Napoléon BONAPARTE, son rôle dans l’histoire de la France contemporaine

En cette période de commémoration – à ne pas confondre avec « célébration » – je voudrais insister sur le rôle primordial du bonapartisme dans l’histoire contemporaine de notre pays. Il serait vain de nier les aspects positifs de Bonaparte dans la consolidation des acquis de la Révolution dont il fut un acteur comme militant jacobin, montagnard, comme militaire reprenant la ville et le port de Toulon aux ennemis anglais (1793), etc…. Mais son rôle dans la vie politique française est bien plus important et grave. Il est important d’étudier la tradition bonapartiste qui va parcourir l’histoire de la France contemporaine. On sait l’éternelle discussion entre historiens qui consiste à savoir si Napoléon est un continuateur de la Révolution ou un restaurateur de l’absolutisme monarchique. Laissons ce débat, et interrogeons-nous pour savoir si Napoléon a sa place dans l’histoire de l’extrême-droite en France ? Je pense pouvoir le dire, même si, pour son époque, je le rappelle, il a joué un rôle progressiste : il a été celui qui a prolongé le travail des assemblées révolutionnaires en ouvrant la porte à la domination de la bourgeoisie au XIX° siècle, parachevant la destruction de la domination de l’aristocratie. Soit. Mais il laisse une empreinte définitive et grave qui sera prise en héritage par les extrémistes de droite et cela sur deux plans. D’une part, son accession au pouvoir se fait par la force militaire et l’armée est un des fondements de son pouvoir. D’autre part, il use et abuse du plébiscite qui donne un côté populiste à son gouvernement alors que le plébiscite est tout le contraire de la démocratie.

Outre ces deux aspects fondamentaux, la dictature d’essence militaire et le plébiscite démagogique, je dois également distinguer comme « porteurs d’avenir », le refus du système des partis et l’instrumentalisation de la religion.

 

L’usage de la force armée.

Le 18 brumaire (9 novembre 1799) est la date de mise à mort du Directoire [I]. Mais le Conseil des Cinq-Cents refuse la révision constitutionnelle et faillit tout faire échouer. Heureusement pour les putschistes, Lucien Bonaparte avait été élu président des Cinq-Cents. Il fait appel à la force brutale, à Murat – « foutez-moi tout ce monde-là dehors » dit ce dernier délicatement à ses soldats en parlant des députés investis de la représentation nationale – et ce n’est que par l’intervention d’un peloton de grenadiers que Bonaparte obtint satisfaction. Les députés sont expulsés, les Anciens et quelques députés ralliés votent la suppression du Directoire, et son remplacement par trois consuls.

Au travail le 7 décembre, les commissions arrêtèrent le projet le 13 : c’était la première fois qu’une constitution française était rédigée/adoptée par un petit comité et non par une assemblée élue, délibérant collectivement et librement. On retrouvera cette situation en 1940 et 1958.

Le recours à la violence des armes, rendu inévitable par l’échec de la procédure parlementaire, imprime une tache indélébile sur le nouveau régime. Choisi par les Révisionnistes (on appelait ainsi ceux qui voulaient réviser la constitution du Directoire, Sieyès au premier plan) pour ses victoires – déjà décisives et réputées avant 1799 – Napoléon Bonaparte est condamné à une fuite en avant et il le sait : « mon pouvoir tient à ma gloire et ma gloire aux victoires que j’ai remportées. Ma puissance tomberait si je ne lui donnais pour base encore de la gloire et des victoires nouvelles. La conquête m’a fait ce que je suis, la conquête seule peut me maintenir« .

Dans un article tout en nuances, J.-P. Bertaud montre bien le rôle central de l’armée dans le régime bonapartiste. Il cite Georges Lefebvre : « quoi qu’en aient dit et lui-même et ses apologistes, le pouvoir de Bonaparte, de par son origine, fut une dictature militaire, donc absolue« . En apportant toutefois un bémol : ce ne fut pas une dictature telle qu’on put en voir au XX° siècle en Amérique latine ou en Afrique, « l’Empire ne fut pas la prébende des militaires« , mais par son origine, l’archétype que l’armée livra et l’esprit dont elle était animée (l’armée d’un homme et non plus de la nation) et que Napoléon souhaita pour la cité (songeons, entre autres à la militarisation des lycées, l’ordre de la Légion d’honneur…), la dictature napoléonienne est une variante de la dictature militaire, conclut l’historien [II]. Cette indifférence à l’égard de l’État de droit, s’exprime également quant au droit des gens, c’est-à-dire le droit international. Bonaparte fait arrêter, c’est enlever qu’il faut dire, le duc d’Enghien en Allemagne, en violation manifeste du droit.

L’usage du plébiscite.

Révolutionnaire – il fut montagnard – Bonaparte a le souci de se faire légitimer par le peuple, mais il va dévier totalement le sens du principe référendaire. 

Dans la discussion avec Sieyès, il avait demandé et obtenu que la constitution soit « offerte de suite à l’acceptation du peuple français » c’est-à-dire à un vote. La constitution de l’an VIII fut promulguée le 15 décembre 1799 et soumise à référendum. Les opérations de consultation populaire se déroulèrent dans chaque commune, par inscription sur des registres et non par vote à bulletin secret comme en 1793 ou 1795 et se terminèrent le 28 février 1800. Mais la constitution que Sieyès avait voulu « courte et obscure » fut mise en application dès le 25 décembre 1799 c’est-à-dire sans attendre les résultats du scrutin. On a peine à le croire. Ce plébiscite est la marque distinctive du régime napoléonien : ce n’est pas, comme le référendum de 1793, une expression de la démocratie directe, mais la ratification d’un fait accompli. Les résultats furent massifs en faveur de Bonaparte : 3.011.007 oui et 1.562 non, ce qui implique tout de même 3 à 4 millions d’électeurs qui se sont abstenus nous dit Jacques Godechot [III]. Ce succès amena Napoléon à user et abuser du procédé.

Le plébiscite de 1802 – les opérations durent de mai à fin juillet – est carrément nominatif « Napoléon Bonaparte sera-t-il consul à vie ?« . Le plébiscite de 1804 également : « le peuple français veut-il l’hérédité de la dignité impériale dans la descendance directe, naturelle, légitime et adoptive de Napoléon Bonaparte ?« . La République n’est plus. La vie politique est la « chose de Napoléon Bonaparte » ce n’est plus l’affaire de tous. Mais, dira-t-on, Napoléon Bonaparte reprend à son compte la tradition démocratique du suffrage universel. Dans les apparences seulement car le peuple est invité, en réalité, à aliéner sa souveraineté, il donne cette souveraineté à un homme, dont le nom est inscrit dans la soi-disant constitution. Il n’y a pas plus pervers que le plébiscite nominatif.

Dans Le Mémorial de Sainte-Hélène, on peut lire l’anecdote suivante. En 1805, revenant de son couronnement en Italie, Napoléon, se mêlant à la foule, accosta une bonne vieille à qui il demanda ce que signifiait le défilé attendu. Elle lui répondit que c’était l’Empereur qui allait passer. Sur quoi, il lui dit : « Mais ma bonne, autrefois, nous avions le tyran Capet. À présent vous avez le tyran Napoléon : que diable avez- vous gagné à tout cela ? » Elle lui répondit : « Après tout il y a une grande différence. Nous avons choisi celui-ci, nous avions l’autre par hasard. L’un était le roi des nobles, l’autre est celui du peuple ; c’est le nôtre« . Ainsi, le plébiscite donne l’illusion d’avoir choisi le dictateur. En fait, le peuple est nu. Mais je l’ai dit dans d’autres lignes, la monarchie absolue est un des traits caractéristiques de l’histoire de France. Le peuple de France, une grande partie en tout cas, se reconnaît dans un chef, unique, représentatif, « le père » dirait quelque psychologue Heureusement, la tradition jacobine et sans-culotte est totalement différente. Avec la Montagne, sous l’impulsion de Robespierre, c’est le peuple qui prend en main ses destinées (La Révolution partagée : le siège de Lille ( 25 septembre – 8 octobre 1792)). Il y a une osmose parfaite entre les dirigeants, au rôle irremplaçable en temps de guerre civile et étrangère, et le peuple en armes qui, sur le terrain, prend les décisions qui s’imposent. Avec Bonaparte, il est clair qu’il en va tout autrement. Par le plébiscite on feint de donner la parole au peuple et celui-ci se sent le souverain. Alors qu’il y a abandon de souveraineté, délégation de pouvoir, aliénation complète. Une tradition est créée, quoiqu’il en soit.

Et c’est une tradition qui donnera du grain à moudre aux factieux de la droite extrême. Non seulement le neveu imitera l’oncle en 1851, mais les suppôts de Boulanger et Déroulède appelleront au coup d’État. Lors de la crise boulangiste, les bonapartistes « plébiscitaires » « se précipitaient avec une entière sincérité à la suite de Boulanger. « C’est le seul qui puisse tout chambarder » disait le prince Napoléon«  [IV]. Les républicains de 1888 ont eux un réflexe anti-plébiscitaire. « Nous savons que le plébiscite a de tout temps conduit les hommes au pouvoir personnel, que nous devons considérer comme le plus dangereux des pouvoirs » peut-on lire dans une brochure républicaine éditée en 1888[V]. Lors de sa misérable tentative de coup d’État, en 1899, Déroulède déclarera avoir voulu « entraîner les troupes dans un mouvement insurrectionnel et renverser la république parlementaire pour y substituer la république plébiscitaire« . Coup d’État, plébiscite, l’armée… l’héritage napoléonien est bien là.

La manifestation à caractère fasciste du 6 février 1934, met en scène des plébiscitaires avec Taittinger, qui rêve d’une « constitution républicaine d’Empire français » avec élection présidentielle au suffrage universel et François Coty, qui « ne manque pas de se déclarer en toute circonstance « invariablement républicain bonapartiste plébiscitaire » [VI].

En 1935, Gustave Hervé, ultra de l’extrême-droite, dans ses célèbres appels « C’est Pétain qu’il nous faut !« , fait l’apologie du plébiscite : « dans les vastes agglomérations humaines que sont les grandes nations modernes, il faut que les républicains patriotes, si rouges qu’ils soient, aient le courage de reconnaître que la souveraineté nationale ne peut être déléguée sans danger mortel pour la nation à des factions de politiciens, qu’elle n’est supportable qu’à la condition de s’incarner en un Chef national désigné par la voix du plébiscite, à qui le peuple souverain délègue tous ses pouvoirs«  [VII]. « À qui le peuple souverain délègue tous ses pouvoirs »… Cet admirateur déclaré de Mussolini, Hitler et Pétain a tout compris. Le plébiscite est l’aliénation par le peuple de sa souveraineté. Se souvenant qu’il fut, autrefois, professeur d’histoire, Hervé convient « oui, nous le savons, le plébiscite sent en France le bonapartisme« , mais il a une explication bien à lui : c’est « la faute aux républicains qui se sont laissé souffler cette idée essentiellement républicaine par la famille Bonaparte« . Quand on scrute un peu l’histoire de l’extrême-droite, il faut s’attendre à tout lire.

Hors même ces crises majeures, toute période un peu « difficile » de l’histoire de la France contemporaine verra se propager des rumeurs de coup d’État militaire… Le dernier en date sera celui de 1961, à Alger [VIII]. Pour ne rien dire sur le texte des généraux publié le 21 avril 2021…

 

Ni droite ni gauche, déjà…

« Gouverner par un parti » disait Napoléon « c’est se mettre tôt ou tard dans sa dépendance, on ne m’y prendra pas. Je suis national… J’aime les honnêtes gens de toutes les couleurs« .

Disons d’abord qu’il y a là une reprise de l’idéologie monarchiste qui faisait volontiers du roi « le père de tous ses sujets« , supercherie qui a toujours bien fonctionné quand on sait que le roi était le premier des aristocrates et l’ami des bourgeois, surtout les plus fortunés. Mais Napoléon ouvre la voie au discours éternel d’une droite contemporaine qui prétend gouverner « au-dessus des partis ». Cela annonce le slogan de Jean-Marie le Pen : « ni gauche, ni droite; Français !« . Auparavant, moult hommes politiques auront repris cette antienne. Pensons à la célèbre révolution nationale de Pétain. Avant encore, à l’aube du XX° siècle, tout un courant d’idées posa les bases de l’idéologie fasciste en France, bien décortiqué par Zeev Sternhell qui intitule son étude à partir d’une citation : « Ni droite, ni gauche« . Enfin, cette conception politique ouvre la voie à l’idée de parti unique. Comme il n’y a qu’une seule France, un seul parti est concevable qui rassemble toutes les bonnes volontés ! Ceux qui refusent ne peuvent être que suspects. D’ailleurs, en 1805, très en colère contre des journalistes qui s’étaient un peu éloignés de la ligne à suivre, Napoléon écrit à Fouché, son ministre de l’intérieur : « le temps de la Révolution est fini et il n’y a plus en France qu’un seul parti, je ne souffrirai jamais que mes (sic) journaux disent ni fassent rien contre mes intérêts« . En foi de quoi, il n’y eut plus qu’un seul journal par département, rédigé par le préfet, etc…Rarement une conception aussi « totalitaire » et un tel mépris des idées, rarement une surveillance aussi efficace furent exercés sur les journaux et sur les journalistes [IX].

Il est possible et même indispensable que dans certaines circonstances, l’ensemble des patriotes puissent se retrouver derrière des luttes et des mots d’ordre identiques, où l’intérêt national ne se divise pas. Je pense à la Résistance notamment durant laquelle, précisément, fut créé le Front National qu’il ne faut surtout pas confondre avec celui d’aujourd’hui. Mais généralement, les conflits d’intérêts entre classes sociales – qui sont choses normales et légitimes – ont à être débattus et tranchés au Parlement où les divers partis politiques expriment ces idéologies. Marat, on l’a vu Marat, l’ami du peuple…, est l’un des premiers à avoir vu ces conflits entre riches et pauvres même si ce langage trop carré n’exprime pas toutes les nuances nécessaires. Le discours unanimiste, en revanche, est toujours fallacieux et cache une politique faite en faveur des classes dominantes. Dans ce domaine également, Napoléon apporte une pierre à l’édifice du vocabulaire et du comportement politiques contemporains.

 

La religion comme opium

Il faut dire que la religion l’avait précédé et l’a beaucoup aidé. Les clercs constatent l’existence de riches et de pauvres, mais d’une part, ils demandent aux riches d’aider les autres et aux pauvres de se préparer à une vie meilleure dans l’au-delà, et, d’autre part, l’ordre social est providentiel c’est-à-dire ordre de Dieu.

Napoléon se sert de la religion. Ses propos à son égard ne laissent aucun doute. « Une société sans religion est une société sans boussole. Il n’y a que la religion qui donne à l’État un appui ferme et durable » et il ajoute « une société ne peut exister sans l’inégalité des fortunes«  (disant cela, il se montre totalement imprégné de pensée traditionaliste) « et l’inégalité des fortunes ne peut exister sans religion. Quand un homme meurt de faim à côté d’un autre qui regorge, il lui est impossible d’accéder à cette différence s’il n’y a pas là une autorité qui lui dise : Dieu le veut ainsi, il faut qu’il y ait des pauvres et des riches, mais ensuite et pendant l’éternité le partage se fera autrement«  [X]. Cynisme total et absolu qui est repris presque directement de chez Voltaire, mais peut être aussi de l’Assemblée du Clergé de 1770. La bourgeoisie voltairienne n’est rien d’autre que ces bourgeois athées ou incrédules (type Fouché, terroriste coupable) qui sont favorables à une religion opium du peuple. L’Église paye Napoléon de retour et cela donne ce chef-d’œuvre nauséabond qu’est le catéchisme à l’usage de toutes les Églises de l’Empire français (1808) : « les chrétiens doivent à Napoléon : l’amour, le respect, l’obéissance, la fidélité, le service militaire, les tributs ordonnés pour la conservation de l’Empire et de son trône… parce que Dieu l’a établi notre souverain. Honorer et servir notre Empereur est donc honorer et servir Dieu même. Il est devenu l’oint du Seigneur par la consécration qu’il a reçue du Souverain Pontife. Question : Que doit-on penser de ceux qui manqueraient à leurs devoirs envers notre Empereur ? – Selon l’apôtre saint Paul, ils résisteraient à l’ordre établi de Dieu même, et se rendraient dignes de la damnation éternelle« .

Comment des catholiques ont-ils pu écrire des choses pareilles ? Et comment des prélats ont-ils pu donner leur aval à une telle tromperie ? Car Bonaparte était entièrement dans l’indifférentisme religieux. « Il n’attachait aucune importance à la dimension spirituelle du Sacre« , nous dit J. Tulard, sacre auquel il convie le pape. Ce sacre est l’occasion de montrer l’exploitation éhontée, à fin de propagande, que fait Bonaparte d’un événement. Tous les supports pour sa propagande : « la pierre, le bronze, la toile et l’écrit pour perpétuer l’événement«  [XI]. Et tout est manipulation. Des affiches furent collées partout en France pour montrer l’attentat de la rue Saint Nicaise, attribué aux Jacobins alors que les royalistes en étaient les auteurs. À propos de la « toile » comme support, le célébrissime tableau de David, « Le premier consul franchissant les Alpes au Grand Saint-Bernard » montre le héros maîtrisant un cheval fougueux alors qu’il était, comme les croisés entrant à Jérusalem, sur un… mulet ! Ce n’est pas le plus grave. Mais tout le reste est à l’avenant. 

 

On peut faire de la tradition napoléonienne le bilan suivant : accès au pouvoir par la force armée, plébiscite démagogique avec son corollaire le culte de la personnalité, velléités de politique nationale débouchant fatalement sur le totalitarisme, instrumentalisation de la religion catholique, manipulation de l’opinion publique. Du grain à moudre pour les ultraconservateurs du XIX° siècle. D’ailleurs, à son époque déjà, le vicomte de Bonald n’avait que des yeux doux pour le « général« , homme fort, homme de pouvoir, donc divin…Tout pouvoir est légitime, dit l’Apôtre.

Au total, on l’aura compris si l’on se souvient de la problématique hétéronomie/ autonomie, avec le bonapartisme on est dans l’hétéronomie pure et parfaite. Le chef décide de tout. Il est donc délicat de placer Napoléon sur l’échiquier politique. Révolutionnaire, il l’est par rapport à l’Ancien Régime. En Bavière et en Rhénanie, par exemple, il « exporte » les principes de 1789 et démolit les structures féodales. Mais, il se positionne également par rapport à la question sociale que les Jacobins et les Sans-Culottes ont soulevée. Et là, il est l’homme de la bourgeoisie et du patrimoine. « J’ai rétabli la propriété et la religion » dit-il à Sainte-Hélène en 1818, amorçant le bilan de son épopée. Et de quelle manière, par la dictature. « La voilà, en effet, la formule-clé, dit l’historien Henri Guillemin, c’est à ce grand acte qu’il doit une gratitude adorante«  [XII]. Tous les fidèles du veau d’or, se retrouveront dans ses méthodes, lorsqu’ils croiront leurs fortunes menacées. Alors fascisme ? Anachronisme irrecevable. Mais apport d’éléments ayant permis ultérieurement la mise en place des prémisses du fascisme, sûrement.

 

 

 

[I] « Directoire » parce que le pouvoir exécutif était confié à cinq Directeurs. Le pouvoir législatif était confié à deux assemblées : le conseil des Anciens (sénat) et le conseil des Cinq-Cents (députés).

[II] Jean-Paul BERTAUD, « Napoléon, l’armée et la dictature« , revue L’HISTOIRE, n°30, 1981, pp. 46-54.

[III] Jacques GODECHOT, « Les constitutions de la France depuis 1789 « , Garnier-Flammarion, Paris, 1970.

[IV] A. DANSETTE, « Le boulangisme« , page 185-186.

[V] Cité par H. JUIN, pp. 39-40.

[VI] L. BONNEVAY, « Les journées sanglantes de février 1934« , pp. 24-25.

[VII] G. HERVE, page 17.

[VIII] Il y eut le « complot » du général Malet, en 1812, lorsque Napoléon Ier guerroyait en Russie. Sous Mac Mahon (1873-1879), Paris bruissait de la rumeur d’un coup d’Etat en faveur des légitimistes. Lyautey y songea lorsqu’il pensait que le Cartel des gauches (1924-1926) allait « perdre » le Maroc…

[IX] P. ALBERT, « La presse après Thermidor« , in Histoire littéraire de la France, tome IV, vol. 1, page 72.

[X] Propos cités par Roederer, ministre de Napoléon, dans ses Mémoires. Malet & Isaac, page 236.

[XI] J. TULARD, « Le sacre de l’empereur Napoléon, histoire et légende« , Editions de la Réunion des musées nationaux/Fayard, Paris, 2004.

[XII] Le Monde, 4 décembre 2004.

 

 
 

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