôts des plus riches -richissimes- citoyens des Etats-Unis et maintenu leur budget militaire à des sommets improbables. Mais, "oui, on le pouvait ", on pouvait penser que Barak Obama allait sinon inverser la tendance, en tout cas infléchir légèrement vers la gauche la politique irresponsable des Américains. Il n’en a rien été. Au contraire, on n’entend parler que du Tea party, cette espèce de Droite populaire américaine ultra-réactionnaire qui veut encore faire baisser les impôts des plus riches et réduire les budgets sociaux ! Comme si les États-Unis étaient le temple de l'État-Providence ! et à gauche ? combien de manifestations ? Voici le texte d’un universitaire américain qui fait le point sur la situation sociale et politique des États-Unis.  

Jean-Pierre RISSOAN



BANQUEROUTE FISCALE ET FAILLITE IDÉOLOGIQUE


                

        Scott HILEY,

        Professeur

        NORTHWESTERN UNIVERSITY de CHICAGO.


 "La crise budgétaire américaine semble grave. Dix ans de guerre, le sauvetage à pelletées d'or des banques spéculatrices, et surtout le cumul depuis trente ans de cadeaux fiscaux aux grandes entreprises et aux plus riches ont laissé en désordre les finances publiques. L’impasse sur le plafond de la dette vient d'amener le pays au bord de la banqueroute ; même résolue, elle fera peser la menace d'une dégradation du crédit américain. Cette crise en masque pourtant une autre, celle d'une réponse mal gérée à la crise financière de 2008. Bien que les entreprises affichent des gains record, et que la Bourse ait plus que rebondi, le bilan du peuple reste inchangé : chômage massif, précarité de plus en plus répandue, services publics sous le couperet, austérité et sacrifice en mots d'ordre. Cette autre crise, la lente agonie du peuple américain, rend d'autant plus scandaleuse la faillite morale et idéologique des leaders des deux camps.

Chez les républicains : outre le sempiternel désir d'éviscérer les programmes sociaux et de mettre les grandes fortunes à l'abri du fisc, volonté de bloquer toute issue d'une crise que Barack Obama aura à endosser lors des prochaines élections. Chez les démocrates : fausse sagesse d'un discours conciliateur, vantant tous les compromis pour montrer que ce parti n'est pas l'appareil stalinien dénoncé par les commentateurs d'extrême droite. Qu'en est-il alors de la gauche, la vraie gauche, celle des syndicats, des chômeurs, des précaires et des laissés-pour-compte ? L’on peut citer des exemples d'opposition organisée, notamment le Rassemblement législatif progressiste - Congressional Progressive Caucus, CPC - regroupant nombre de sénateurs et de députés, et son Budget populaire (People's Budget), un projet de réforme fiscale où priment la réduction du chômage et la protection des acquis sociaux. En outre, Richard Trumka, président du plus grand rassemblement syndical du pays, vient de proclamer que le soutien des syndicats aux candidats démocrates, longtemps considéré comme acquis, dépendra désormais de leurs engagements politiques.

Derrière ses remarques se profile le trou noir de la politique américaine : la présidentielle de 2012. Obama se rapproche de la droite pour attirer les indécis, aux dépens d'un électorat de gauche de plus en plus indigné et dont l'abstention dégoûtée en 2010 a permis aux républicains de reprendre la Chambre des représentants. Pour empêcher une deuxième victoire de l'extrême droite, la vraie gauche s'apprête à avaler une potion bien amère : se réunir et se battre pour Obama, devenu au terme d'une farouche opposition républicaine le candidat des élans dissipés, des allégeances reniées et des promesses non tenues. Le suivre ? Il n'en est plus question. Si les forces de gauche se regroupent derrière lui, ce sera pour l'empêcher de reculer, ou même, soyons réalistes, demandons l'impossible, pour le pousser dans la bonne voie".

 

 PS. lecture complémentaire : Articles‎ > ‎6. Histoire d'ailleurs‎ > ‎États-Unis‎ > OBAMA, Clémentine AUBRY et la LUTTE DES CLASSES



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