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Révolution en Tunisie… témoignage

publié le 28 août 2012, 09:39 par Jean-Pierre Rissoan
  21/01/2011  

 La révolution ouvre les portes et fenêtres. Surtout chez Windows...

Voici le témoignage d'un ami tunisien, enseignant.

    Que de bons souvenirs sur le petit passage chez vous et je suis ravi de vous retrouver. Je ne sais comment vous relater les faits chez nous mais je vais essayer de le faire quand-même !

    Intifada, révolte, révolution : révolution de jasmin, révolution des hommes libres... Des nouveaux concepts que chacun adopte selon sa culture - pour ne pas dire son idéologie -, selon l'environnement actif et dominant : dans un secteur professionnel, d'obédience syndical, qui lui-même grouille de tendances - déclarées ou cachées -, ou aussi selon les plateaux de télévision où défilent les différents intellectuels, universitaires, militants de tous bords : associatifs, syndicalistes, artistes, juges et avocats ... J'aimerais plutôt adopter le terme d'Intifada avec tout le caractère dominant de masses  populaires, de spontanéité, de révolte qui met à plat l'ennemi mais qui n'a pas d'alternative ni de stratégie du comment faire et de quoi faire.

    Certes c'est sur un fond d'une pression étouffante d'une dictature, d'une corruption totale, d'un déséquilibre autant social que régional, d'un enrichissement illégal et foudroyant pour bon nombre de citoyens qui tombent victimes devant les aberrations et les sauvageries des la famille "royale". Et cette exhibition de la dame, ayant un passé plein de soupçons, qui se veut intellectuelle, politisée, instruite et même dirigeante qui vient discourir à la tribune officielle de la Présidence et qui accapare les médiats... Ce gendre qui accapare, lui aussi,  les meilleurs entreprises les plus juteuses de l'Etat - outre une stratégie médiatique à travers le concept "zitouna" très cher aux tunisiens: outre notre méditerranéité, il est l'arbre sacré du coran- pour  constituer " The Holding Princess Group "....

Un déchainement total sur les biens, fruit du pillage de la famille  du dictateur font l'objet d'un étalage exhaustif dans les médias...Sur ce fond d'un tableau économique, social et politique d'un pays dominé par une couche de pétrole  noire  très épaisse qui étouffe une mer pleine de forces vives, émerge cette révolte qui semble douce, imprévue par tous. Par tous y compris les forces et les partis politiques. Je trouve que ce que nous vivons est exceptionnel malgré les ressemblances avec d'autres mouvements sociaux mais je considère que la classe politique, qui s'est réveillée, étourdie par ce phénomène qui relate une lumière séductrice mais éblouissante, fait tout son effort, de bonne foi ou de mauvaise foi, pour se faire une place privilégiée sur la scène de répartition des pouvoirs - pour ne pas dire du gâteau - Je me dis c'est la nature de l'histoire et on ne peut pas bousculer les évènements. Ce que je crains : le chaos que risque le pays qui ne peut plaire qu'aux extrémistes qui prêchent la nécessité d'un leader, d'un imam; d'un ayathollah ... ; La bouffée d'oxygène est trop forte pour nous ! Et il faut du temps pour pouvoir l’absorber et l’assimiler.

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